Hommage à Paul Chillan
Ancien du Nîmes Olympique et international à deux reprises, Paul Chillan s’est éteint dans son île natale de Martinique, le jeudi 2 septembre à 85 ans.
Né à La Trinité (Martinique) le 17 décembre 1935, Paul Chillan est décédé dans son île natale le jeudi 2 septembre. Ses obsèques ont été célébrées dans la commune du Robert deux jours plus tard, là où avait commencé sa carrière footballistique et où s’en était achevée une autre, professionnelle, à la mairie.
Il nous avait retracé son parcours, il y a quelques années* : « Après avoir été sélectionné depuis mes 20 ans avec la Martinique, j’ai été mis en contact avec Marseille et Nîmes. Mais l’OM ne s’est pas décidé tout de suite alors que Nîmes m’a rapidement envoyé un billet. Arrivé à Paris, gare Saint-Lazare, les dirigeants des deux clubs m’attendaient. Mais comme ceux de Nîmes m’avaient payé le voyage… ». Un choix d’autant plus facile qu’il sait qu’il retrouvera dans les rangs gardois Daniel Charles-Alfred, natif de Fort-de-France, de dix-huit mois son aîné.
Il le précéde toutefois en Équipe de France, appelé le 17 avril 1963 pour rencontrer les Pays-Bas à Rotterdam (1-0). Paul Chillan devient alors le deuxième Martiniquais à revêtir le maillot bleu après Xercès Louis une décennie auparavant. Puis il vit, onze jours plus tard au stade de Colombes, sa plus grande émotion face au Brésil, au pied de la « montagne » Pelé.
Paul Chillan à droite sur cette image du France-Brésil du 28 avril 1963 (photo Archives FFF).
« Ce match reste le meilleur souvenir de ma carrière, surtout Pelé. Il revenait d’une tournée en Angleterre, était blessé et a joué sur une jambe. Mais il nous a quand même marqué trois buts ! ». Synonymes d'une défaite tricolore (2-3).
Bien lancé avec les Bleus, l’ailier gauche voit sa carrière coupée prématurément par une blessure à une cuisse qui le rend intermittent durant dix-huit mois, avant de renoncer au football professionnel et de revenir en Martinique trois ans plus tard. « J’ai malgré tout réalisé un rêve de gamin en jouant au foot au plus haut niveau, jusqu’en Équipe de France ».
La Fédération Française de Football présente ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à l’ensemble du football martiniquais.
*Citations extraites d’une rencontre avec le joueur, interview parue dans Antilla Spécial Coupe du monde en juin 1998.
