Équipe de France Espoirs

Thierry Henry : « Apprendre sur le tas »

lundi 4 septembre 2023 - 17:30 - Richard LOYANT
Thierry Henry Espoirs

Le nouveau sélectionneur des Bleuets a répondu à la presse lundi 4 septembre en milieu d'après-midi au CNF Clairefontaine, avant de diriger son premier entraînement.

SON RETOUR À CLAIREFONTAINE
« C’est juste fou ! »

« C’est vraiment bizarre, avec beaucoup d’émotions… J’ai souvent pris ce chemin depuis l’âge de 12 ans et les premiers tests pour entrer à Clairefontaine. Cela a bien changé depuis mais beaucoup d’histoires, d’anecdotes reviennent, tu revois dans ta tête MM. Dusseau (Claude, directeur de l'INF et formateur), (André) Mérelle, Francisco (Filho), (Christian) Damiano … Quant au château, tu y vas si tu es en Équipe de France A, donc je n’y suis pas allé. C’est du respect, tout simplement, il n’y a pas d’étoile au-dessus de mon coq. J’ai vu Dédé (Didier Deschamps, photo ci-après) tout à l’heure, je l’ai attendu sur les marches. J’ai grandi ici, j’ai dormi ici et là, je suis passé devant le bâtiment de l’INF. Je me suis arrêté, j’ai regardé et je suis reparti pour entrer dans le centre technique. Après pas mal de pensées pour des anciens collègues, avec qui on a rêvé et là, tu reviens en tant que coach : c’est juste fou ! Je pourrais passer des heures avec cela mais ce n’est que du bonheur, vraiment.

LA PRÉPARATION DE FRANCE-DANEMAK
« Pas d’autre choix que de s’adapter »

Il n’est pas évident de préparer un match "sans repères". Tu cherches un noyau dur qui peut changer à n’importe quel moment, tu vas jouer contre une équipe du Danemark qui a déjà disputé deux matches de qualifications, a une ossature et est déjà rodée… Même si c’est un match amical, il va falloir apprendre sur le tas, moi avec le staff, les joueurs aussi. Neuf ou dix reviennent mais cela ne va pas être la même philosophie ni, je pense, la même identité de jeu. Pas mal ont joué dimanche donc aujourd’hui, tu ne peux pas en faire énormément. Demain non plus et mercredi, tu es déjà en veille de match. Ensuite, c’est la Slovénie et tu joues quand même trois de tes quatre premières rencontres à l’extérieur contre des prétendants (à la qualification), sans manquer de respect aux autres. Ce n’est vraiment pas évident mais il va falloir avancer comme cela, on n’a pas d’autre choix que de s’adapter.

D’ENTRAÎNEUR À SÉLECTIONNEUR
« L’envie de commencer »

J’ai commencé comme assistant avec les U18 à Arsenal, même si je n’étais pas employé, je passais mes diplômes. Cela te permet de voir les choses différemment. Tu reçois une éducation mais parfois, les joueurs te rééduquent, surtout avec les nouveaux codes, ce qu’ils doivent gérer et que nous n’avions pas. Ensuite, je suis parti avec l’équipe de Belgique puis Monaco, Montréal et revenu avec l’équipe de Belgique… il y a eu pas mal de phases, tu apprends, tu écoutes, je n’aurais pas eu le même discours il y a six ans sur certaines choses et c’est normal. Maintenant, il y a l’envie de commencer, de voir comment cela va se passer. J’ai déjà vécu ce genre de matches de l’autre côté, où tu n’as pas vraiment de préparation et parfois pas de repères. Apprendre sur le tas et voir comment ton groupe va se comporter et s’adapter à ce genre de situations, tu peux aussi le prendre d’une manière positive. En grandissant, avec l’âge et dans la profession, tu t’aguerris et tu vois les choses différemment.

Retrouvailles à Clairefontaine entre deux champions du monde devenus sélectionneurs (photo Simon Morcel/FFF).

L’IMPACT DE SON ARRIVÉE 
« Tant mieux pour l’équipe »

J’essaie de contrôler ce que je peux contrôler, le reste ne dépend pas de moi. Je vois bien ce qu’il se passe, moi-même j’ai joué en Espoirs et il n’y avait pas autant de monde pour une conférence de presse. Je peux le comprendre, je ne vais pas changer ce que j’ai fait avant et on n’est pas là pour cela non plus. Tant mieux pour l’équipe, aussi : avoir du monde au stade, que les joueurs soient peut-être un peu plus concernés… Cela fait en tout cas plaisir de vous voir ici, de voir du monde au stade (plus de 10 000 spectateurs annoncés)… Je le prends comme du plaisir.

LA PRESSION AUTOUR DES ESPOIRS
« Toujours être performant »

Mon rôle est-il de faire redescendre la pression ? Je ne sais pas, c’est l’Équipe de France, une bonne génération, mais il y en a aussi en Espagne, au Portugal, en Allemagne… Ma génération n’a pas gagné, d’autres générations hors pair non plus, ce n’est vraiment pas évident. Si tu joues en Équipe de France, il y a la pression de toujours être performant et d’essayer de gagner. Tu te prépares pour le faire, tu gagnes ou tu perds mais quand tu mets ce maillot, tu sais que l’on t’attend au tournant. 

PASSER DES A AUX ESPOIRS
« Cela fait aussi partie d’une carrière »

Je suis redescendu un an et demi, ce n’est pas facile. Tu jouais devant 80 000 personnes et tu te retrouves devant 200 parfois, à l’extérieur. Mais les respects de ta génération, du maillot et du coq font que tu redescends et que tu essayes d’être bon. Je vais être honnête, cela n’a pas toujours été le cas pour moi mais j’ai essayé de l’être et je suis toujours venu. Je sais ce que c’est mais entre le savoir, le faire passer, qu’ils l’acceptent et qu’ils le comprennent… Quand tu sors d’en bas et que tu montes, tu es vraiment content, c’est différent. Les déceptions, les échecs, les rejets font partie des étapes à passer. Il faut savoir les accepter, cela fait aussi partie d’une carrière et quand tu reviens, c’est en général beaucoup peu plus fort. »

La liste des sélectionnés

 

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