Latour Bas-Elne : bienvenue chez les Phoenix

FFF.FR vous convie à découvrir le FC Latour-Bas-Elne, dans le District des Pyrénées-Orientales. Un jeune "club lieu de vie" de la FFF et club-pilote du Fondaction du football profondément attaché aux valeurs éducatives du sport. Et ça marche !

Pas de vacances au FC Latour-Bas-Elne. Dans cette commune de 3 000 habitants du Sud-Roussillon, près de Perpignan, alors que les écoles ont fermé leurs portes pour deux semaines, le club de football  affiche "ouvert". Tous les après-midis, du lundi au vendredi, les ballons restent de sortie sur le terrain municipal dans le cadre des "stages-vacances" proposés aux licenciés qui le souhaitent. "Les enfants sont mieux là que devant un écran de télé ou d’ordinateur", assure Lorenzo Rubio, président du FCLBE. Ce professeur d’histoire-géographie en collège pourrait lui aussi profiter de ses congés d’enseignant mais la question ne se pose pas une seconde. 

Dès 13h45, avec Corinne Ballesta, secrétaire du club, il est là pour accueillir les gamins et gamines que les parents déposent au stade. Accès libre. Les non-licenciés, copains et copines, sont les bienvenus. "Nous avons même un jeune handballeur cette fois", sourit-il, heureux de voir les uns et les autres se présenter et découvrir le programme du jour, pour trois heures bien remplies sous la conduite de deux jeunes éducateurs : jonglerie brésilienne, morpion, jeu, match, tirs au but, motricité, foot en marchant, étirements, challenge-goûter PEF...

Lorenzo Rubio, président comblé du FC Latour-Bas-Elne. Son club a vite recueilli les fruits d'une implication collective de toutes ses composantes (photo Philippe MAYEN/FFF).

À l’entrée du terrain, le FC Latour Bas-Elne affiche ostensiblement ses couleurs, en catalan. Sem els Phoenix (Nous sommes les Phoenix). Et plus encore son identité de "club lieu de vie de la FFF". Une fierté, en effet, pour ce jeune club créé en 2016 et parti de rien ou presque. "Et dire que nous n’avons qu’un seul terrain et même pas de club-house, juste des vestiaires", s’amuse Lorenzo Rubio en relevant le paradoxe. En cinq années pourtant, le FCLBE n’a pas ménagé ses efforts pour faire de ses objectifs une réalité, en accord avec ses idées et ses principes.

Sa vocation ? Être un club éducatif, dynamique et solidaire. Sa philosophie ? L’Éducation par le sport et par ses valeurs, portées par ses dirigeants, éducateurs et licenciés, et omniprésentes au quotidien dans toutes ses actions. "Le PRETS -Partage, Respect, Engagement, Tolérance, Solidarité- constitue l’essence-même du club. Le football de compétition oui, mais nous voulons d’abord que les enfants se retrouvent dans une ambiance sereine pour s’épanouir, progresser, prendre du plaisir en jouant, tout en devenant des citoyens accomplis", insiste le président.

Au FCLBE, chacun apporte sa participation pour compléter la liste des valeurs et des bonnes attitudes (photo Philippe MAYEN/FFF).

Ainsi, à sa création, les responsables du FCLBE ont fait le choix de ne pas constituer d’équipe seniors. Le temps que les jeunes grandissent, sans pression ni culture du résultat. Ils ont franchi le pas cette saison, en commençant au plus bas de la hiérarchie, en championnat Départemental 4 des Pyrénées-Orientales. Une démarche calquée pour les féminines, dont les deux premières catégories (U9-U11 et U13-U15) ont été lancées en 2019. Si le club est bien sûr satisfait de voir la plupart de ses équipes de jeunes évoluer au plus haut niveau de district grâce à son travail de formation, l’essentiel est donc ailleurs, indissociable de la pratique.

Tout au long des stages-vacances, pas question de débuter une séance sans l’apprentissage des règles de vie. Ni de la terminer sans la remise d’un carton vert, pour symboliser la meilleure attitude, ou de finir la semaine sans récompenser la meilleure progression aux jongleries. "Le club est un lieu qui sert de vecteur de lien social et d’intégration. Les enfants viennent l’après-midi sans parfois se connaître, ils sont de toutes les catégories. Ils apprennent à être ensemble. Ce que nous faisons-là n’est pas très compliqué en fait", estime avec modestie Corinne Ballesta, depuis peu seule salariée du club grâce au dispositif d’aide à l’emploi du FAFA (Fonds d’aide au football amateur de la FFF). "Un CDI de 35 heures pour concrétiser la volonté du comité directeur de structurer et pérenniser le club", dit-elle. Et les heures de bénévolat sont offertes de bon cœur. 

Après l'effort, le réconfort d'un goûter servi par Corinne Ballesta, secrétaire du club (photo Philippe MAYEN/FFF)

Dans une région où le rugby conserve quelques prérogatives, le tout-jeune FC Latour Bas-Elne a cependant très vite trouvé sa place et séduit son environnement par l’affirmation de ses valeurs et ses multiples initiatives (voir encadré ci-dessous). Les parents ne s’y sont pas trompés. "Nos licenciés viennent de toutes les communes du coin ou même de plus éloignées, une quarantaine de féminines nous ont rejoints rapidement", pointe Lorenzo Rubio. Les partenaires et sponsors ont également suivi. Une bonne soixantaine d’entreprises et de commerçants en tout genre soutiennent le club et font ainsi écho à son travail et son image positive. Autant d’encouragements à continuer sur cette voie choisie de l’exemplarité. "Ici tous les membres payent leur cotisation, même moi". Et personne ne compte ses heures. Pas même en vacances.