ARBITRAGE – COUPE DU MONDE FÉMININE 2023

Manuela Nicolosi : « On a ouvert les portes »

mercredi 19 juillet 2023 - 11:32 - Vincent ORSINI, Richard LOYANT et Claire GAILLARD
Manuela Nicolosi Supercoupe d'Europe 2019

Associée depuis huit ans à Stéphanie Frappart avec laquelle elle a partagé plusieurs premières notamment en Supercoupe d'Europe ou en Ligue 1, l'arbitre assistante, retenue pour le Mondial 2023, se réjouit d'avoir bousculé les mentalités pour permettre aux femmes d'officier au plus haut niveau.

 TROISIÈME COUPE DU MONDE 
« Cette année, on sera en trio et c’est encore plus beau »

« J’ai été très heureuse de cette convocation pour une troisième Coupe du monde. Déjà en faire une, puis deux et maintenant trois… J’ai la fierté de représenter encore une fois la France dans la plus grosse compétition féminine au monde et en plus, cette année, on sera en trio de Françaises et c’est encore plus beau. On a fait l’Euro ensemble, deux matches de Ligue 1 et on se connaît bien, on a confiance. On a appris à se connaître et avec Stéphanie, cela fait maintenant huit ans que l’on pratique ensemble. C’est un peu moins avec Élodie mais elle entre dans une équipe soudée et ce seront juste des ajustements à effectuer. Avoir arbitré plusieurs matches internationaux rend la communication précise et très simple, parce qu’elle doit arriver immédiatement et au service de Stéphanie et du jeu. »

La fiche de Manuela Nicolosi

 STÉPHANIE FRAPPART 
« Elle est restée très humble et accessible »

« J’ai vécu son évolution. On a fait une première Coupe du monde, la Supercoupe d’Europe… On a vécu ensemble des joies uniques et on est très unies. Je l’apprécie énormément, elle est restée très humble et accessible en dépit de tout son parcours. On a aussi fait cette année un match de Coupe de France au Puy-en-Velay alors qu’elle venait de rentrer de la Coupe du monde au Qatar, avec toujours le même esprit. J’adore arbitrer avec elle, on a des relations d’amitié et de confiance réciproques qui ont grandi au fur et à mesure des années. » 


Avec Stéphanie Frappart et Élodie Coppola, elle a composé le 1er trio 100% féminin qui a officié pour un match de Ligue 1 Uber Eats en mars 2022 (photo Philippe LECOEUR / FEP / ICON SPORT). 

 SES SOUVENIRS LES PLUS MARQUANTS 
« La Supercoupe d’Europe, tout le monde nous attendait »

« Il y en a deux. Le premier, quand on était dans l’amphithéâtre en France et que la cheffe a annoncé les noms des arbitres de la finale (de la Coupe du monde 2019). J’ai commencé à pleurer de joie, j’ai serré Stéphanie dans mes bras. On avait lutté pour cela pendant quatre ans avant la compétition. Match après match, c’était notre objectif, des arbitres avaient quitté la France pour rentrer chez elles et là, on y était. Le match a ensuite été extraordinaire, nos familles étaient là… Le deuxième, c’est la Supercoupe d’Europe, surtout parce que c’était le moment où tout le monde nous attendait. C’était soit ces trois filles démontrent qu’elles peuvent diriger un match de haut niveau hommes, soit elles vont rester à… Nous, on avait hâte de le faire, ce match. On savait que l’on pouvait le faire car on avait eu une préparation tellement dure pour la Coupe du monde… En plus, on a l’habitude d’arbitrer des hommes, tous les week-ends on en a arbitré. Alors oui, on s’est dit : ‘‘C’est Liverpool, c’est Chelsea, c’est une finale mais ce sont des hommes comme au Puy-en-Velay !’’ Tous les yeux ont été braqués sur nous : à partir de la désignation, tous les journaux dans le monde en ont parlé, c’était historique d’avoir trois femmes sur un tel match. Et pour nous une fierté, surtout de l’avoir bien fait, d’avoir terminé le match et d’avoir eu les félicitations de tout le monde. Là on peut dire : ‘‘Filles, vous qui voulez devenir arbitres, vous pouvez y arriver !’’ On a ouvert les portes. » 


(Photo Romain PERROCHEAU / FEP / ICON SPORT)

 L’ARBITRAGE FÉMININ 
« J’espère qu’il y en aura de plus en plus »

« On reste toujours très peu aujourd’hui, seulement trois au niveau pro en France et dans plusieurs pays, mais c’est devenu beaucoup plus commun qu’avant. Quand on voit une fille arriver pour arbitrer sur un terrain, on ne lui pose pas les questions que l’on me posait quand j’ai commencé : ‘‘Mais c’est vous l’arbitre ? Qu’est-ce que vous faites ici ?’’ C’est pour cela que je suis heureuse parce qu’avec Stéphanie, on a pu ouvrir les portes aux autres filles. Maintenant, tout le monde dit : ‘‘Ouais, ce sont des filles qui arbitrent mais on en a en Ligue 1, en Ligue 2, en Ligue des champions, donc ok’’. C’est devenu beaucoup plus normal. J’espère qu’il y en aura de plus en plus, c’est aussi notre objectif de continuer. Cela revient à quoi de faire une troisième Coupe du monde ? Eh bien justement, de démontrer aux filles que c’est un métier passionnant – on a bien sûr beaucoup de passion – qu’elles peuvent faire. » 

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