FFF

La Ligue pro féminine fait table pleine

jeudi 8 février 2024 - 16:15 - Philippe MAYEN
Réunion FFF D1 Arkema

À l'initiative de la FFF, les présidents de clubs de D1 Arkema et D2 Féminine se sont réunis mardi 6 février à la Fédération, à Paris, pour évoquer la création de la future Ligue Féminine de Football Professionnel.

À quelques mois de l'avènement de la nouvelle Ligue Féminine de Football Professionnel, la FFF a convié l'ensemble des présidents des clubs de D1 Arkema et de D2 Féminine, à se retrouver pour une grande réunion de travail, mardi à son siège du boulevard de Grenelle à Paris. Philippe Diallo, président de la FFF, Maxime Saada, président du groupe Canal+, diffuseur officiel de la D1 Arkema jusqu'en 2029, et Hubert Fournier, directeur technique national, se sont également joints à ce rendez-vous inédit. 

La création de la LFFP, dont l'entrée en fonction officielle interviendra le 1er juillet prochain, marquera une étape historique pour football féminin français, au moment où il connaît un nouveau record de licences (239 886 féminines). Instituée par le Comité exécutif  de la FFF du 13 avril 2023, cette nouvelle instance sera ainsi entièrement dédiée au développement de la pratique du football féminin de haut niveau, à la structuration et la promotion des championnats de France féminins de D1 Arkema et D2, mais aussi des centres de formation. 

De Michele Kang (Olympique Lyonnais) à Pablo Longoria (Olympique de Marseille) en passant par Angelo Castellazzi (Paris Saint-Germain), Pierre Ferracci et Marie-Christine Terroni (Paris FC), Jean-Pierre Cailleux (Stade de Reims), Pascal Bovis (FC Fleury), Olivier Letang (LOSC Lille), Laure Lepailleur (responsable de la section féminine du Havre AC), Jean-François Soucasse (AS Saint-Étienne) ou encore Marc Keller (RC Strasbourg), ce large tour de table, animé par Jean-Michel Aulas, vice-président délégué de la FFF et pilote du dossier, a permis de faire un point d'étape sur la mise en œuvre de la LFFP et d'en évoquer les enjeux. 

Les chiffres clés du football féminin

500 000
La LFFP est l'un des outils qui doivent permettre d'atteindre les 500 000 licenciées d'ici cinq ans
7,5
En millions d'euros, l'aide de la FFF aux clubs de D1 Arkema pour la saison 2023-2024

Quelques acteurs de cette réunion, Michele Kang, Philippe Diallo, Jean-Michel Aulas, Pablo Longoria (de dos), notamment (photo Antonio MESA/FFF). 

« L'histoire est en marche »

« Cette réunion a été très constructive et instructive, souligne Marc Keller, président du RC Strasbourg (D2 Féminine) et membre du Comité exécutif de la FFF. Jean-Michel Aulas et les équipes de la Fédération font un travail remarquable depuis quelques années, et là on sent une dynamique beaucoup plus forte et beaucoup plus globale. Tous les clubs présents ont été très impressionnés par ce qui leur a été présenté, par le mouvement qui est donné. À Strasbourg, on essaye vraiment de tout faire pour monter en D1 car on pense aussi que le projet des filles est un projet très structurant pour un club comme le RC Strasbourg. C'est un enjeu très important. La réunion d'aujourd'hui a marqué la volonté très forte de la Fédération, en termes de licenciées et de concurrence en Europe, mais à côté de ça il faut structurer tout un championnat. La poule unique en D2 féminine permet vraiment de concentrer la qualité et de créer une vraie passerelle vers la D1. L'histoire est en marche, tout le monde a de l'ambition. »

La FFF est pleinement engagée pour soutenir le développement du football féminin dans toutes ses dimensions : accès et encadrement de la pratique amateure, formation, professionnalisation du haut niveau, performance de l’Équipe de France et de nos sélections nationales féminines.

Philippe Diallo, président de la FFF

 

33
En pourcentage, la hausse de l'audience TV de la D1 Arkema sur Canal+ depuis 2022-2023
25
En pourcentage, l'augmentation de la fréquentation dans les stades de D1 Arkema

La D1 Arkema, un championnat de plus en plus disputé et attractif (photo Victor ORGAER).

