ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE

Peyraud-Magnin : « Devenue gardienne pour dépanner »

dimanche 21 février 2021 - 10:25 - Vincent ORSINI
Equipe de France Féminine

Pour tout savoir de la gardienne numéro 1 des Bleues, lisez cet entretien où elle évoque son parcours, sa nouvelle vie à Madrid et dévoile quelques secrets.

LES PETITS SECRETS DE… PAULINE PEYRAUD-MAGNIN

« Le joueur qui vous a le plus marqué ? Andres Iniesta. Pas parce que je vis en Espagne, mais il a un truc en plus. Il n’était pas dans l’excès, dans cette génération de joueurs surmédiatisés, on entendait parler de lui uniquement pour son talent incroyable. Un joueur immense, magnifique à regarder. 

La joueuse que vous aimez le moins affronter ? Celle qui m’énervait le plus, c’est sûrement Lotta Schelin ! À Lyon j’était troisième gardienne, et je participais tout le temps aux séances d'entraînement « spécifiques attaquantes » face à Lotta. C’était infernal, elle avait un coup de rein qui était impossible à anticiper et un sens du but incroyable. Je préférais quand elle martyrisait les autres équipes le week-end plutôt que de l’avoir en face de moi à l’entraînement. 

Votre geste technique préféré ? En tant que gardienne, on n’a pas beaucoup de gestes techniques dans notre palette ! Mais j’ai une sorte de « Toc ». À chaque fois que j’ai le ballon, je le fais passer autour de ma taille avant de le dégager, un peu comme au basket-ball. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais je l’ai toujours fait.  

Je ne savais pas trop comment le prendre : soit j’étais vraiment une bonne gardienne, soit je n’étais vraiment pas faite pour être footballeuse de champ !

Gardienne, une vocation ? Non, j’ai commencé comme joueuse de champ. En tant qu’attaquante, je marquais beaucoup de buts, surtout de la tête car avec les pieds ça fonctionnait moins bien. J'ai rejoint l’OL en tant que milieu gauche, en U13 puis, deux ans plus tard lors d’une opposition, nous n’avions plus de gardienne. Je me suis proposée pour dépanner, et à la fin du match le coach m’a conseillé d’en faire mon nouveau poste. Je ne savais pas trop comment le prendre : soit j’étais vraiment une bonne gardienne, soit je n’étais vraiment pas faite pour être footballeuse de champ ! Au final, ça m’a plutôt bien réussi. 

La musique qui passe dans le vestiaire des Bleues ? Je ne connais pas les titres mais c’est du rap, ça, c’est sûr. Ce n’est pas moi la DJ du vestiaire. J’écoute de tout, même si en ce moment je me tourne plus sur du jazz. Je pourrais en mettre dans le vestiaire juste pour voir les réactions des filles (rires)

Plutôt films ou séries ? Les deux mais à choisir je penche pour les films. J’aime beaucoup les histoires vraies, les biopics, qu’ils soient sur des sportifs ou d’autres personnalités. 

Votre passe-temps favori hors foot ? J’aime beaucoup passer le plus de temps possible avec mes amis, sortir avec eux mais dans la période actuelle c’est devenu très difficile. 

La Bleue que vous voyez le plus à Madrid ? Aïssatou Tounkara et Emelyne Laurent, mes deux coéquipières à l’Atlético de Madrid, forcément. 

Votre endroit préféré à Madrid ? Il y en a beaucoup mais si je dois en garder un c’est la terrasse du Palais de Cibeles, qui donne une vue magnifique sur Madrid. 

La personnalité sportive que vous aimeraiez rencontrer ? Michael Jordan, forcément. Je suis une grande fan de basket, je fais la collection des maillots d’ailleurs. 

Comment la passion du football vous est-elle venue ? Par ma famille. Mon père jouait au football, il a été en Équipe de France « corpo » où il a été entraîné par Raymond Domenech, mon grand-père était président d’un club à Lyon et mon oncle est un ancien joueur professionnel. Il a longtemps évolué au Real Saragosse, en Espagne.  

