Rétro

17 juin 1986, une leçon à l'italienne

mercredi 17 juin 2020 - 08:00 - Philippe MAYEN
Equipe de France

Le 17 juin 1986, les Bleus éliminent l'Italie (2-0) en 8es de finale du Mondial au Mexique après un match d'un réalisme très... italien.

Les Français ont souvent payé pour apprendre face à leurs voisins italiens. Comme lors de ce quart de finale de la Coupe du monde 1938 qui vit les Transalpins s'imposer 3 à 1 à Colombes. Ou lors de cet autre match de Coupe du monde, en 1978, en Argentine (1er tour), qui les vit l'emporter 2 à 1, à l'usure, alors que les Bleus les avaient surpris dès la... 28e seconde de jeu par Bernard Lacombe.

Soixante-deux années d'insuccès, de 1920 à 1982 (dix-huit matches), ont même longtemps nourri chez les Tricolores un véritable complexe, dont ils peinent encore à se débarasser dès lors que se profile un rendez-vous franco-italien, en clubs comme en sélection, à l'heure des années 80. D'ailleurs, la Squadra Azzurra n'a-t-elle pas été sacrée championne du monde pour la troisième fois de son histoire en 1982 ?

Les Français ont souvent payé pour apprendre, oui. Et ils ont tant appris, que leur tour de donner la leçon à leurs "cousins" est enfin venu en ce mardi 17 juin 1986 qui réunit la France et l'Italie pour l'un des 8es de finale de la Coupe du monde au Mexique. Un 8e de finale au sommet, entre le champion du monde et le champion d'Europe en titre, au stade olympique de Mexico.

15e minute : idéalement décalé par Dominique Rocheteau d'un service en pivot, Michel Platini trompe Giovanni Galli d'une pichenette du pied gauche (1-0). 

L'opposition focalise d'autant plus l'attention qu'elle met en scène Michel Platini, devenu le maître à jouer de la Juventus Turin et l'idole de ses tifosi depuis son arrivée dans le Piémont, en 1982. Le voilà face aux Cabrini, Scirea ou Serena, équipiers habituels, mais aussi face à ses adversaires romains, milanais ou napolitains de tous les jours. Le divorce ne tarde pas à être consommé. À la 15e minute, "Michele" se joue de la défense italienne et de Galli, son gardien, pour donner l'avantage à l'Équipe de France (1-0).

Ce but sera à l'image du match des Bleus. Maîtrisé, parfaitement mené, frappé du seau de l'efficacité, dans toutes les lignes. Réaliste. À l'italienne, en somme. Le succès français, consolidé par un deuxième but de Yannick Stopyra en seconde période (2-0, 57e), est total et aurait plus être plus ample encore tant les joueurs d'Henri Michel ont dominé leur sujet et imposé leur rythme, leur science du jeu, à une Italie rarement à ce point impuissante, avec Platini dans le rôle du maestro.

Surtout, cette victoire offre à la France le troisième quart de finale de Coupe du monde de son histoire, après ceux de 1958 et de 1982. Elle affrontera le Brésil de Zico, Socrates, Junior et autres Careca, le 21 juin à Guadalajara. Une histoire à suivre, bientôt...

Alain Giresse en duel avec le milieu de terrain Antonio Di Gennaro. (Photo AFP).

Dominique Rocheteau, auteur des deux passes décisives de la victoire française, à l'occasion de son avant-dernière sélection. Le joueur du PSG mettra un terme à sa carrière internationale après cette Coupe du monde. (Photo AFP).

57e minute : la joie de Michel Platini (de dos) et de Yannick Stopyra après le second but tricolore, inscrit par l'attaquant du Toulouse FC. (Photo AFP).

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