COUPE DE FRANCE

Marcel Dib (Aubagne) : "La Coupe, un rêve de gosse"

jeudi 4 mars 2021 - 13:00 - Philippe MAYEN
Coupe de France National 2

Directeur sportif du Aubagne FC (National 2), l'ancien milieu de terrain international évoque le 16e de finale de Coupe de France contre le Toulouse FC (Ligue 2) vendredi soir (21h00) et son amour d'une compétition chère à son cœur.

"Pour la première participation d'Aubagne aux 16es de finale, vous souhaitiez être opposés à une équipe de Ligue 1 ou Ligue 2. Vous devez donc être satisfaits de rencontrer le Téfécé ? 
Oui, les clubs amateurs qui se qualifient pour les 16es de finale espèrent tous, en règle générale, pouvoir affronter une équipe pro. Il y avait aussi Angers, Marseille et Montpellier dans notre groupe. Nos jeunes auront une belle rencontre face à Toulouse, un peu comme une apothéose pour eux et pour le club. Une qualification ? Pourquoi pas ? Il n'est pas rare de voir des amateurs se hisser en 8es, en quart ou même plus haut. C'est toute la magie de la Coupe. On est prêt pour un exploit ! Cela s'annonce tout de même difficile, Toulouse est bonne équipe, qui joue la montée en Ligue 1. J'espère surtout que l'enjeu ne nous bloquera pas. 

Pour aborder ce genre de matches, votre expérience doit forcément être utile...
Je donne surtout aux joueurs des conseils dans l'approche et la préparation. Il est important qu'il puissent aborder le match en étant libérés, qu'ils ne le jouent pas dans leur tête avant. La rencontre sera télévisée (21h00, sur Eurosport 2), ils savent que la famille, les amis seront devant leur écran. On s'attache donc à faire tomber la pression. Le plaisir de jouer ce 16e de finale doit l'emporter sur le reste. Ensuite sur le terrain, ils sont maîtres de leurs destins. A eux de faire ce qu'il faut. Je remercie au passage nos amis de Martigues qui nous accueillent pour ce match (au stade Francis-Turcan).

"Ma victoire en Coupe de France en 1991 est mon plus beau souvenir"

Marcel Dib

Vous avez été international (6 sélections), champion de France (AS Monaco, 1988). Quelle place la Coupe de France occupe-t-elle dans votre carrière ? 
La Coupe a toujours été un rêve de gosse pour moi. Quand j'avais 10-12 ans, que je jouais dans mon petit club de quartier de l'US Saint-Marcel, à Marseille, où je suis né, je voyais les joueurs monter dans la tribune et les capitaines soulever le trophée au côté du président de la République. L'OM, en 1972, surtout. J'ai eu la chance de réaliser ce rêve de gamin avec l'AS Monaco, en 1991 au Parc des Princes (victoire 1-0 contre Marseille en finale). C'est mon plus beau souvenir, une grande émotion. J'ai joué beaucoup de matches de Coupe, j'ai perdu une finale, aussi (défaite 4-3 contre Marseille en 1989). La Coupe, c'est magique, ça pétille.

8 juin 1991, Parc des Princes : Marcel Dib (cerclé, au côté de Rui Barros, Youri Djorkaeff, Ramon Diaz, Luc Sonor et Gérald Passi, seul buteur du match) remporte la Coupe de France avec l'AS Monaco, entraînée par Arsène Wenger (photo FFF).

Prenez-vous plaisir à la disputer cette saison malgré le contexte ? 
Oui, je suis content que la Coupe ait lieu, même si la formule a dû être revue et adaptée. Ҫa ne fait rien. Il y a des surprises, de la joie. Cela reste du bonheur pour ces clubs et ces joueurs amateurs qui vont avoir la chance d'affronter des professionnels le week-end prochain. La Coupe nous a permis de retrouver le terrain. C'est aussi l'occasion pour le football amateur, depuis la reprise, d'être exemplaire dans le respect des gestes "barrière". 

Après avoir été directeur sportif à l'OM (1996-1999), qu'est-ce-qui vous a conduit à Aubagne ? 
Lionel Jeanningros, le président du club, est un ami et un homme de valeurs. Il m'a demandé en 2013 de venir en tant que conseiller, pour participer à une belle aventure. Etant installé à La Ciotat, je n'étais pas loin de chez moi et de mon travail à Saint-Cyr-sur-Mer. Cela m'a permis de rester dans ce monde du football que j'ai aimé et de donner un coup de main à ces joueurs amateurs pour les aider à aller plus haut. Nous avons eu Nuno Da Costa qui a signé pro à Valenciennes, avant de partir à Strasbourg et Nottingham Forest. J'espère qu'il y en aura d'autres parmi les jeunes de la région marseillaise que nous recrutons. 

La joie des Aubagnais après leur qualification contre l'US Lège-Cap-Ferret en 32es de finale (photo Hervé GALAND/Ligue de Méditerranée de football)

Quelle est l'ambition sportive du club ?
Aubagne est un club familial, que l'on essaye de structurer depuis le National 3 (de 2011-2012 à 2019-2020), de stabiliser désormais en National 2 (première saison) avant de viser le National d'ici deux ans peut-être, si l'on peut. Cela serait beau déjà. L'important est de pérénniser le club. Il ne faut pas viser au-dessus de ses moyens, cela ne sert à rien de créer une pression inutile. Voilà, c'est passionnant, c'est sympa, et cela doit rester un plaisir. L'ambiance est conviviale et cela rejaillit sur les résultats de l'équipe, conduite par un entraîneur (Eric Rech) qui fait du bon travail, rigoureux. Au moment où le championnat s'est arrêté nous étions leaders de notre groupe, alors que nous avons le plus petit budget et que l'objectif était le maintien. Je crois qu'il est atteint." 

Le parcours d’Aubagne en Coupe de France

32es de finale : Aubagne FC (N2) - US Lège-Cape-Ferret (N3) 2-2 (4 tab 2)
8e tour : Athlético Marseille (N3) - Aubagne FC (N2) 0-0 (3 tab 4)
7e tour : AS Maximoise (R1) - Aubagne FC (N2) 1-3
6e tour : Berre Sporting Club (R1) - Aubagne FC (N2) 0-3
5e tour : Aubagne FC (N2) - FC Côte Bleue (N3) 1-0
4e tour : Jonquières SC (R2) - Aubagne FC (N2) 0-4

 

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