Rétro

28 juin 1958-28 juin 1986 : d'un podium à l'autre

dimanche 28 juin 2020 - 08:00 - Philippe MAYEN
Equipe de France

À vingt-huit ans d'intervalle jour pour jour, la France prend la troisième place de la Coupe du monde. En Suède puis au Mexique.

L'Équipe de France aura mis vingt-huit ans pour monter sur son premier podium international, soit le temps séparant sa participation à l'édition inaugurale de la Coupe du monde, en 1930 en Uruguay, de sa troisième place lors de celle organisée en Suède, en 1958. Elle aura mis vingt-huit autres années pour s'y hisser de nouveau, soit le temps séparant son épopée suédoise de sa troisième place au Mondial au Mexique, en 1986 (photo ci-dessus). Et ces deux événements ont eu lieu un... 28 juin.

28 juin 1958 - Premier bonheur

Quatre jours n'ont pas été de trop pour les Bleus pour effacer la déception de leur élimination par le Brésil (2-5) en demi-finale de cette Coupe du monde en Suède. Mais ceux qui craignaient de voir des Tricolores démobilisés au moment de disputer le match de classement contre la RFA, à Göteborg, vont êre vite rassurés. Au contraire, les joueurs d'Albert Batteux sont entièrement dans leur rencontre et déroulent un football enthousiasmant de mouvement et de technique, à l'image d'un Raymond Kopa étincelant. Ils mènent 3 à 1 à la mi-temps, grâce à un doublé de Just Fontaine notamment, et font bonne mesure en seconde période avec trois nouveaux buts, Fontaine y allant encore de son doublé. Cela n'est pourtant une Allemagne -championne du monde quatre ans plus tôt- spectatrice qui leur fait face, avec trois buts à son actif, mais rien ne peut empêcher les Français de terminer en beauté (6-3) leur épopée scandinave. Ils montent pour la première fois sur un podium mondial, forts de la meilleure attaque du tournoi (23 buts en 6 matches), du meileur joueur (Kopa) et du meilleur buteur (Fontaine). Avec treize réalisations personnelles, l'avant-centre des Bleus bat même le record du Hongrois Sandor Kocsis (11), établi en 1954.

Raymond Kopa, chef d'orchestre de l'Équipe de France, face au gardien allemand Heinz Kwiatkowski. 

Just Fontaine, auteur de quatre buts dans ce match et de treize au total dans cette phase finale, porté en triomphe par ses coéquipiers Yvon Douis, André Lerond et Jean Vincent (de gauche à droite). Photo AFP.

28 juin 1986 - Gracias Muchachos

Ils sont allés au bout d'eux-mêmes pour éliminer le Brésil (1-1, 4 tab 3) en quart de finale et ont puisé, en vain, dans leurs dernières ressources pour affronter la RFA en demi-finale (0-2). Alors, pour ce match de classement contre la Belgique, leur troisième rencontre en sept jours, les "héros" ont pour beaucoup jeté l'éponge. Bats, Ayache, Bossis (remplaçant), Fernandez, Giresse, Platini, Rocheteau, Stopyra, ne sont pas sur le terrain pour tenter de rejoindre dans l'histoire leurs aînés de 1958. C'est l'occasion pour le coach tricolore Henri Michel d'offrir sa première (et seule) sélection à Albert Rust, dans les buts, et de confier les clés à quelques jeunes, nommés Bibard, Vercruysse, Papin ou Ferreri, le tout sous le capitanat de Patrick Battiston. Sous la chaleur de Puebla, la lutte pour la troisième place conduit les deux équipes jusqu'à la prolongation, après un chassé-croisé sans vainqueur (2-2) dans le temps réglementaire. Les Bleus, champions d'Europe en titre, s'arrachent dans un dernier effort, grâce à un but de Genghini et un penalty d'Amoros (son seul but en sélection), pour conquérir cette médaille de bronze qu'ils avaient ratée en 1982, en Espagne (quatrièmes).


Jean-Pierre Papin bat Jean-Marie Pfaff et signe le deuxième but tricolore (2-1, 41e). "JPP" avait déjà marqué le but du succès (1-0) en ouverture du Mondial contre le Canada. (Photo AFP).

La "der"du grand Max

Ce match pour la troisième place de la Coupe du monde au Mexique marque la dernière apparition sous le maillot bleu de Maxime Bossis (ci-dessous, à la lutte avec Jan Ceulemans, le capitaine belge). Après dix années et 76 sélections, le défenseur tricolore tire en effet, à 31 ans, sa révérence internationale. Lancé par Michel Hidalgo le 27 mars 1976 pour une rencontre amicale contre la Tchécoslovaquie (en même temps qu'un certain Michel Platini), le grand "Max aura disputé trois phases finales et quinze matches de Coupe du monde (1978, 1982, 1986), remporté un titre de champion d'Europe (1984), une Coupe intercontinentale (1985), et pris une quatrième (1982) et une troisième places (1986) mondiales. Chapeau !

 

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo