D1 ARKEMA

Amandine Henry : « C’est une belle histoire »

lundi 8 janvier 2024 - 16:00 - Claire GAILLARD
Amandine Henry

La milieu internationale, native de Lille, évoque son prêt au LOSC durant la trêve américaine. Elle revient sur son expérience à Angel City et son retour en Équipe de France, portée par le rêve des Jeux Olympiques.

Officialisé courant novembre, le prêt d’Amandine Henry au LOSC Lille est effectif depuis le 1er janvier. La milieu internationale française met à profit la trêve américaine pour revenir dans sa région d’origine où elle souhaite jouer et apporter son expérience au promu nordiste. Onzième de D1 Arkema avec 6 points pris lors de la phase aller, Lille en aura besoin d’autant qu’il se rend chez le Paris SG mardi 9 janvier en ouverture d’une 12e journée qui se poursuivra le lendemain avec quatre matches, dont le choc en clôture Lyon-Paris FC.

« Comment avez-vous vécu votre expérience à Angel City aux États-Unis ? 
Quand j’ai signé à Angel City, cela a été un changement de vie total sur les plans professionnel comme personnel. Quitter la France n’est pas facile d’autant que j’étais censée disputer la Coupe du monde mais finalement, j’ai été blessée et je suis arrivée à Los Angeles sans pouvoir jouer à cause de ma convalescence. Il y a eu un temps d’adaptation mais je suis super heureuse d’avoir vécue cette expérience. Je les retrouverai en mars après ma pige au LOSC. 

La fiche d’Amandine Henry

Vous avez atteint les play-offs du championnat américain. Quel regard portez-vous sur le bilan sportif ? 
Je suis arrivée dans l’équipe en juillet-août et le classement régulier d’Angel City durant la saison tournait entre la 7e et la 10e place. Lors du dernier match, on a réussi à se qualifier pour les play-offs en décrochant la 5e place. On était super heureuses ! Disputer les play-offs était une belle récompense. Malheureusement, on a perdu en quarts de finale mais les atteindre était déjà une grande satisfaction au regard de la saison écoulée.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de rejoindre Lille sous forme de prêt au 1er janvier 2024 ? 
Je suis originaire de Lille, pour moi, c’était une aubaine. J’avais ce projet en tête depuis un moment car la saison off aux États-Unis est trop longue par rapport à l’Équipe de France et mes objectifs. Je ne me voyais pas être en vacances et potentiellement sélectionnable. Il fallait que je me maintienne en forme. J’ai étudié différents projets, notamment l’Australie, mais ce n’était pas envisageable avec les trajets. Je me suis rabattue sur l’Europe et comme j’étais en contact avec Lille, cela a été une évidence. Être auprès de mes proches, me maintenir en forme et jouer pour le LOSC, l’histoire est belle !


Physiquement, comment vous sentez-vous ? 
Mon dernier match remonte à la dernière sélection (le 1er décembre contre l’Autriche, 3-0 en Ligue des nations) et je m’entraîne pour me maintenir en forme. Évidemment, les entraînements ne remplacent pas les matches mais je me sens bien, j’ai bien travaillé grâce à un programme individualisé.

« Le LOSC ? Il faut un peu de temps pour découvrir et apprendre. L’effectif est jeune. J’espère pouvoir leur apporter mon expérience et de la performance afin de contribuer au maintien. »


Comment jugez-vous le début de saison du LOSC (11e avec 6 points) ? 
C’est un début de saison compliqué mais c’est logique pour un promu. Il faut un peu de temps pour découvrir et apprendre. L’effectif est jeune. J’espère pouvoir leur apporter mon expérience et de la performance afin de contribuer au maintien. C’est l’objectif principal. Il y a une si forte volonté au club d’évoluer que j’y crois. Je pense aussi que je vais apprendre. J’ai toujours évolué dans des clubs qui jouaient les premières places, rejoindre une équipe qui lutte pour son maintien va m’apporter des choses, notamment sur l’aspect mental.

