ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE FUTSAL

Alexandra Atamaniuk : « le début d’une aventure »

mardi 7 novembre 2023 - 09:07 - RÉDACTION
Alexandra Atamaniuk

Les Bleues du Futsal font leurs premiers pas sur la scène internationale face à la Finlande ce soir (20h00, FFFtv). Un rendez-vous qui va permettre à Alexandra Atamaniuk de porter à nouveau le maillot bleu plus de 10 ans après avoir été championne du monde avec les U17.

« C’est une journée forcément particulière, comment vous abordez ce rendez-vous historique ?
Avec beaucoup d’impatience. Je ne vous cache pas que j’ai énormément hâte d’y être. La journée va monter en puissance au niveau des émotions. Porter le maillot bleu c’est une grande fierté d’autant que j’ai eu la chance de le porter avec bonheur quand j’étais plus jeune en football. C’est des émotions indescriptibles, des moments uniques. 

La Marseillaise avant le match, pour certaines de vos coéquipières sera une grande première. En quoi sera-t-elle singulière pour vous ?
Parce que je ne pensais pas forcément, il y a six mois encore, revêtir un jour à nouveau le maillot Bleu. C’est vraiment dingue. C’est idyllique, c’est un rêve. Je vais savourer l’hymne énormément. On ne se rend pas compte tant que le moment n’est pas arrivé. Ma première Marseillaise c’était en 2011 en France, j’avais 16 ans. On jouait contre la Suisse avec la sélection nationale U17 un match de préparation au championnat d’Europe. J’ai des souvenirs au niveau de l’émotion, de l’adrénaline qui monte. On sent vraiment cette puissance en nous qui va monter très haut et qui nous prend aux tripes. Après c’est un joli trait d’union.  Le premier maillot que j’ai eu en Equipe de France c’était le numéro 13. Et là je me retrouve encore avec ce numéro 13 alors que je ne l’avais pas spécialement demandé donc je me dis que c’est peut-être un signe.


En sélection avec Griedge Mbock et Aïssatou Tounkara (Archives FFF)

Comment et quand avez-vous appris que vous étiez conviée dans cette aventure ?
J’étais en train de faire la sieste quand la liste est sortie. Je fais régulièrement la sieste avant d’aller à l’entraînement dans mon club. Mon téléphone vibrait constamment et le premier message que j’ai ouvert provenait d’un ami du Stade Brestois qui m’a annoncé que j’étais sélectionnée. J’ai ressenti une grande grande joie, une immense fierté et beaucoup d’émotions sur le coup. On ne s’attend jamais vraiment à être sélectionnée, c’est toujours un honneur, mais j’étais déterminée pour être dans cette liste et je suis vraiment heureuse aujourd’hui. Les efforts paient. Je n’ai jamais lâché. Je n’ai pas toujours fait les choix qui m’auraient permis, à une époque, de porter à nouveau ce maillot Bleu mais je me suis donné les moyens d’aller au plus haut niveau. C’est une petite récompense des efforts que j’ai pu produire ces dernières années. Les émotions en Equipe de France, ce sont des émotions que l’on ne retrouve pas ailleurs.

Quel est votre parcours ?
J’ai découvert le futsal quand j’étais plus jeune dans mon club (FC Seichamps en Meurthe et Moselle). Pendant la période hivernale on faisait des tournois de futsal. J’ai au la chance de côtoyer les sélections de jeunes en foot à onze. On en discute encore aujourd’hui avec les filles avec lesquelles on a remporté la Coupe du Monde U17 en 2012 (Kadidiatou Diani, Sandie Toletti, Griedge Mbock, Aissatou Tounkara, Grace Geyoro, Delphine Cascarino…) ce sont des moments uniques. Certaines m’ont souhaité bonne chance et étaient très heureuses pour moi.  Après, je me suis pleinement investie dans le Futsal quand j’ai déménagé à Saint-Pierre et Miquelon. J’ai vraiment découvert le Futsal là bas car ils ont deux périodicités selon les saisons, une football et une futsal. J’ai pratiqué là bas avec les garçons et c’est vraiment là-bas que j’ai découvert cet amour de la discipline. Cela fait maintenant cinq ans que je pratique. Aujourd’hui je suis sur les deux sports Football et Futsal. Je suis en contrat fédéral au Stade Brestois, je vis du football et je pratique tous les jours du football et suis libérée deux entraînements par semaine pour m’entraîner avec les garçons du Stade Brestois Futsal. 


