Hommage

Maradona, une légende au Parc

mercredi 25 novembre 2020 - 19:00 - Raphaël RAYMOND
Football international

Décédé ce mercredi à l’âge de 60 ans, Diego Armando Maradona n’a croisé l’Équipe de France qu’une seule fois dans son immense carrière. En mars 1986, en amical, quelques mois avant son sacre mondial avec l’Argentine.

La presse argentine a annoncé ce mercredi la mort de Diego Armando Maradona. La disparition de l’un des meilleurs numéro 10 de tous les temps a déclenché un torrent d’émotion, à la mesure de la trace qu’il aura laissée dans l’histoire de ce jeu. Si l’Espagne et l’Italie ont eu le temps de se délecter de son génie, le temps de ses passages au FC Barcelone et à Naples, ses apparitions devant le public français se firent beaucoup plus rares.

En 91 sélections, Maradona n’a affronté l’Équipe de France qu’à une seule reprise. Le 26 mars 1986, lors d’une rencontre amicale au Parc des Princes. Plus de 40 000 spectateurs ont réservé leur billet pour la venue de l’Argentine à Paris. Et pas seulement pour assister à une rencontre de préparation à la Coupe du monde au Mexique. La foule est surtout alléchée par la perspective d’un duel à distance qui pimente les dimanches en Italie. Un duel entre les deux meilleurs joueurs du monde de l’époque : Michel Platini, le meneur de la Juventus Turin, et Diego Maradona, celui du Napoli. 

Trois jours avant le choc tant attendu, le sélectionneur Henri Michel, qui doit déjà composer sans Alain Giresse, José Touré ni Jean-Pierre Papin, que Bruges, son club, n’a pas voulu libérer, doit entériner le forfait de Platini, son capitaine. Demi-finalistes du dernier mondial et champions d’Europe en titre, les Bleus semblent clairement démunis. Et donc appelés à souffrir.

29 juin 1986, l'Argentine conduite par Diego Maradona remporte sa deuxième Coupe du monde en battant la RFA en finale au stade Aztec de Mexico. (Photo AFP)

Vercruysse répond présent

Même privé de plusieurs titulaires dans le secteur offensif, Henri Michel ne renie pas le style audacieux qu’il a donné aux Bleus. De retour après presque trois années d’absence et son unique sélection face à la Belgique, Philippe Vercruysse, le meneur de jeu du RC Lens, numéro 10 dans le dos, sait qu’il joue gros.

Il va répondre présent en étant, tout d’abord, à l’origine de l’ouverture du score. Sa passe dans le dos de la défense pour Daniel Xuereb est un modèle de clairvoyance. Le centre du champion olympique 84 au deuxième poteau pour Luis Fernandez, qui, en une touche du gauche, trouve la tête de Jean-Marc Ferreri. 1-0 pour les Bleus, dès le quart d’heure de jeu, le match ne pouvait pas mieux commencer.

Réduits à dix peu avant l’heure de jeu après l’expulsion de Borghi pour un second avertissement à la suite d’une vilaine semelle sur Luis Fernandez, les Argentins ne donnèrent jamais l’impression d’être capables de se rebiffer, hormis une frappe sur la barre de Jorge Valdano (23e). À dix minutes de la fin, à la suite d’un centre venu de la droite de Yannick Stopyra dévié d’une talonnade astucieuse par Dominique Rocheteau, Vercruysse ajustait Néry Pumpido.

Passé à côté de son match, Diego Maradona se rattrapera largement au Mexique, quelques semaines plus tard, en illuminant le tournoi de son génie jusqu’en finale, remportée face aux Allemands (3-2), tombeurs des Bleus (2-0) en demi.

Diego Maradona, héros de tout le peuple argentin. (Photo Ali Burati/AFP)

Une histoire de montants

Une barre à Bordeaux
Le 23 novembre 1998, Bordeaux accueille Naples pour le compte des huitièmes de finale aller de la Coupe de l’UEFA (photo ci-dessous). Les Italiens refroidissent le Parc Lescure dès la 5e minute sur un centre-tir victorieux de Carnevale. Diego Maradona manque de doubler la mise avant le repos. Mais sa feuille morte du gauche retombe sur la barre transversale de Dominique Dropsy. Après le repos, il pense avoir fait le break mais son but est invalidé pour une faute préalable sur Jean Tigana. Naples s’imposera 1-0 et se qualifiera au retour pour les quarts de finale d’une compétition que le club italien remportera.

Un poteau à Toulouse
Tandis que les Toulousains se congratulent, que leurs 40 000 spectateurs sont aux anges, Diego Maradona se signe et quitte la pelouse du Stadium tête basse. Le meneur de jeu du Napoli vient de voir son tir au but heurter le poteau puis la cuisse de Philippe Bergeroô, le gardien du Téfécé. Battu 0-1 au pied du Vésuve, Toulouse crée la sensation en s’imposant aux tirs au but après avoir refait son retard de l’aller grâce à un but de Yannick Stopyra. Face à un Maradona, qui, trois mois plus tôt, est devenu champion du monde avec l’Argentine...

Diego Maradona poursuivi par Jean Tigana et Alain Roche, au Parc Lescure de Bordeaux (Bordeaux-Naples 1988) - Photo AFP

 

 

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