ARBITRAGE – COUPE DU MONDE FÉMININE 2023

Élodie Coppola : « Je vais me laisser guider »

jeudi 20 juillet 2023 - 15:50 - Vincent ORSINI, Richard LOYANT et Claire GAILLARD
Elodie Coppola

Retenue par la FIFA avec Stéphanie Frappart et Manuela Nicolosi, l’arbitre assistante française, qui a fêté ses 40 ans le 15 juillet, s’apprête à officier pour sa première Coupe du monde. 

Elles sont trois Françaises à figurer dans la liste officielle des arbitres retenues par la FIFA afin d’être au sifflet de la 9ème Coupe du monde féminine de l’histoire, la première à 32 équipes (du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande). Si l’arbitre principale Stéphanie Frappart et Manuela Nicolosi, arbitre assistante, en ont déjà vécu deux, Élodie Coppola va découvrir le parfum d’un Mondial. « Je vais certainement plus me laisser guider parce qu’elles ont une expérience hors du commun et plus l’habitude que moi de ce genre de compétitions », confie celle qui est enseignante d’activité physique adaptée au CHU de Nantes. Dans cet entretien par thème réalisé début juillet au CNF Clairefontaine, elle retrace le processus de sélection, se remémore l’annonce de la liste, partage sa satisfaction et raconte sa préparation. Notamment la prise de repères avec ses deux homologues et l’entraînement à l’assistance vidéo lors du 1er match de Ligue 1 – Troyes-Monaco – dirigée par un trio 100% féminin début mars.

La fiche d’Élodie Coppola

2ème
Compétition internationale seniors féminines pour Elodie Coppola après l’Euro féminin 2022.
55
Elle figure, avec sa compatriote Manuela Nicolosi, parmi les 55 arbitres assistantes retenues par la FIFA.
32
Matches sur lesquels elle a officié durant la saison 2022-2023 dont 19 en National, 10 en Ligue 1, 2 en Coupe de France et 1 en D1 Arkema. 

 SA PREMIÈRE COUPE DU MONDE 
« Peu de jours avant Noël, le cadeau est arrivé »

« Je suis entrée dans un process de pré-sélection en 2020 avec un tournoi amical FIFA où j’ai été détectée. Puis, la saison dernière a été magnifique avec un quart de finale de Ligue des champions au Camp Nou et un record du monde de nombre de spectateurs (pour un match de football féminin, 91 553 personnes à FC Barcelone-Real Madrid), puis l’Euro à l’été avant d’enchaîner avec la Coupe du monde U17 féminine en Inde. En décembre est tombée la liste pour la Coupe du monde : peu de jours avant Noël, le cadeau est déjà arrivé. Cela a été une énorme satisfaction, un grand soulagement aussi parce que l’on travaille pour cela, on est des compétitrices. C’est un aboutissement même si dans ce terme, il y a un peu le mot ‘‘fin’’. Mais je ne le vois pas du tout de cette manière, c’est vraiment la concrétisation d’un travail de longues années. Depuis que la liste est tombée, c’est un nouveau départ avec six mois de préparation et de collaboration avec l’équipe, Stéphanie (Frappart) et Manuela (Nicolosi), dont les deux premiers matches avec un trio 100 % féminin en Ligue 1 où on a écrit l’Histoire (Troyes-Monaco le premier, le 5 mars 2023). Ils nous ont notamment permis de prendre nos marques avec la VAR, la Ligue 1 étant en France l’une des seules compétitions où l’on a la possibilité de travailler avec ce système. » 


5 mars 2022, elle fait partie du trio 100% féminin désignée pour arbitre Troyes-Monaco en Ligue 1 Uber Eats (photo Philippe LECOEUR / FEP / ICON SPORT). 

 LA COUPE DU MONDE U17 FÉMININE 
« Je ne pars pas dans l’inconnu, je suis passée par l’Inde »

« Elle m’a permis de voir ce qu’était une grosse compétition. Certes de jeunes, mais la FIFA met toujours les petits plats dans les grands et cela nous a permis de voir la façon dont cela se déroule. On sait que l’on commence par un séminaire, que les dix premiers jours vont être difficiles avec trois heures d’entraînement le matin et trois heures dans l’après-midi. Il faut aussi bien récupérer des séances, se reposer pour être bien préparées. Il faut être bien dans ses baskets, physiquement et moralement. Je ne pars donc pas complètement dans l’inconnu étant donné que je suis passée par l’Inde (du 11 au 30 octobre 2022). Cela permettra de mieux s’adapter cette fois-ci parce que je sais où je vais. » 

 SON ÉTAT D’ESPRIT ACTUEL 
« C’est plutôt de l’excitation »

« C’est plutôt de l’excitation. Je ne suis pas encore entrée à 100 % dans la compétition car tant que l’on n’est pas assise dans l’avion qui part… On peut toujours se blesser et ne pas partir mais c’est déjà beaucoup de travail et d’entraînement. La première étape sera donc d’être dans l’avion, la deuxième d’arriver à l’hôtel qui, je pense, sera aux couleurs de la Coupe du monde pour monter encore d’un cran. L’avant-dernière sera l’ouverture du séminaire où il y a souvent un très bon film, un montage qui ne donne qu’une envie, celle d’entrer sur les terrains. Enfin, ce sera la désignation sur un premier match et son premier coup de sifflet, même si je ne le donnerai pas car je ne suis qu’assistante. »

 LE TRIO AVEC FRAPPART ET NICOLOSI 
« J’accompagne le duo féminin le plus expérimenté de la planète »

« Je vais certainement plus me laisser guider parce qu’elles ont une expérience hors du commun et plus l’habitude que moi de ce genre de compétitions. Je pense que j’accompagne le duo féminin le plus expérimenté de la planète aujourd’hui. Personne n’a égalé ce qu’elles ont fait : finale de Supercoupe d’Europe, c’est leur troisième Coupe du monde… Je pense trouver ma place au fur et à mesure. Chacune sait ce qu’il faut apporter aux autres. Je n’ai pas une attente particulière parce que je sais que l’on forme une bonne équipe et que l’on va faire le boulot ensemble. »


Lors du quart de finale de l'Euro féminin 2022 entre l'Angleterre, pays hôte, et l'Espagne (photo Action Plus / ICON SPORT).

 HORS FOOTBALL 
« Travailler avec une équipe médicale permet un enrichissement permanent »

« Je suis enseignante d’activité physique adaptée au CHU de Nantes. Je rééduque surtout des patients qui ont des maladies respiratoires même si on accueille de tout dans notre service, du paraplégique au sportif de haut niveau qui s’est rompu les ligaments croisés. Cela permet une ouverture d’esprit, de voir que l’activité physique permet de rester en bonne santé, de développer un certain management et une communication particulière avec des gens dont la vie est chamboulée du jour au lendemain. Travailler avec une équipe médicale permet un enrichissement permanent et par rapport à ma pratique sportive, d’avoir plus l’oreille sur des signaux. Je connais par exemple assez bien mon corps, je suis donc capable de dire quand il faut un peu lever le pied ou en remettre une couche. Il y a beaucoup de corrélations entre mon travail et l’arbitrage, je trouve cela très complémentaire. J’aime beaucoup les deux et les faire ensemble, personnellement, m’apporte énormément. »

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo