Henry : « Respecter et honorer cette sélection »
Le nouveau sélectionneur des Espoirs Thierry Henry a répondu aux questions des journalistes ce mardi 29 août au siège de la FFF.
Huit jours après l’annonce de sa nomination comme sélectionneur de l’Équipe de France Espoirs, Thierry Henry a été officiellement présenté, ce mardi 29 août au siège de la FFF à Paris. En préambule de la conférence de presse, Philippe Diallo, le président de la Fédération, a expliqué la décision de confier la fonction à l’ancien attaquant international tricolore (123 sélections, 51 buts) : « C’est une grande fierté et un honneur de l’accueillir dans sa maison puisque toute sa carrière a été marquée par une relation étroite avec la FFF, de l’INF à l’Équipe de France. Il revient chez lui. Dans la saison qui vient, nous avons deux grandes échéances : la qualification pour l’Euro Espoirs 2025 et un évènement qui n’arrive qu’une fois par siècle : les Jeux Olympiques à Paris. Il nous semblait essentiel que la Fédération puisse affiche une ambition importante. » Effectué en concertation avec Marc Keller, membre du Comité Exécutif, et Hubert Fournier, le directeur technique national, le choix a été unanime. « Nous avons cherché le meilleur profil et notre choix s’est porté sur Thierry Henry pour son expérience du haut niveau, sa capacité à dialoguer avec les plus jeunes générations, sa capacité à convaincre les clubs de libérer les joueurs et sa carrière », a détaillé Philippe Diallo. Dans sa mission, le nouveau patron des Espoirs sera épaulé par deux adjoints Gérald Baticle et son ex-coéquipier à Arsenal et en bleu Gaël Clichy. Le staff devrait être prochainement complété par un entraîneur en charge des gardiens.
SA NOMINATION À LA TÊTE DES ESPOIRS
« Impossible de refuser »
« Je suis heureux et honoré d’être là. Pouvoir chanter et rechanter la Marseillaise avec fierté est un plaisir, même si je continuais à le faire dans mon salon en regardant les matches. Je suis français, content de l’être, heureux de revenir et de porter le coq, même si ce sera cette fois en survêtement. Je profite de ce moment pour tirer mon chapeau à Sylvain Ripoll, mon prédécesseur, qui a eu des difficultés lors des derniers JO mais qui a brillament qualifié la sélection pour 3 Euros différents. Personnellement, j'attendais une opportunité pour entraîner à nouveau, et il est impossible de refuser l'Équipe de France, peu importe le niveau. Pour moi, c’était évident. J’étais bien dans ma vie mais pas épanoui, il me manquait ce côté qui me fait vibrer. J'arrive ici avec Gaël (Clichy), que je connais d'Arsenal et des Bleus, et avec Gérald (Baticle) que j'ai appris à connaître et apprécier, ils vont pouvoir m'épauler et me soulager dans cette fonction. J'ai hâte de retourner à Clairefontaine, là où tout a commencé pour moi. »
SES OBJECTIFS
« Venir pour la gagne »
« Quand nous avons l'opportunité de porter ce maillot avec le coq, même s'il n'y a pas les deux étoiles, nous représentons l'Équipe de France. Cela donne certaines obligations, certains devoirs, comme aller chercher des titres et des médailles. Peu importe la compétition, nous devons avoir le même état d'esprit conquérant, venir pour la gagne. Les Espoirs, ce n’est pas une punition, que ce soit pour les joueurs ou les clubs : c’est une sélection que l’on doit respecter et honorer, même si elle est particulière. Nous allons devoir travailler tous ensemble, créer un "esprit France U21" pour que les joueurs soient heureux de venir. Nous avons déjà eu de bons coachs et des générations extraordinaires et pourtant les titres se font rares, ce qui montre également la difficulté de cette sélection. Il faudra donc travailler pour essayer d’être le plus performant possible et effacer les doutes. »
Les Espoirs et la sélection Olympique
Nommé lundi dernier à la tête de l'Équipe de France Espoirs, Thierry Henry conduira également la sélection olympique aux prochains Jeux Olympiques de Paris 2024.
Avec les Espoirs, il fera ses débuts dès le jeudi 7 septembre (amical face au Danemark) avant d'entamer les qualifications à l'UEFA Euro U21 le lundi 11 septembre en Slovénie. L'objectif, être de l'Euro 2025 en Slovaquie où le technicien pourra compter sur un groupe de 23 joueurs nés après le 1er janvier 2002.
