NATIONAL

Benoît Tavenot : « Lancer notre saison »

vendredi 25 août 2023 - 09:00 - Philippe MAYEN
Benoît Tavenot Dijon National

Ancien pensionnaire de Ligue 2, le Dijon FCO fait partie des huit équipes à viser un premier succès en National à l'occasion de la 3e journée de championnat, ce vendredi 25 août (19h30). À l'image de leur entraîneur Benoît Tavenot (photo), les Bourguignons espèrent atteindre cet objectif à domicile contre Avranches.

Près de vingt ans que le Dijon FCO n'avait pas évolué en National. Victime de deux relégations rapprochées (de Ligue 1 en 2021, et de Ligue 2 en 2023), le club bourguignon retrouve en effet cette saison un championnat qu'il avait quitté en juin 2004 et figure parmi les dix-huit protagonistes d'une édition 2023-2024 lancée depuis deux journées. Pour la troisième étape, ce vendredi 25 août, les Dijonnais reçoivent l'US Avranches au stade Gaston-Gérard (19h30), avec un objectif clair : signer une première victoire, après deux nuls successifs contre Rouen (0-0) et Le Mans (1-1). « On se doit de lancer notre saison », affirme Benoît Tavenot (46 ans), nommé cet été au poste d'entraîneur d'un DFCO cité légitimement parmi les candidats à la (re)montée. Passé par le SC Bastia (2003-2017), le FC Bastia Borgo (février-juin 2018), le Cercle Bruges (2018-2019), le FC Metz (2019-2022) et le RC Strasbourg (février-juin 2023), le technicien côte-d'orien évoque ici son arrivée et sa mission en Côte-d'Or. 

La 3e journée de National est à suivre en direct sur FFFtv et sur Scores en Direct à partir de 19h30

LE PROGRAMME DE LA J3

Co-leaders après deux journées, Le Mans FC, le FC Villefranche et le FC Martigues évoluent tous trois à l'extérieur ce vendredi. Les Sarthois vont au Nîmes Olympique, les Caladois chez les Chamois Niortais et les Provençaux visitent l'US Orléans. Cette soirée marque par ailleurs les débuts en championnat du FC Sochaux (dont les deux premiers matches ont été reportés), avec un déplacement au Red Star FC. Seule équipe à compter deux défaites, le Marignane-Gignac CBFC va tenter de débloquer son compteur face à la Berrichonne de Châteauroux. 

Cette 3e journée s'achèvera lundi soir avec la rencontre décalée entre le FC Versailles et le FC Rouen au stade Jean-Bouin de Paris (21h00, en direct sur Canal+, Foot).

« Vous avez pris les rênes d'une équipe reléguée de Ligue 2. En quoi est-ce difficile et quelle a été votre première mission ? 
Le premier travail consiste à réaliser un état des lieux, et on ne peut vraiment le faire qu'en étant au cœur de la structure, au-delà des premiers entretiens que l'on a pu avoir en amont. Lorsqu'un club descend, il y a forcément un passif, au sens où beaucoup de joueurs sous contrat voulaient s'en aller. Il a donc d'abord fallu épurer l'effectif d'un côté et recruter de l'autre. Aujourd'hui encore, le travail n'est pas fini, il reste quelques jours de mercato et des gens qui veulent partir. Chaque jour, il faut essayer de règler quelques problèmes, jongler avec les partants et les entrants, mais je connaissais la situation au départ. J'avais hâte que le championnat commence. C'est fait. Désormais, j'ai hâte que le mercato se termine et de stabiliser l'effectif. 

Le travail consiste aussi à restaurer la confiance, plus généralement ?  
Oui. Voilà trois années que le Dijon FCO est dans un cycle négatif, tous les clubs connaissent cela un jour. Les gens au club ont été logiquement traumatisés par la saison sportive écoulée. Il faut savoir rebondir au plus vite. Mon discours a surtout consisté à ramener de l'enthousiasme afin de pouvoir amorcer une dynamique positive le plus rapidement possible. Je suis arrivé ici avec beaucoup d'enthousiasme et de force, j'essaye de les faire partager pour permettre au club d'avancer et de s'inscrire rapidement dans une spirale positive. 

