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29 juin 2003 : sous le signe du Lion

lundi 29 juin 2020 - 08:00 - Philippe MAYEN
Equipe de France

La France remporte face au Cameroun sa deuxième Coupe des confédérations, trois jours après le décès de Marc-Vivien Foé, joueur des Lions Indomptables.

"Un lion ne meurt jamais, il dort". Ce proverbe camerounais résonne avec force et émotion ce dimanche-là au Stade de France. C'est un soir de finale internationale, un dernier soir de foot avant des vacances d'été qui s'annoncent caniculaires, et cela aurait dû être un soir de fête. Mais à l'heure de désigner le vainqueur de la Coupe des Confédérations 2003, organisée en France, le cœur n'y est pas.

Trois jours plus tôt, le 26 juin, lors de la demi-finale qu'il disputait avec son équipe face à la Colombie, le Camerounais Marc-Vivien Foé s'est soudainement écroulé sur la pelouse du stade Gerland à Lyon. Il décèdera quelques minutes plus tard, d'un arrêt cardiaque, à seulement 28 ans, alors que ses coéquipiers se qualifient pour la finale, comme l'Équipe de France de Jacques Santini de son côté.

Malgré le drame, le choc et la tristesse, les Lions Indomptables, conduits par Winfried Schäfer, ont décidé de disputer cette finale, en hommage à leur frère disparu. Mais les esprits non plus n'y sont pas. Un deuil pesant s'est emparé du Stade de France, où chacun des acteurs et des 55 000 spectateurs sait déjà que le résultat n'aura qu'une importance très secondaire. Qui se souvient réellement du match d'ailleurs, si ce n'est le but, le seul, inscrit par Thierry Henry à la 97e minute ? Un "but en or", à peine célébré, qui offre à la France la victoire (1-0) et une deuxième Coupe des Confédérations d'affilée après celle conquise en 2001.

Les images de la cérémonie finale, elles, ont bien plus marqué les mémoires. Sur le podium, Français et Camerounais se mêlent fraternellement autour d'un portrait grand format de Marc-Vivien Foé. Une joie gênée anime discrètement le camp tricolore. Lorsqu'il reçoit le trophée des mains du président de la FIFA, Marcel Desailly n'ose réellement le soulever. Rigobert Song se tient à ses côtés. Dans quelques instants, les deux capitaines et tous les joueurs effectueront ensemble un tour d'honnneur en marchant, un tour d'hommage au numéro 17 des Lions Indomptables.

Un lion ne meurt jamais, il dort. D'un sommeil sans fin.*

Avant le coup d'envoi, les joueurs des deux équipes partagent des instants de recueillement à la mémoire de Marc-Vivien Foé. (Photo Jean-Philippe Kziasek/AFP).

Thierry Henry, auteur du seul but de cette finale lors de la prolongation. Les Bleus sont alors lancés dans leur série record de 14 succès d'affilée qui a débuté le 29 mars contre Malte (6-0) et s'achèvera le 31 mars 2004 aux Pays-Bas (0-0). (Photo Jean-Philippe Ksiazek/AFP).

Rigobert Song, le capitaine du Cameroun, alors joueur du RC Lens, réconforté par Thierry Henry. L'une des nombreuses belles images de cette finale placée sous le signe du deuil et de l'émotion. (Photo Philippe Desmazes/AFP). 

Coupe des Confédérations 2003 - Résultats

Groupe A

Nouvelle-Zélande-Japon 0-3
France-Colombie 1-0
Colombie-Nouvelle-Zélande 3-1
France-Japon 2-1
France-Nouvelle-Zélande 5-0
Japon-Colombie 0-1

Classement : 1. France, 9 points ; 2. Colombie, 6 points ; 3. Japon, 3 points ; 4. Nouvelle-Zélande, 0 point.

Groupe B

Turquie-États-Unis 2-1
Brésil-Cameroun 0-1
Cameroun-Turquie 1-0
Brésil-États-Unis 1-0
Brésil-Turquie 2-2
États-Unis-Cameroun 0-1

Classement : 1. Cameroun, 7 points ; 2. Turquie, 4 points ; 3. Brésil, 4 points ; 4. États-Unis, 1 point.

Demi-finales
Cameroun-Colombie 1-0
France-Turquie 3-2

Match de classement
Colombie-Turquie 1-2

Finale
Cameroun-France (0-1, but en or)

 

 

 

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