Pour les Jeux Olympiques (24 juillet - 10 août 2024), Thierry Henry pourra composer un groupe de 18 joueurs (+ 4 réservistes) nés après le 1er janvier 2001, en sachant que trois exceptions à cette règle sont autorisées.
Photo Germain REZÉ / FFF
PREMIÈRE LISTE, PREMIERS MATCHES
« Le véritable travail commence »
« Il va déjà falloir finaliser cette première liste, parler avec tout le monde. Nous allons assister aux débuts en Espoirs d'une nouvelle génération, dont certains sont déjà installés en club. Ils vont donc peut-être jouer dimanche et n'être disponibles avec nous que mardi pour les premiers entraînements, alors que nous débutons jeudi prochain. C'est comme ça, il va falloir s'adapter et bien préparer le premier match qualificatif pour l'Euro : quand on doit aller gagner un match en Slovénie, sur un terrain difficile alors qu’on a l’habitude des plus belles pelouses d’Europe, c’est dur mais ça forge le caractère des grands joueurs. Je le répète, ce n’est pas une punition de venir en Espoirs. Dès que j'ai fini cette conférence de presse, le véritable travail commence (rires). On a des idées de jeu, évidemment, à nous d'essayer de les transmettre à nos joueurs le plus rapidement et le mieux possible. »
LA NOUVELLE GÉNÉRATION
« Comprendre, parler, dialoguer »
« J’aime bien travailler avec les jeunes, j’arrive à avoir cette facilité à leur parler. J’espère que ça va être un point positif. Lors de mes passages à Monaco et à Montréal, les plus grandes affinités que j’ai eues, ce sont avec les jeunes. On était toujours en contact, on arrivait à se parler et, sans citer de noms, on continue à se parler après. Maintenant, c’est différent. On parle d’une génération qui n’a pas connu ce qu’on a connu. Peut-être que si j’avais eu les réseaux sociaux à mon époque et ce qu’ils ont tôt, je n’aurais pas le même caractère ou la même façon de voir les choses. Tu ne peux pas être dans ton registre quand tu n’as pas eu les même difficultés, avantages, désavantages… Ma génération devait aller vers les anciens. Aujourd’hui, ma génération doit aller vers les jeunes car ils ont sauté la nôtre ! Il faut s’adapter, essayer de comprendre les codes, ce n’est pas toujours évident, il y a beaucoup de pédagogie à avoir. Je savais que lorsque j’étais en retard, je ne jouerai pas le week-end. Maintenant, si un joueur est en retard, il faut lui expliquer et il joue. C’est différent. Il faut être dans la discussion, rabâcher, donner mais c’est générationnel et pas uniquement lié au sport. Les jeunes pensent savoir parce qu’ils ont beaucoup plus d’infos que nous à notre époque. Nous, on avait un vécu, eux ils ont des infos. Il faut le comprendre, parler et dialoguer. C’est le chemin qu’il faut prendre. »
Gérald Baticle, Thierry Henry, Philippe Diallo et Gaël Clichy (photo Germain REZÉ / FFF)
TRAVAILLER AVEC DESCHAMPS
« C'est très simple, c'est lui le patron »
« C'est très simple : tout ce que dira Didier (Deschamps), je dirais oui. C'est lui le patron. S'il a besoin de venir chercher un joueur dans le vivier des Espoirs, il pourra, ce n'est pas un débat. Nous sommes là pour faire briller l’Équipe de France A, faire en sorte qu'elle continue d'être la meilleure sélection au monde. Cela se passera donc comme avant, dans les règles de l’art. Cela n'enlève en rien la possibilité d'aller chercher des titres et des médailles, ni la motivation qui est la mienne pour cela : nous devons avoir un état d'esprit conquérant. En ce qui concerne le fond de jeu, je ne me suis pas encore assis avec lui pour en discuter donc je ne peux pas encore savoir s’il y aura une continuité sur ce plan-là. J'ai des idées précises comme presser haut, avoir la balle, créer du surnombre ... Mais ce sont des jolies phrases. Le but est de regarder ce qui est fait, dans les sélections de jeune comme en A, et d'y ajouter sa touche. »
La conf en replay :