Même satisfaction pour Olivier Letang, le président du LOSC Lille (D1 Arkema), pour qui « le plus important c'est qu'il y ait un vrai plan d'action et une volonté de professionnaliser le football féminin, avec la création de la LFFP avec Jean-Michel Aulas comme leader. C'est une très bonne chose. On en a besoin pour tirer ce football vers le haut, pour nous permettre d'avoir un footbal féminin professionnel français plus fort et plus structuré avec une première division dans laquelle la concurrence va être accrue. Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus que des clubs professionnels en D1, cela démontre qu'ils s'y intéressent, avec une vraie volonté de travailler. La Fédération met beaucoup de moyens. On a besoin d'un modèle économique pour être en capacité de développer les revenus, d'avoir plus de monde dans les stades, d'avoir une protection de la formation, des transferts, des meilleures conditions de travail au fil du temps. Il faut ouvrir tout cela, avoir une vision globale et travailler de façon collective et homogène, ce qui sera bénéfique aussi pour l'équipe nationale. »

« Une coopération entre tous les acteurs »

Président d'un Olympique de Marseille actuellement leader de la D2 Féminine, Pablo Longoria a lui aussi apprécié le contenu des débats. « À Marseille, où l'on cherche à avoir une section féminine de plus en plus autonome, on croit beaucoup au potentiel du sport féminin et au développement de cette Ligue Féminine du Football Professionnel, et il faut remercier la FFF pour son travail, en particulier Jean-Michel Aulas. On est très engagé à l'OM et cela nous fait plaisir de participer à cette professionnalisation. C'est stimulant, cette professionnalisation est très nécessaire, comme cela s'est passé dans d'autres pays. Les bases sont en place maintenant, naturellement, il faut avoir des discussions et une coopération entre les tous acteurs pour voir comment faire des investissements au service de cette professionnalisation, pour améliorer les infrastructures, renforcer le niveau des centres de formation, comment créer des événements autour du sport féminin pour son développement. »

3
Le nombre de Divisions nationales féminines depuis la refonte de la pyramide
48
Le nombre de clubs nationaux féminins : 12 en D1, 12 en D2 et 24 en D3
6
Six clubs de D1 possèdent déjà un centre de formation agréé
3
Trois nouveaux centres de formations seront agréés en 2024-2025

(Photo Antonio MESA/FFF).

Angelo Castellazzi, manager général du Paris SG féminin, rejoint son homologue marseillais sur ce thème de la collaboration entre les acteurs du changement : « La création de la nouvelle ligue est un moment historique, et il était important de mettre tout le monde autour de la même table pour que chacun mette sur cette table ses idées ou ses problèmes pour avoir un échange total et essayer de trouver des solutions pour l'évolution générale du football féminin. Les discussions doivent contribuer à permettre à tout le monde d'avoir une équipe compétitive et de former ainsi une compétition de haut niveau. Le travail que nous essayons de faire tout le monde ensemble peut aider tous les clubs de différents niveaux à bien s'engager dans le football féminin. Il est mieux de prendre le temps aujourd'hui pour avoir des choses bien faites sur le long terme, aller dans le bon sens, plutôt que de vouloir aller trop vite. »

4
Quatre équipes participeront aux playoffs en D1 Arkema, nouveauté cette saison, les 12 et 17 mai prochain.
3
Trois places en Ligue des champions féminine sont en jeu.

Jean-Michel Aulas : « Le foot féminin le mérite »

En charge du dossier du football féminin et de la création de la Ligue Féminine de Football Professionnel, le vice-président délégué de la Fédération se réjouit de la tenue et la teneur des travaux de cette réunion : « Je suis très satisfait, tous les présidents étaient là, c'est une performance, avec une très bonne réunion. Tous ont envie de participer à notre future D1 Arkema et de vouloir en faire la première ligue européenne, avec cinq-six clubs susceptibles de gagner des titres. Et pour ça, il faut structurer maintenant, attirer les droits TV, comme les Anglais l'ont fait il y a vingt ans chez les garçons, pour amener -c'est le nerf de la guerre- des ressources financières pour ce foot féminin, tant pour la Fédération que pour les clubs qui en ont besoin. C'est le projet que nous essayons de monter, avec une dynamique très forte sur le plan marteking et la volonté d'innover. Nous allons attirer de très grands partenaires, je visite des entreprises du Cac 40 très intéressées à nous rejoindre. On accueillera aussi l'ensemble des grandes marques françaises. Le foot féminin le mérite. Les audiences télévisuelles et les affluences dans les stades, aussi. On est dans une aspiration très forte de popularité. On s'occupe aussi cette année de la professionnalisation de la D2 avec la Licence club. On va dans le sens du 100 % professionnel ».

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