Un succès pour s'élancer

Les Bleues ont lancé leur parcours en Ligue des nations par une victoire sur le Portugal, vendredi à Valenciennes (2-0). Prochain rendez-vous mardi en Autriche pour le 500ème match de leur histoire.

C’est ce qu’on appelle ne pas rater sa rentrée. Pour les retrouvailles avec son public un peu plus d’un mois après son dernier match en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Australie (0-0, 6 tab 7), hôte d’un tournoi disputé à l’autre bout du globe, l’Équipe de France féminine a ouvert sa saison par un succès sur le Portugal, vendredi 22 septembre à Valenciennes (2-0). Grace Geyoro a fait la différence en première période (27e) et Selma Bacha le break à la dernière minute du temps règlementaire au bout d’une seconde période plus poussive (89e).

L'essentiel est là. Ce résultat, synonyme de première place du groupe 2, lui permet de lancer du bon pied sa campagne dans la toute première Ligue des nations féminine de l’UEFA. Comme l’a évoqué dans son discours Philippe Diallo, le président de la FFF présent aux côtés des Bleues, la qualification pour le Final Four constitue l’un des objectifs fixés avec la possibilité de remporter un titre en février prochain avant de disputer les Jeux Olympiques de Paris à l’été.

Les joueuses d'Hervé Renard prendront la direction de Vienne ce samedi après-midi après un entraînement en fin de matinée. Elles y affronteront, mardi 26 septembre (18h30, au Viola Park, en direct sur France 4), l’Autriche qui a décroché un match nul en Norvège un peu plus tôt (1-1).

 LE MATCH 

Les Bleues, en 4-3-3 avec Constance Picaud dans le but et Oriane Jean-François en sentinelle, ont débuté un peu timidement même si elles se sont procuré la première occasion dangereuse par Jean-François qui obligeait Morais à détourner sa frappe du droit en corner (9e). Ève Perisset a ensuite fait passer un grand frisson quand sa puissante tentative lointaine du coup de pied s’est écrasée sur la barre (17e). Les Tricolores prenaient alors le jeu à leur compte et elles allaient être récompensées avant la demi-heure. À l’origine de la récupération, Grace Geyoro était à la conclusion d’un joli mouvement collectif à quatre (Diani-Perisset-Le Sommer) pour ouvrir le score de l’intérieur du droit (1-0, 27e).

La célébration de Grace Geyoro après l'ouverture du score (photo Tim GUIGON / FFF). 

Au retour des vestiaires, l’intensité baissait d’un cran, les propositions au cœur du jeu français étaient moins nombreuses, faute de mouvement. Le sélectionneur Hervé Renard effectuait un double changement avec les entrées d’Amandine Henry, de retour au milieu, et Vicki Becho en attaque, l’une des révélations du Mondial (63e). Sur deux montées bien senties côté gauche de Karchaoui, Le Sommer, de la tête (70e), et Geyoro, d’un tir (72e), passaient tout proche de faire le break mais Morais s’interposait. Trop mince pour faire la différence alors que le Portugal refaisait surface. Il était même à quelques centimètres d’égaliser sur cette inspiration de Capeta qui mourait dans le petit filet de Picaud (81e). Finalement, un éclair de génie de Bacha, qui profitait d'une relance plein axe de la défense portugaise, a mis à l'abri les Bleues (2-0, 89e).

Photo Tim GUIGON / FFF

 LE FAIT MARQUANT 
Henry-Mbock, soir de retours

On jouait la 63ème minute et son entrée a réveillé le public du stade du Hainaut. Il faut dire qu’au-delà du contexte, c’est l’enfant du coin ! Amandine Henry, originaire de Lille, a effectué son grand retour sous le maillot bleu. Retenue par le sélectionneur Hervé Renard pour disputer la Coupe du monde 2023, elle a dû renoncer sur blessure et a suivi le parcours de ses coéquipières à distance. La milieu a donc savouré de voir son nom dans la liste de rentrée et de revenir à Clairefontaine après son transfert estival à Angel City aux États-Unis. « C’est toujours un plaisir de retrouver les Bleues, malgré mon forfait en juin, je suis là donc je suis la plus heureuse. Je n’ai pas joué depuis un moment donc il va falloir que je travaille », a-t-elle confié sur France 3 lors d’une interview diffusée à la mi-temps juste avant qu’elle n’entre... Pour reprendre le fil de son histoire bleue, interrompue fin 2020. Un autre come-back est à souligner, celui de Griedge Mbock Bathy Nka. Victime d’une luxation du genou droit avec ligament croisé touché il y a un an, la défenseure centrale a disputé les dernières minutes en remplacement d’Ève Perisset. La fin d’un long combat pour celle qui rêve de vivre sa deuxième Olympiade après le Brésil en 2016.

Amandine Henry évoque son retour (vidéo FFFtv)

Griedge Mbock se confie sur sa blessure (vidéo FFFtv)

Griedge Mbock (photo Hugo PFEIFFER / ICON SPORT).

 LA DÉCLA 

« Ce but me fait plaisir, c’est bien pour le collectif. On a montré une belle image et je suis contente d’avoir pu aider l’équipe. On a joué contre une nation qui progresse et évolue, elles nous ont mis en difficulté, notamment en seconde période, mais la victoire est là devant ce public qui nous a soutenues. L’Autriche ? Il n y’a pas de petits matches, il faut savourer cette victoire, bien récupérer et travailler pour aller décrocher un autre succès en Autriche. »

Selma BACHA, deuxième buteuse de la soirée, sur France 3

L'inspiration de Selma Bacha sur le second but (photo Tim GUIGON / FFF).

 LES STATISTIQUES 

► 499e match de l’Équipe de France féminine (293 victoires, 91 nuls, 115 défaites, 1 094 buts marqués, 478 encaissés).
►7e opposition de son histoire contre le Portugal (5 succès, 2 nuls, 9 buts marqués, 0 encaissé).
►10e match d’Hervé Renard sur le banc des Tricolores (7 victoires, 2 nuls, 1 défaite, 24 bp, 8 bc).
►1er match des Bleues en Ligue des Nations
► 184e sélection pour Eugénie Le Sommer qui dépasse Camille Abily pour être seule quatrième Bleue la plus capée, et 151e pour Wendie Renard, huitième.
► 90e cape pour Kadidiatou Diani qui entre dans le top 20 des joueuses qui ont le plus porté le maillot bleu
►78e capitanat de Wendie Renard, à six longueurs du record de Sandrine Soubeyrand (84).
► 16e but de Grace Geyoro, le deuxième pour Selma Bacha. 
► 3e sélection pour Constance Picaud, titulaire au coup d’envoi. Toutes en 2023 (février, avril et septembre).

Constance Picaud (Tim GUIGON / FFF).