Vous évoquiez cette blessure qui vous a fait rater la Coupe du monde en Australie l’été dernier. Qu’avez-vous ressenti ? 
Cela a été l’ascenseur émotionnel, ce n’est pas évident à vivre mais heureusement, j’avais ce challenge aux États-Unis qui m’a permis de vite switcher. Le fait de ne pas avoir été appelée en Équipe de France pendant un moment m’a fait prendre énormément de recul. En gros, je me suis dit : ‘‘Tu reviens de tellement loin que ce n’est pas une blessure ou un mollet qui va te faire sombrer’’. J’ai vite relativisé.


Ici au milieu de ses coéquipières lors de la préparation au Mondial avant de devoir déclarer forfait (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT). 

La convalescence a-t-elle été difficile ? 
Oui parce qu’une blessure à un mollet est souvent délicate. C’est un muscle profond qui était touché. Parfois, on pense que c’est guéri et hop, il te rappelle à l’ordre. Ça a été un peu long mais c’est de l’histoire ancienne !

« Mon retour avec les Bleues ? C’était à Valenciennes, chez moi, avec toute ma famille dans les tribunes. J’étais hyper fière et stressée. L’émotion était forte car c’est un film qu’on se fait dix fois dans sa tête. Oui, j’ai cru que je ne reviendrais plus. »


Qu’avez-vous pensé du parcours des Bleues au Mondial ? 
Je me réveillais à 3 ou 4 heures du matin à Los Angeles pour suivre leurs matches ! J’étais derrière elles, je leur ai envoyé des messages, j’avais envie d’y être. J’étais leur première supportrice. Malheureusement face à l’Australie (0-0, 6 tab 7 en quarts de finale), ce n’est pas passé. Je sais ce qu’elles ont pu ressentir car je l’ai déjà vécu en 2019 (1-2 contre les États-Unis, futures championnes du monde).

Vous avez effectué votre retour en Équipe de France en septembre pour le début de la campagne en Ligue des nations (2-0 face au Portugal, le 22 septembre)…
C’était à Valenciennes, chez moi, avec toute ma famille dans les tribunes. J’étais hyper fière et stressée aussi (rires). J’avais une petite pression de ne pas décevoir, d’être à la hauteur. L’émotion était forte car c’est un film qu’on se fait dix fois dans sa tête. J'ai cru que je ne reviendrais plus.


1er décembre 2023 : le cri de rage d'Amandine Henry qui ouvre le score contre l'Autriche à Rennes (3-0) lors du match qui a validé la qualification des Bleues pour le Final Four de Ligue des nations (photo Hugo PFEIFFER / ICON SPORT). 

Invaincues dans ces qualifications, vous prendrez part au Final Four de la Ligue des Nations en février 2024. Que représente cette phase finale ? 
C’est un mini-Euro et une belle préparation en vue des Jeux Olympiques. On y voit aussi la perspective d’un premier titre à décrocher pour le football féminin français. Mais avant cela, il faut franchir la demi-finale (contre l’Allemagne, le 23 février 2024 à Lyon).

« Les Jeux Olympiques sont un rêve. Le fait que ce soit à Paris revêt un caractère particulier. Remporter un premier titre chez nous, vous imaginez ? »


Ces Jeux Olympiques, vous y pensez ?
Oui, forcément. Les JO, c’est l’objectif sur le long terme mais pour cela, on doit cocher des objectifs sur le court terme . Les Jeux sont un rêve. Le fait que ce soit à Paris revêt un caractère particulier. Remporter un premier titre chez nous, vous imaginez ? Je ne vais pas dire que j’en rêve tous les jours mais ça reste dans un coin de la tête. On y pense quelques secondes chaque jour.

Quel souvenir conservez-vous de l’Olympiade à Rio en 2016 ? 
C’était une belle expérience mais avec l’échec toujours au bout (0-1 contre le Canada en quarts de finale). Le fait d'avoir disputé les Jeux sans atteindre le village des athlètes ne nous permet pas de ressentir l’esprit olympique. J’espère que cette fois, on sera au rendez-vous pour découvrir ça. » 

Magou Doucouré rejoint aussi le LOSC

Un autre renfort a rejoint les rangs de Lille en ce mercato hivernal. Le club nordiste a en effet officialisé, jeudi 4 janvier, l’arrivée de Magou Doucouré jusqu’à la fin de saison (plus un an en option). Après six saisons au Stade de Reims, la défenseure (23 ans), appelée par Hervé Renard chez les Bleues au printemps, était libre depuis son départ du club marnais l’été dernier.


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