Un vrai cauchemar

Battues par l’Allemagne (2-3, après prolongation), les joueuses de Sandrine Ringler ne disputeront pas une finale qui leur tendait les bras alors qu'elles menaient 2-0 après 21 minutes de jeu.

Il y a les scénarios heureux qui marquent une carrière et dont on se souvient toute la vie. Et d'autres, nettement moins joyeux, qu'on aimerait oublier mais qui restent bien incrustés parmi les mauvais souvenirs. Les U19 Françaises se souviendront longtemps de celui qu'elles ont vécu ce jeudi soir à Tubize. Un vrai cauchemar... 

Alors qu'elles menaient 2-0 à la pause et que rien ne semblait pouvoir leur arriver au regard de leur domination sans partage, les Bleuettes ont d'abord été reprises par les Allemandes en seconde période, avant de s'incliner à cinq minutes de la fin de la prolongation sur un but largement évitable. 

Prochain rendez-vous : la Coupe du Monde U20

En finale, dimanche 30 juillet à 17h30, au Stade Den Dreef de Louvain, ce sont donc les Allemandes qui affronteront l’Espagne en finale de cet Euro 2023. Les Espagnoles s'étaient qualifiées un peu plus tôt dans l'après-midi, face aux Pays-Bas (1-0) grâce à un but inscrit dès la 12e minute par Julia Bartel.

La déception passée, les Françaises pourront se tourner vers leur prochain objectif : la Coupe du Monde U20. En Belgique, elles n'ont en effet pas tout perdu : les quatre demi-finalistes sont en effet qualifiées pour le prochain mondial qui aura lieu l'an prochain.

 LE MATCH 

Largement dominatrice, l’Equipe de France aurait pu, aurait dû plier le match dès la mi-temps. En effet, le score de 2-0 reflétait mal son très net ascendant après l’ouverture du score de Louna Ribadeira, sur un contre, après un grand pont sur Diehm suivi d’une frappe en force qui avait laissé Adamczyk impuissante sur sa ligne (1-0, 18e).

Crédit Photo : Marie BASSERY / FFF

Soyons justes : avant ce premier but, les Allemandes s’étaient créé la première grosse occasion de la partie. Kett, servie par Alber, avait trouvé Sehitler dans l’axe mais cette dernière avait un peu dévissé sa reprise (9e). 

L'Allemagne au bord du KO

Ensuite et jusqu’à la pause, la France allait faire cavalier seul. Mises en confiance par leur premier but, les Bleuettes doublaient la mise trois minutes plus tard sur un penalty de Ribadeira, consécutif à une faute de Veit sur Airine Fontaine (21e).

Au bord du KO, les Allemandes subissaient les assauts français mais Tara Elimbi Gilbert manquait une première balle de 3-0 (29e) puis une seconde, à bout portant, sur un centre de Ribadeira (36e). C’était ensuite au tour de Fontaine, en position idéale dans la surface, de ne pas cadrer (44e). 

A ne pas concrétiser leur domination, les Françaises s’exposaient. Juste avant la mi-temps déjà, Inès Marques, la gardienne tricolore, avait repoussé avec brio une tentative de Platner (45e). Puis c’était Lou Bogaert qui expédiait le ballon sur la barre transversale française en voulant barrer la route à Nachtigall (53e). Quatre minutes plus tard, l’avertissement se concrétisait par une réduction du score au tableau d’affichage. Sur un corner mal dégagé, Veit, d’une frappe puissante, trompait Marques (2-1, 57e). 

Reprises dans le temps additionnel, battues au bout de la prolongation...

Les Allemandes avaient clairement refait surface. La fatigue aidant, les espaces se faisaient un peu plus large et le ballon naviguait d’une surface à l’autre. Dans cette rencontre devenue folle, Ribadeira, à la suite d’un nouveau raid, butait sur Adamczyk (61e) puis Elimbi Gilbert manquait de force et de précision (68e). Très proches d’un nouveau break, les Françaises se faisaient aussi quelques frayeurs. Notamment lorsque Alber profitait d’une incompréhension entre Inès et Alice Marques mais la frappe de l’attaquante allemande finissait sur la base du poteau droit du but déserté (69e). 

Tant bien que mal, les Françaises tenaient leur maigre avantage. Jusqu’à la troisième minute du temps additionnel. Sur une nouvelle action confuse, Platner, à l’affût, plaçait le ballon sous la barre de Marques (2-2, 90e +3).

La prolongation allait ressembler aux 90 premières minutes de jeu. Un premier acte français, avec, notamment, une balle de but qu’Alice Marques, un peu courte, ne parvenait pas à conclure (105e +1). Et un second en faveur des Allemandes. Mais alors que l’on semblait quand même se diriger vers la séance de tirs au but, une relance mal assurée de Lou Bogaert profitait à Kett, qui venait ajuster Marques de près (2-3, 115e).

Sonnées, fatiguées, les Bleuettes n’avaient plus vraiment les moyens de réagir. Au coup de sifflet final, leurs larmes trahissaient leur déception. Elles étaient passées à côté d’une finale qui leur tendait les bras.

Crédit photo : Harry Murphy - Sportsfile/UEFA via Getty Images