Un demi-siècle historique
L'édito de Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football, à l'occasion des 50 ans de la formation à la Française.
Ce n’est pas le fruit du hasard si, depuis quarante ans, la France figure aux premières places de la hiérarchie mondiale, avec deux Coupes du monde et deux Championnats d’Europe, entre autres performances. Ce n’est pas le fruit du hasard si la France, avec le Brésil et l'Argentine, figure parmi les nations qui comptent le plus de joueurs expatriés dans les meilleurs championnats. Lors du Mondial 2022, les joueurs formés en France étaient d'ailleurs les plus représentés dans les effectifs des trente-deux équipes, comme en 2018 et en 2014…
Parmi les facteurs qui ont permis l’émergence puis le maintien du football français au plus haut niveau, la qualité de notre formation a indéniablement produit ses effets. Aujourd’hui, c’est même la première richesse du football français. Comment en est-on arrivé là ? En créant un modèle, fruit d'une œuvre collective et de la vision originelle de pionniers précurseurs aussi créatifs que passionnés, parmi lesquels Fernand Sastre, Georges Boulogne mais aussi Pierre Pibarot, Michel Hidalgo, Gérard Banide, Francisco Filho, et nombre de techniciens de renom, au sein de la Direction Technique Nationale et des clubs.
Il y a un peu plus de cinquante ans, le 16 novembre 1972, naissait ainsi l’Institut National du Football à Vichy avant de trouver définitivement place en 1988 au Centre technique national à Clairefontaine. Cette « école supérieure du football » a depuis vu passer plus de 1400 pensionnaires. Tous n'ont pas percé au plus haut niveau, comme Jean-Pierre Papin, Thierry Henry ou Kylian Mbappé, mais la FFF souhaitait inviter et réunir cette grande famille lors d’un événement spécial, à Clairefontaine, le 14 novembre, afin de célébrer, à travers l’INF, ce demi-siècle historique pour notre formation mondialement reconnue.
Pierre angulaire de ce modèle vertueux, notre football amateur avec ses 13 000 clubs et ses 35 000 éducateurs encadrent 800 000 garçons et filles dans nos écoles de football.Philippe Diallo
Vingt-quatre autres pôles Espoirs fédéraux ont vu le jour en régions depuis. Dans le même temps, sous l’impulsion de la FFF, les clubs professionnels ont massivement investi dans leur propre centre de formation et ainsi contribué de manière décisive à façonner et perfectionner notre système de formation grâce à des actionnaires–présidents et des techniciens aussi investis qu’avisés. Qui ne se souvient pas de l’école stéphanoise, nantaise, auxerroise, sochalienne, monégasque, lyonnaise, parisienne pour ne citer que celles-ci?
Pierre angulaire de ce modèle vertueux, notre football amateur avec ses 13 000 clubs et ses 35 000 éducateurs encadrent 800 000 garçons et filles dans nos écoles de football. Que ce soit en mode compétition ou loisirs, à onze, à huit ou sous une autre offre de pratiques (futsal, futnet…), le football français de haut niveau dispose d'une base solide avec ce secteur amateur que la Fédération soutient du mieux qu’elle peut, depuis dix ans, en lui reversant près de 40% de ses revenus, soit encore 100 M€ cette saison.
Si nous savons détecter et former les champions de demain, nous avons aussi pour mission d'accueillir les licenciées et les licenciés, le devoir de les protéger et d'assurer à leurs parents que lorsqu’ils confient leur enfant à un club de football, ils le confient en confiance et en pleine sécurité. A côté de nos performances sportives, indéniables, nos performances économiques, indispensables pour mener les politiques décidées, la FFF, à travers son plan d'engagement annoncé le 19 octobre dernier, a affirmé son ambition sur le terrain de la performance sociétale, qui est sa raison d'être. Ce plan comporte des actions nouvelles, une gouvernance nouvelle, des moyens humains et financiers nouveaux, Nous voulons créer une rupture culturelle à la Fédération, dans ses organes déconcentrés, dans nos clubs.
