Raphaël Reynaud : « Dans le top 10, un signe fort »

Qualifiée pour son premier Mondial, l’Équipe de France Futsal poursuit sa progression vers le très haut niveau en intégrant pour la première fois le top 10 mondial. Et le sélectionneur national ne compte pas s’arrêter là.

Vous êtes désormais 10e mondial, un nouveau palier franchi par l’Équipe de France ?
« C’est une belle surprise car je ne pensais pas que l’on puisse atteindre ce niveau-là aussi rapidement. On est d’abord très fiers. Évidemment, c’est une étape supplémentaire franchie par l’Équipe de France et le futsal français. On a réalisé une campagne de qualifications pour la Coupe du monde quasi parfaite et cette dynamique nous a fait grimper au classement. Ensuite, on a été capables d’enchaîner avec les deux matchs amicaux à Caen contre la Belgique et les Pays-Bas, plus ou moins aboutis. Malgré tout, on est parvenus à rester performants dans la victoire. Ce classement vient donc récompenser l’ensemble de cette dynamique depuis le lancement de la phase de qualifications ».

Lors de la dernière victoire des Bleus, face aux Pays-Bas (6-3) en février dernier (photo Simon MORCEL/FFF).

L’Équipe de France pointait à la 21e place lorsque vous êtes arrivé à sa tête, en août 2021. Comment jugez-vous cette progression ?
« Cela valide le travail effectué, c’est évidemment plutôt satisfaisant et réconfortant. Cela nous conforte dans l’idée que l’on est dans la bonne direction, que le travail de cohérence d’ensemble, sur le projet de jeu des sélections futsal et de l’Équipe de France, sont finalement payants. Une dynamique collective s’est installée. On est très satisfait de voir tout ce travail ainsi validé, même si ce classement est assez éphémère. Il suffira que l’on perde un ou deux matches pour être un petit peu à la baisse mais c’est un signe fort d’être dans les dix nations les plus performantes du moment ».

Vous avez affronté plusieurs équipes du top 10 mondial ces deux dernières années, le Brésil et le Maroc, entre autres. L’Équipe de France, dixième, est à sa place ?
« Je le pense, oui. On est à notre place dans la mesure où l’on est réguliers. On est à l’entrée de ce top 10, on n’en est pas encore un membre implanté, ce qui signifie que l’on est un outsider mondial aujourd’hui. Le classement témoigne bien de cela : on est capables de jouer contre ces équipes et de les faire douter. L’étape suivante sera d’être un ténor de ce top 10 et là, on n’y est pas encore ».

Jusqu’où peut aller cette Équipe de France ?
« Notre projet est toujours d’être performants sur le prochain championnat d’Europe. C’est notre objectif de départ, je trouve que l’on est bien dans cet objectif-là et on capitalise dans cette optique-là. Justement, dans cette idée, on est capables – et on va tout faire pour – de réaliser de grandes performances à la Coupe du monde (du 14 septembre au 6 octobre en Ouzbékistan) ».

La célébration avec le public français de la qualification au Mondial (photo Icon Sport/FFF).

Des équipes du top 10 sont-elles, pour l’instant encore, hors de portée ?
« Le Portugal est pour l’instant injouable, le Brésil nous est certainement largement supérieur aujourd’hui. Ensuite, je pense que l’on est capables sur de grands moments de faire douter n’importe quelle autre équipe. Se confronter à ce qui se fait de mieux, c’est ce que l’on cherche et c’est ce que l’on va aller chercher à la Coupe du monde. Gagner en culture, gagner en expérience… On est conscients et lucides sur le fait que pour être performants sur une grande compétition, l’expérience, le vécu, la culture commune, l’histoire d’une nation comptent énormément. En revanche, on se dit aussi que la fraîcheur et l’enthousiasme sont des éléments qui comptent également. On veut capitaliser là-dessus pour se donner de la culture pour la suite ».