On essaye de repartir sur des bases qui permettront de connaître à nouveau des sensations positives. On va tout faire pour réaliser le meilleur championnat possible.


Depuis votre arrivée, vous parlez régulièrement de « totale reconstruction ». 
Dijon est un club très bien structuré aux niveaux administratif et sportif, avec un centre d'entraînement digne de la Ligue 1. Mais hiérarchiquement, le club est en National et on repart sur un chantier tout neuf. Voilà pourquoi je dis que nous sommes en totale reconstruction d'un point de vue sportif, particulièrement en ce qui concerne l'effectif. N'oublions pas, aussi, que le DFCO est un club assez jeune [créé en avril 1998], qui ne possède pas un vécu important. Il a connu la réussite en atteignant la Ligue 1 en quelques années [première accession en Ligue 1 en 2011 après être parti du CFA]. Aujourd'hui, il vit un échec sportif. Son président [Olivier Delcourt] s'investit beaucoup, il est amoureux de son club. Avec lui, on essaye de repartir sur des bases qui permettront de connaître à nouveau des sensations positives. On va tout faire pour réaliser le meilleur championnat possible. 

Une douzaine de nouveaux joueurs ont déjà rejoint le club. Comment avez-vous souhaité bâtir votre effectif ? 
Disons d'abord que le club peut s'appuyer sur un centre de formation structuré, bien qu'assez récent, sur lequel le club investit, dans lequel les responsables font du bon travail. Il faut savoir l'utiliser, ne pas recruter ailleurs ce que l'on a sur place. Les jeunes que j'ai vus en préparation ont donné satisfaction. Deux sont titulaires, Zora Moco [19 ans, milieu] et Yanis Chadid [18 ans, milieu], et d'autres s'entraînent avec nous. Ensuite, la cellule en charge du recrutement avait identifié quelques profils, que j'ai validés ou non. Mon choix se porte d'abord sur des joueurs qui courent, capables de mettre une grosse intensité dans les matches, présentant une mentalité exemplaire. Et avec un brin de talent par dessus pour gagner des matches. Maintenant, comme je le disais, on attend de voir s'il y a encore des départs dans les jours qui viennent pour finir d'équilibrer l'effectif. 

5
Le Dijon FCO a évolué 5 saisons en Ligue 1, en 2011-2012 et de 2016-2017 à 2020-2021
13
Le club bourguignon a séjourné 13 saisons en Ligue 2, la première en 2004-2005, la dernière en 2022-2023
5
Les Dijonnais vivent leur cinquième saison en National, où ils sont déjà apparus de 2000-2001 à 2003-2004

Benoît Tavenot au milieu de ses joueurs lors du déplacement au Mans (1-1), lors de la 2e journée, lundi 21 août (photo Philippe LE BRECH/APL/FFF).

Vous figurez parmi les favoris du championnat, votre ambition est de retrouver la Ligue 2 rapidement. Vous dites cependant que Dijon ne doit pas se sentir « trop beau » . 
Mais on n'a pas à se sentir trop beau, tout simplement. On repart de zéro, après une descente et une intersaison perturbée. La seule chose où l'on peut montrer un peu de prétention, c'est notre infrastracture d'entraînement qui nous permet de travailler dans d'excellentes conditions. Cela signifie que nous n'avons pas le droît de nous entraîner moins bien que les autres. Au contraire, on se doit de nous entraîner mieux qu'eux. Et si on la qualité pour bien figurer dans ce championnat, au final on aura le résultat espéré. Mais on est encore loin de ça, il ne faut pas tirer de plan sur la comète. Le championnat est très long, très homogène. L'important est de dégager une énergie positive et de repartir sur un élan positif. La qualité et le travail feront le reste, en sachant que la différence entre un bon championnat et un très bon championnat se joue à quatre-cinq points. On part sur la même ligne que les autres, avec autant d'atouts et de diffficultés. 