Avec Lindsey Thomas et l’Euro U19 féminin, remporté en 2013 (Archives FFF)

C’est un parcours atypique…
Je suis la seule parmi les quinze joueuses du groupe à vivre du football. C’est très enrichissant. Maintenant, leur parcours, je l’ai vécu aussi puisque je ne vis du football que depuis que je suis au Stade Brestois. Avant j’alternais soit les études soit mon métier. Je connais leur situation et c’est vraiment enrichissant d’être là. On a un groupe très mature, constitué de parcours différents et c’est vraiment plaisant d’être avec ces filles ici. On a beaucoup de temps de cohésion. On discute beaucoup, on échange, on essaie de se connaître. Nos parcours atypiques pour cette Equipe de France Féminine Futsal constitue une vraie richesse de ce point de vue là.

Votre objectif c’est le futsal désormais ?
Mon objectif c’est vraiment d’être la plus performante sur les deux supports, c’est ce que le Stade Brestois me permet aujourd’hui : être performante et ne penser que Futsal et que Football. Je ne me fixe pas de limite. Après c’est sûr que sur le plan personnel avec cette Equipe de France de Futsal j’aimerais aller le plus haut possible.

Quel état d’esprit règne dans cette nouvelle Equipe de France ?
Ca se passe super bien. On essaie de se connaître. Le premier rassemblement on était trente donc on a échangé avec tout le monde mais on n’a pas pu approfondir. De ce côté-là comme sur le terrain on continue à apprendre, on vient de milieu divers je l’ai dit : il y a des joueuses qui découvrent le Futsal, d’autres sont dans la pratique depuis très longtemps. Connaître ses partenaires, le staff c’est très important surtout que là on a peu de temps. Quand vous avez quinze joueuses, connaitre les qualités et les habiletés de chacune n’est pas évident en si peu de temps. On crée des automatismes, une vie de groupe. On essaie au maximum d’intégrer le projet de jeu de l’Equipe de France partagé par l’ensemble des sélections Futsal. C’est très intense, ça demande beaucoup de concentration, d’investissement mais c’est un bonheur. 


Le maillot des Bleues à nouveau sur les épaules (Ludovic BRUNEAU / FFF)

C’est le début d’une aventure à Nantes ?
Tout à fait, c’est le début d’une aventure. On fait partie des pionnières de ce Futsal Féminin et on a envie d’y rester le plus longtemps possible. Les filles comme moi on est des compétitrices, on a envie d’aller le plus loin possible. A court terme c’est déjà de faire bonne figure pour ce premier match contre la Finlande. On aura l’occasion de pouvoir corriger sur le deuxième match mercredi à Montaigu (contre la Finlande également à 19h00). Moi, si je joue, c’est pour gagner c’est pas autre chose. Maintenant, on sait pertinemment qu’on part de très loin, on vient juste de créer cette Equipe de Futsal donc ca va prendre du temps. On est encore loin du premier tour de qualification à l’Euro au printemps prochain. Mais à terme oui, on aura pour objectif de se qualifier pour un championnat d’Europe, et pourquoi pas plus car, on sait que récemment la FIFA a annoncé la création d’une Coupe du Monde féminine. Ce sont des objectifs à plus ou moins long terme. Mais d’abord commencer à nous construire.

L’Équipe de France Futsal masculine a connu des débuts difficiles il y a 25 ans, il faudra être indulgent au début avec vous ?
Notre vrai atout c’est notre diversité et nos profils différents. On est toutes reconnaissantes d’être là, on a cet amour du foot, ce plaisir et ce soir si on arrive à mettre en avant le plaisir du jeu, on peut soulever des montagnes. Pour construire une équipe de haut niveau, cela  demandera du temps. On vient juste de démarrer, la Finlande a cinq années de pratique derrière elle.  On débute mais il ne faut pas hésiter à venir nous voir, vous allez voir qu’on a envie, on est déterminées, on est surmotivées. Le Futsal c’est du spectacle, il y a beaucoup d’intensité, beaucoup de tactiques mises en place. On a la chance d’être à l’abri, vous n’aurez pas froid. Ce n’est qu’un début. La route est tellement longue pour arriver au plus haut niveau. Il va y avoir beaucoup d’évolutions, beaucoup de changements, beaucoup de rassemblements mais nous on gardera cette fierté d’avoir été là pour la première pierre et on va tout faire pour apporter à ce groupe. »

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