RETROUVAILLES

Émile Rzepecki : "Une opportunité en or"

mardi 29 décembre 2020 - 12:06 - Richard LOYANT
Émile Rzepecki

Ex-international U16, Émile Rzepecki s'est relancé aux États-Unis sous l’égide de FFFUSA. Il raconte son premier titre avec son université.

À un mois et demi de son 22e anniversaire, Émile Rzepecki a remporté la Sun Belt Conference au sein des Coastal Carolina Chanticleers, le 15 novembre dernier. Deux ans après son arrivée dans cette équipe universitaire américaine de Conway (Caroline du Sud) – dont la mascotte est… un coq aux origines médiévales* – le milieu natif de Belfort aux huit sélections en U16 raconte. 

D’HÉRICOURT AUX USA

Sa formation à Sochaux

"Après avoir débuté au SG Héricourt, j’ai passé dix ans au FC Sochaux-Montbéliard, où j’ai effectué toutes mes classes des U13 à la National 3, en finissant par m’entraîner avec les pros pendant deux ans avec un contrat de stagiaire. Là, il m’a manqué quelque chose, le dernier palier à franchir, et je n’ai pas signé de contrat pro. J’avais peut-être atteint mes limites, je ne le sais pas encore… J’aurais pu rester en France et gagner un salaire avec le foot en National 2, voire en National, mais je voulais vraiment concilier foot et études." 

Le maillot bleu

"J’ai eu la chance et l’honneur de le porter tout jeune en U16, de découvrir Clairefontaine grâce à cela et de côtoyer certains devenus de beaux joueurs (Alban Lafont, Ibrahima Konaté, Michaël Cuisance, Malang Sarr, Dan-Axel Zagadou notamment). Mais nos chemins sont désormais différents."



Didier Desprez, Ibrahima Konaté, Marvin Louisius, Émile Rzepecki (de gauche à droite) avant Turquie-France U16 en 2015 (photo DR).

Mêler découverte,
études et football

 

FFFUSA

"Ils sont venus au centre de formation à Sochaux pour une présentation et je me suis dit : "Pourquoi pas ?". Mais je n’étais alors pas encore complètement intéressé. Puis, n’étant pas passé pro, j’ai repensé à cette possibilité de partir aux États-Unis en mêlant découverte, études et football. Je leur ai envoyé un message, j’ai passé des tests à Clairefontaine, dont ceux d’anglais qui étaient corrects mais sans plus, et en foot plutôt bons. Cette opportunité était finalement en or."

L’apport FFFUSA

"Il y a déjà l’appui de la FFF et ils ont les contacts, apportent les propositions et assurent de trouver les bonnes universités correspondant à nos envies et niveaux d’études. Ils font le lien entre la France et les États-Unis, aident à monter le dossier, obtenir le visa… Ce qui n’est pas évident si l’on veut tenter tout seul une aventure comme celle-là."

L’après 

"Mon but – bien sûr si j’ai le niveau, et cela ne dépend que de moi – serait d’être drafté en Major League Soccer d’ici à deux ans. Si je n’y parviens pas, je ferai une croix sur le foot de haut niveau et je me lancerai dans un métier, dans la vraie vie." 


Lors de Turquie-France (4-2), le 24 janvier 2015 (photo DR).

SA VIE AUX USA

Les études 

''Je suis un Master Business et management qui s’effectue normalement en quatre ans mais peut être prolongé d’une année. Dans une journée-type, j’ai cours de 8h00 à midi, entraînement de 13h00 à 15h00, puis temps libre mais consacré pas mal aux devoirs avant de voir les copains. On a aussi des périodes de matches ramassées où on est pas mal de temps en voyage, en bus en dessous de huit heures de transport, en avion au-delà. Cela me fait rater des cours que je dois ensuite rattraper."

Le soccer

"C’est totalement différent. Le niveau en France est bien meilleur. Ici, en universitaire, c’est très hétérogène. Pour comparer, cela va du Régional 3 au National 2 pour les meilleurs, répartis en deux-cents équipes. Ils n’ont pas la culture foot mais c’est davantage développé en termes d’infrastructures, de qualité des terrains et de public au stade : les copains, leurs parents et toute leur famille viennent, et cela fait vite du monde dans une université comme la nôtre avec près de 12 000 étudiants. J’ai vraiment été surpris par ces aspects."

Une année particulière

 

Champion de conférence

"C’est comme si j’avais été champion de ligue régionale en France mais ce n’est pas anodin et cela nous a qualifié pour la phase nationale (NCAA Championship, ndlr). Elle réunit les champions des vingt-quatre conférences et les huit meilleurs deuxièmes, en deux groupes dans un tournoi à élimination directe, pour déterminer le vainqueur du plus grand titre de soccer universitaire des États-Unis."


Posant avec le trophée et son coéquipier libérien Dionysius « DZ » Harmon (photo CCCU Sports).

Covid-19

"Certaines conférences n’ont pas joué et vont le faire en janvier. Nous si, malgré tout. On a été testé toutes les semaines et s’il y avait plus de cinq cas par équipe, on ne jouait pas. On a eu la chance de n’avoir aucun cas, hormis notre entraîneur adjoint qui ne l’a transmis à personne. Le masque est obligatoire dans les lieux publics et lors de nos déplacements." 

Élections américaines

"La Caroline du Sud est un État républicain et il y avait énormément de gens dehors, sur les routes avec leurs gros trucks, des drapeaux partout… De la folie, on n’entendait parler que de cela à la télé. Quoi qu’on en pense, ils sont fiers de leurs représentants et de leurs partis, quels qu’ils soient, et cela donne une ambiance incroyable. Entre cela, le titre et le Covid, cela a vraiment été une année particulière."

*Les Contes de Canterbury, Geoffrey Chaucer (circa 1387-1400).

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