Quelles sont, selon vous, les clés d'un championnat tel que le National, réputé très disputé et très homogène ? 
Il faut être très fiable sur la durée, à l'image de Concarneau qui a occupé les premières places toute la saison dernière, et très solide mentalement. Ne pas perdre le fil lorsque les temps seront plus agités, et je pense ici à Dunkerque, en difficultés à un moment mais qui a su enchaîner une série de victoires et de matches sans défaite pour basculer dans les deux premières places. La montée s'est jouée à rien. Mon équipe me semble capable d'avoir de la possession, d'imposer son rythme à une rencontre, d'être très dynamique et agressive défensivement, de se montrer active aussi bien avec le ballon que sans, de mettre de l'intensité dans les courses. C'est ce qui fera la différence dans ce championnat. On s'entraîne pour être en mesure d'imposer un certain rythme à nos adversaires et de pouvoir faire basculer un match grâce à ça.

Le moment est venu de valider notre préparation par un bon match contre Avranches vendredi avec, à la sortie, les trois points.


Après deux résultats nuls, vous recevez l'US Avranches à l'occasion de cette 3e journée. Est-ce déjà un rendez-vous important ? 
Le moment est venu de valider notre préparation par un bon match contre Avranches vendredi avec, à la sortie, les trois points. On se doit de lancer ainsi notre saison, faute de quoi on serait déçu. Sur nos deux premières rencontres [nuls à domicile devant le FC Rouen, 0-0, puis à l'extérieur face au Mans, 1-1], mon regret porte principalement sur notre première mi-temps contre Rouen, où l'on s'est montré timoré, sans parvenir à faire ce que l'on avait prévu. Sur la seconde mi-temps et notre match au Mans, on aurait mérité un peu mieux en termes de points au regard du contenu, de l'engagement, de la détermination. Il y a eu beaucoup de choses positives. Mais pour gagner un match en National il faut faire un peu mieux. C'est notre objectif vendredi, mais il ne suffit pas de le dire. 

Vous vivez votre première expérience en tant qu'entraîneur principal, hormis quelques mois passés au FC Bastia Borgo en N2 (février à juin 2018). Comment l'appréhendez-vous ? 
Ce n'est pas tout à fait exact. Au SC Bastia, j'ai eu plusieurs années la responsabilité de l'équipe réserve et celle des U17 et U19 nationaux. Ce poste de numéro un n'est donc pas une découverte pour moi. Je me suis toujours préparé pour être à un poste comme celui-là, j'y suis aujourd'hui, et cela me convient parfaitement. Je me suis nourri de tous les entaîneurs que j'ai fréquentés en tant qu'adjoint [Frédéric Hantz au SC Bastia ; François Ciccolini au FC Bastia Borgo ; Laurent Guyot au Cercle Bruges ; Frédéric Antonetti au FC Metz et au RC Strasbourg ; Vincent Hognon au FC Metz], ils m'ont tous énorménent apporté et cela m'a aussi permis de me construire. Cette saison est ma vingtième en tant qu'entraîneur, j'ai eu le temps de réfléchir et de me préparer. Maintenant, je suis aux commandes et j'en suis très content. Je crois que la qualité essentielle d'un entraîneur est de savoir tirer le meilleur de l'effectif à sa disposition, de savoir s'adapter à ses caractéristiques.» 

1
Le palmarès du Dijon FCO se compose d'un titre de champion du CFA en 2000
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Le meilleur classement des Dijonnais en National (2003-2004), synonyme de montée en L2
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L'affluence du premier match de Dijon à domicile cette saison en National (Dijon-Rouen)

LE CLASSEMENT

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