ÉQUIPE DE FRANCE FUTSAL

« Cette phrase-là, c’est mon équipe »

samedi 11 novembre 2023 - 11:05 - REDACTION
equipe de France Futsal Bijotat

Interview croisée entre Dominique Bijotat et Raphaël Reynaud. Ou comment un champion olympique 1984 a su inspirer le sélectionneur de l'Équipe de France Futsal.

« Pas la meilleure équipe mais une équipe imbattable ». Par cette phrase, l’ancien milieu de terrain international Dominique Bijotat (8 sélections), champion olympique 1984 à Los Angeles, a inspiré Raphaël Reynaud, sélectionneur de l’Équipe de France Futsal, en passe de se qualifier le Futsal tricolore pour sa première Coupe du monde. Rencontre, partage d’expérience et interview croisée entre les deux hommes cette semaine à Clairefontaine en clôture du stage des Bleus.  

« Dominique, expliquez-nous la genèse de votre visite auprès de l’Équipe de France Futsal, jeudi au CNF Clairefontaine ?

Dominique Bijotat : C’est parti d’une intervention en début de saison devant les cadres techniques de la DTN, ici même. Avec Guy Lacombe, un autre médaillé d’or aux JO de Los Angeles 84, on a partagé notre expérience olympique. Quelque temps après, Patrick Pion (le directeur technique national adjoint), à l’initiative de ce riche moment d’échanges, me dit que le sélectionneur du Futsal avait repris pour son groupe avant un match une des phrases que j’avais prononcées ce jour-là et qui l’avait beaucoup marqué. 

La fiche de Dominique Bijotat

Raphaël Reynaud : Oui, le 28 août, cette phrase a fait tilt et je l’ai tout de suite notée sur mon carnet. Je cherchais un fil conducteur, quelque chose qui pouvait nous raccrocher à l’histoire de notre équipe en vue des qualifications à la Coupe du monde. Le tour principal des éliminatoires était passé depuis trois ou quatre mois. On cherchait un deuxième souffle pour raconter à nouveau une histoire. Ce jour-là, ces-mots là, ont résonné et je me suis dit : cette phrase-là, c’est mon équipe ! Sur l’instant, je n’en ai pas parlé à Dominique. À la fin de son intervention, j’ai appelé directement mon adjoint Djamel Haroun et je lui ai dit que la force que l'on va donner à nos joueurs c’est de leur expliquer que l'on n’est pas la meilleure équipe mais que l'on est et que l'on va rester imbattables.

DB : Quand j’ai vu le match de l’Équipe de France Futsal contre la Croatie, il m’est venu un flash terrible. Cette équipe a une force que nous avions lors des JO. C’est cette coïncidence qui nous a réunis et je suis très heureux. Je ne l’ai pas ressenti au moment des JO, on l’avait au fond de nous,  mais un peu après j’ai pu verbaliser ce que l’on avait vécu ensemble, le fait que l’on était pas la meilleure équipe mais une équipe imbattable. Attention, on avait des bons joueurs, mais on était devenu imbattable.

À chaque match, il y avait la photo des JO 84 et la phrase de Dominique revenait dans chaque causerie.

Raphaël Reynaud

 

RR : À tous les rassemblements, à chaque ouverture de stage, chaque match, parmi les objectifs : rester une équipe imbattable ! Et c'est ce que l'on a réussi à faire jusqu’à présent sur l’ensemble des qualifications : on n’a pas été battu. Donc à chaque match, il y avait la photo et la phrase de Dominique revenait dans chaque causerie. Et puis il se trouve que j’en ai parlé dans la presse. Une interview lue par Dominique et le lendemain du match en Croatie, Dominique m’a laissé un message magnifique sur mon portable, me disant qu’il avait appris que ça nous avait aidés et qu’il en était très heureux, qu’il s’était reconnu dans notre équipe. Cela m’a infiniment touché. Je l’ai rappelé immédiatement, on a discuté entre techniciens. J’ai transformé l’essai en lui demandant s’il accepterait de venir rencontrer le groupe et de venir partager cette coïncidence et surtout son expérience. C’était pour moi très émouvant, moi qui était devant ma télé, avec ma maman en Haute-Loire, le 11 août 1984, et il avait fallu se lever très tôt le jour de la finale des JO.

Les Olympiques sur la plus haute marche du podium des JO 84 (de gauche à droite) : Albert Rust (g), William Ayache, Michel Bibard, Dominique Bijotat (cerclé), François Brisson, Patrick Cubaynes, Patrice Garande, Philippe Jeannol, Guy Lacombe, Jean-Claude Lemoult, Jean-Philippe Rohr, Jean-Christophe Thouvenel, José Touré, Daniel Xuereb, Jean-Louis Zanon, Michel Bensoussan (g) - Absent sur la photo, Didier Sénac. (Photo Archives FFF). 

Il faut se remettre dans la contexte : 1984, l’Équipe de France de Platini vient tout juste de gagner l’Euro, le premier titre du football français et deux mois après Dominique Bijotat et toute l’équipe olympique remporte face au Brésil (2-0), devant plus de 100 000 personnes à Pasadena, la seule médaille d’or olympique du football français…

RR : C’était un été radieux, en apesanteur. 1984, j’ai 10 ans. Quand on est enfant, ces souvenirs restent gravés à jamais.

DB : On s’en aperçoit de plus en plus à mesure qu’approche cet événement majuscule : les Jeux olympiques de Paris viendront clôturer les 40 ans de notre aventure et de la victoire à Los Angeles. On n'a pas vraiment eu le temps de célébrer réellement cette victoire puisque la cérémonie de clôture on l’a vue dans l’avion, parce qu’il fallait rentrer dans nos clubs disputer le championnat de France. Ça a été porteur par la suite. C’est quand même un titre, même si ce n’est pas le plus gros titre au niveau football. Pour moi, cela reste la Coupe du monde, il n’y a pas de discussion. Il n’empêche que c’est une médaille d’or olympique et sa rareté accentue l’importance de ce titre. On a participé a ce moment d’exception parce que c’était un été magique. L’Équipe de France venait d’être championne d’Europe et nous on clôture ça avec l’Équipe de France championne olympique. Pour le football français, ça a été un vrai starter. Cela a amené beaucoup, beaucoup de monde sur les terrains de foot avec non pas seulement cette envie de participer - même si c’était la devise de Coubertin -  mais cette envie de gagner, parce que les Français étaient capables de gagner en équipe.

On avait développé une force incroyable entre nous, une force connectée à un staff exceptionnel qui nous avait super bien compris.

Dominique Bijotat

 

Qu’est-ce qui a fait que vous êtes devenus une équipe imbattable durant ce tournoi olympique ?
DB
: On avait développé une force incroyable entre nous, une force connectée à un staff exceptionnel qui nous avait super bien compris. C’est cette alchimie. Et c’est avec émotion que je peux le raconter, c’est un vrai bonheur de le partager avec des gens qui sont faits pour le haut niveau et dans lesquels on se retrouve un peu quelque part. On avait battu de grandes nations pour se qualifier aux JO : Espagne, Allemagne, Belgique. On se qualifie dans un 1er tour où on était sur la côte Est des États-Unis, donc loin du village olympique. Pour nous, on est alors en train de disputer une compétition mais pas forcément les Jeux olympiques. On se qualifie de justesse : un nul contre le Qatar, une victoire à l’arraché face à la Norvège et un deuxième nul contre le Chili. Et à partir du moment où on est entré au village olympique, où l’on a cotoyé tout le monde, on s’est senti une équipe incroyable. L’Égypte, en quarts de finale, on est passés assez tranquillement. Et ensuite il y a eu deux gros morceaux, la Yougoslavie et le Brésil, des équipes fantastiques à l’époque. Sur ces deux matches on a manifesté une force collective colossale. 

Dominique Bijotat (accroupi, 2e en partant de la droite) sous le maillot bleu pour un match amical France-Pologne le 31 août 1982 au Parc des Princes - (Photo Archives FFF).

Avec un scénario incroyable en demi-finale contre les Yougoslaves…

DB : Oui, un scénario complètement fou. José Touré s’était blessé, Henri Michel (le sélectionneur) me fait monter d’un cran. Je marque le premier but d’entrée et Philippe (Jeannol) double la mise au bout d’un quart d’heure. Il faut se souvenir de ce qu’était la Yougoslavie de l’époque, les Brésiliens de l’Europe. Ils reviennent à 2-2 malgré deux expulsions de leur côté. Mais on a réussi à se qualifier en prolongation, à 11 contre 9, et à atteindre la finale, ce qui nous a permis de finir en apothéose contre le Brésil devant plus de 100 000 spectateurs au Rose Bowl de Pasadena. Le bonheur est venu récompenser la générosité de notre équipe et la connexion qu’il y avait entre nous.

RR : Moi, je me souviens du stade tellement immense pour le petit garçon que j’étais. La France s’était vraiment réveillée pour la finale. Avec le reste du temps, on suivait la journée mais pas en direct. Pour la finale, on s’était levé aux aurores. Et puis le Brésil, c’était la finale idéale et un été radieux.