Si vous n’aviez pas été footballeuse ? J’aurais fait du tennis. En plus du football, j’ai toujours adoré le sport en général et j’en ai pratiqué énormément : la gymnastique, l’équitation … Mais ce n’était pas ma tasse de thé, on va dire. Et puis j’ai découvert le tennis, j’adorais et j’étais au niveau. J’aurais pu être classée mais j’ai opté pour le foot. 

La plus belle émotion de votre carrière ? C’est dur de choisir ! J’en retiens deux en particulier : le titre de champion d’Angleterre avec Arsenal (en 2019), après une saison complètement dingue, et notre victoire avec l’OM contre le PSG (2-0, le 18 mars 2017). C’était magnifique, personne ne nous voyait le faire. 

Je pourrais faire un onze de départ avec uniquement des gardiens de buts ! 

La chose la plus folle qu’un / qu’une fan ait faite pour vous ? J’ai reçu un jour une immense lettre d’amour, très longue et très bien écrite, c’était complètement dingue. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai répondu ''merci, mais désolé'' (rires). C’était mignon. 

Votre plaisir en junk food ? Je ne vais pas faire dans l’originalité mais je dirais une chaine de fast-food bien connue qui fait des burgers. 

Votre équipe de rêve pour faire un « Five » ? Je peux mettre qui je veux ? Alors Alisson Becker, Ederson, Neuer, Ter Stegen et Jan Oblak. Moi ? Je coach tout ce beau monde, c’est très bien. Je pourrais faire un onze avec uniquement des gardiens de buts ! 

Votre porte bonheur ? Mon sous-maillot de Hulk. Quand je jouais à Saint-Étienne, j’avais une amie qui avait trouvé des sous-maillots de super-héros. Je voulais Spiderman mais il n’y avait plus ma taille, alors j’ai pris Hulk. Et il ne m’a plus jamais quitté. C’est une belle image en plus, ça me ressemble pas mal : en dehors du terrain je suis Bruce Banner, calme et réfléchie, mais sur le terrain je deviens Hulk. 

Votre plus grande qualité ? C’est dur de parler de soi mais je dirais la générosité. 

Votre plus grand défaut ? J’en ai plein ! Probablement trop gentille. 

Votre plus grande fierté ? Ma carrière. 

PREMIÈRES FOIS

Premier contact avec un ballon ? J’étais si jeune que je m’en rappelle même pas. Ça devait être dans le berceau ? 

Premier club ? SC Caluire, pas loin de Lyon. 

Premier poste ? Milieu gauche.

Première convocation en bleue ? En U17. La gardienne titulaire s’était blessée et le sélectionneur cherchait une possible remplaçante. La détection était à Compiègne, je m’en rappelle encore. Une semaine plus tard, je partais avec la sélection disputer le championnat d’Europe donc ça s’est plutôt bien passé. 

Première sélection en A ? 4 Avril 2018, face au Japon. Je me suis blessée au bout de la 22e minute  … Mais du coup, j’ai fait un clean-sheet !

Premier titre ? Championne de France avec Lyon mais je n’étais pas titulaire. Dans les buts, c’est le titre avec Arsenal (en 2019), où je deviens la première Française à gagner le championnat d’Angleterre. » 

Pauline Peyraud-Magnin en bref

28 ans (née le 17 mars 1992 à Lyon)
Club actuel : Atlético de Madrid (Espagne), depuis juillet 2020.
Clubs précédents : SC Caluire (2003-2004), US Montanay (2004-2005), Olympique Lyonnais (2005-2014), Issy FF (2014-2015), AS Saint-Étienne (2015-2016), Olympique de Marseille (2016-2017), Olympique Lyonnais (2017-2018), Arsenal FC (2018-2020).

Sélections :
Equipe de France : 11
U23 : 4
U20: 1
U19 : 6
U17 : 6

Palmarès :
Coupe du Monde Militaire 2016
Tournoi de France 2020
Alanya Cup 2018
Ligue des Champions 2018 (Olympique Lyonnais)
Championnat d'Angleterre 2019 (Arsenal FC)
Championnat de France de D1 2013, 2014 et 2018 (Olympique Lyonnais)
Supercoupe d'Espagne 2020 (Atlético de Madrid)
Championnat de France de D3 2010 (Olympique Lyonnais)

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