DB : Il faut savoir qu’on avait une vie autour de nos entraînements et de nos matches qui nous permettait justement de préparer cette force collective. On était souvent sur des activités qui amenait le groupe à se souder encore plus. À la veille de la demi-finale, on avait décidé tous ensemble d’aller prendre la mer et d’aller à la pêche au thon. On avait partagé ça autour d’un barbecue gigantesque. On ne l’aurait pas fait si on avait pas été tous ensemble. Les JO ce sont des souvenirs de foot mais pas que. Au stade olympique, j’ai vu le sacre de Carl Lewis sur le 100 m. J’avais le bonheur d’être aux 70 m, très proche de la piste. Quand aux 70 m il est toujours à la bagarre et que sur les 30 derniers mètres il fait une différence incroyable. C’était un athlète d’une pureté exceptionnelle et voir cette performance sous les yeux à dix mètres de soi, c’était magnifique. Les Jeux olympiques nous ont offert des échanges inoubliables avec de grands athlètes au village olympique. 

JO 84 : un parcours en or

1er tour - Groupe A 

- 29 juillet 1984 (Annapolis) : France - Qatar 2-2
Buts : Garande (43e), Xuereb (62e)

- 31 juillet 1984 (Boston) : Norvège - France 1-2
Buts : Brisson (5e, 56e)

- 2 août 1984 (Annapolis) : Chili - France 1-1
But : Lemoult (50e)

Classement : 1. France, 4 pts (+1) ; 2. Chili, 4 pts (+1) ; 3. Norvège, 3 pts (+1) ; 4. Qatar, 1 pt (-3).

Quarts de finale

- 5 août 1984 (Pasadena, 66 228 spect.) : France - Egypte 2-0
Buts : Xuereb (29e, 52e) 

Demi-finales

- 8 août 1984 (Pasadena, 97 451 spect.) : France - Yougoslavie 4-2 ap.prol.
Buts : Bijotat (7e), Jeannol (15e), Lacombe (96e), Xuereb (119e)

Finale

- 11 août 1984 (Pasadena, 101 799 spect.) : France - Brésil 2-0
Buts : Brisson (55e), Xuereb (60e)

Quel message avez-vous adressé à cette Équipe de France Futsal qui a pour objectif de se qualifier pour la Coupe du monde et qui se construit selon les préceptes qui étaient les vôtres en 1984 ?

DB : Attention, on avait du potentiel, mais on est devenu la meilleure équipe. Au niveau technique, nous n’étions peut-être pas l’équipe la plus complète mais sur le reste, il n’y a pas eu photo et on a gagné. Ce que j’ai évoqué, c’est qu’en se construisant comme ça, forcément on va développer une force mentale et l’adversaire va le sentir aussi. C’est un rapport de forces et si on lâche pas la dessus, - et on n’avait pas lâché-,  il ne peut rien vous arriver. Lorsque je vois le match de l’Équipe de Raphaël contre la Croatie, je sens ça, je sens cette force. Et si cette force reste au sein du groupe, ils vont aller au bout. Là, ils sont dans une phase délicate mais excitante. Ils sont à deux matches de la Coupe du monde. S’ils pensent qu’ils ont déjà franchi la ligne d’arrivée, ils vont se "casser la gueule". S'ils pensent à la force qui les anime, ils ne vont pas penser comme ça, ils vont dire non, non, on va aller chercher, on va rester invaincu, et là ils vont aller chercher la gagne. C’est le message que j’ai voulu leur transmettre, appuyé sur une expérience. Les aventures ne se ressemblent jamais mais il y a toujours des choses et des outils intéressants à prendre. Avec beaucoup d’humilité je leur ai raconté comment nous on avait construit à l’époque.

J’ai confiance en notre projet de jeu, en notre groupe et dans sa force mentale. C’est quelque chose qui nous porte et moi sur le bord du terrain, jamais je ne doute.

Raphaël Reynaud

 

Ce sentiment de force qu’a ressenti Dominique contre la Croatie, vous l’avez ressenti aussi sur votre banc, Raphaël ?

RR : On a été mené cinq fois sur six sur la campagne de qualification et je pense que je n’ai pas eu une minute de doute. J’ai confiance en notre projet de jeu, en notre groupe et dans la force, et particulièrement sa force mentale. C’est quelque chose qui nous porte et moi sur le bord du terrain, jamais je ne doute. Ce n’est pas de la prétention, c’est de l’ambition, et c’est surtout être sûrs de nos forces en connaissant nos faiblesses. On a peut-être pas les meilleurs joueurs mais quand on les additionne, l’addition est beaucoup plus forte que si on les prenait individuellement. 

En 1984, le Futsal était balbutiant en France…

RR : Oui, il y avait les premiers clubs, Cannes le premier, et c’est à peu près tout.

Quel regard portez-vous sur cette discipline en pleine expansion, Dominique ?

DB : À Monaco, en formation, on faisait du foot en salle, ça n’a rien à voir je le sais, mais on avait aussi beaucoup d’ateliers - même si c’était en plein air - qui pouvaient ressembler. On insistait beaucoup avec notre formateur sur les jeux réduits, sur l’intensité, sur la vitesse de décision. On s’est cultivé à ça. Il y avait des tournois de haut niveau, le tournoi de Genève de Foot en salle, notamment. C’était un peu les prémices du football qui pouvait se déplacer sur le Futsal. Aujourd’hui, c’est une pratique à part entière. Moi, je suis content car ça permet à certains joueurs qui ont une vision du football un peu différente de pouvoir exister au très haut niveau. J’ai assisté à une séance de l’Équipe de France Futsal. Au niveau de l’intensité, de l’éveil intellectuel - j’appelle ça comme ça - dans les prises de décision et dans le pouvoir d’anticipation, c’est impressionnant. Ça peut évidemment être aussi un complément précieux pour le foot à onze et je pense que nos jeunes joueurs dans leur cursus de formation ou de préformation devraient le pratiquer. »

Dominique Bijotat soulève la Coupe de France avec l'AS Monaco, en 1985 - (Photo Archives FFF).

En 1984, quel joueur aurait pu faire un bon joueur de Futsal.

RR : Dominique Bijotat ! C’est sûr. Dans ta capacité à sentir le jeu, à te déplacer… 

DB : J’aurais pu y jouer, c’est vrai, si ce n’est que je n’avais pas la vivacité. En revanche, je pense qu’un joueur comme José Touré aurait pû être très intéressant, on le surnommait le Brésilien…

RR : Je pense à Jean-Claude Lemoult qui, dans les petits espaces, avait un jeu de corps et une capacité à sortir les ballons, à les nettoyer. Dans le Futsal, c’est très important la relation à deux, à trois.

Je serai évidemment devant ma télé le 14 décembre pour France-Slovaquie et ton téléphone va sonner très, très vite Raphaël…

Dominique Bijotat

 

L’Équipe de France Futsal rêve d’une première participation à une Coupe du monde. Dominique, vous avez remportez l’or olympique mais jamais disputé une Coupe du monde c’est un regret dans votre carrière ?

DB : Je ne suis pas passé loin deux fois mais ne pas être loin pour un sportif de haut niveau, c’est trop loin. Quand je pars de chez mes parents pour aller à l'AS Monaco, je découvre ce monde professionnel. Quand je reviens chez moi au bout de six mois, je ne veux plus repartir parce que j’ai retrouvé ma famille, mes copains, tout ça. Ça a été une séparation douloureuse. Je suis né un 3 janvier. Le 2 janvier, j’y réfléchis et je dis à mes parents : je ne repars plus. Pour moi, c’était trop dur. Mes parents ont été extraordinaires. Ils m’ont dit : « C’est ton truc le football mais on acceptera ce que tu décideras ». Et le 3 au matin, je me suis levé et j’ai dit : j’y vais. Le train n’avait pas eu le temps de faire un tour de roue que je me suis dit dans ma tête : il n’y a plus rien qui m’arrêtera. Et ma force est née là. Je savais que quelque chose m’attendait. Moi, je ne voulais pas devenir pro, je voulais devenir international. Pro, c’était un passage. Je le voulais. J’ai été international, dans les équipes de jeunes. Je suis allé chez les A (8 sélections) mais pas au bon moment. Quand on est champion de France 1982 avec l’AS Monaco, je pouvais aller à la Coupe du monde. Michel Hidalgo m’avait sélectionné une fois juste avant le Mondial mais j’étais jeune. Il y avait une telle concurrence qu’il m’a dit : « Tu auras le temps ». Et en 1984 après les JO, je me blesse, pubalgie, je force dessus, je me fais opérer trop tard et en 1986, je ne suis pas prêt. Ces deux échéances ont manqué dans mon ambition. C’est digéré, mais sur le coup, je m’en suis voulu. Alors Raphaël, tes joueurs, une Coupe du monde ça va tellement marquer leur vie, ça ne doit pas être quelque chose qui les écrase mais au contraire les incite à faire bien les choses. Aujourd’hui, ils sont lancés…S’ils sont toujours dans ce souci de conserver leur force à l’intérieur du groupe, qu’il n’y ait pas d’état d’âme mais un état d’esprit fort.

Dominique, vous êtes reparti avec un maillot en guise de cadeau et un beau moment d’échange ?

DB : Ce maillot, il compte, parce qu’en plus ils ont mis le numéro 4, mon numéro aux JO. Donc c’est un clin d’œil très important pour moi. Moi, j’aurais pu faire un sport individuel mais je crois beaucoup à celui qui peut aider à côté. C’est pour ça que j’aime bien ce rôle de transmission.

RR : Le cadeau c’est Dominique qui nous l’a offert par sa présence et le partager de son expérience et de son vécu.

DB : Je serai évidemment devant ma télé le 14 décembre pour France-Slovaquie et ton téléphone va sonner très, très vite Raphaël… » 

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