Deschamps : « Les joueurs sont toujours au niveau »

Le sélectionneur des Bleus savoure la victoire en Ligue des nations face à l'Espagne et souligne l'état d'esprit de son groupe.

« Comme face à la Belgique, l’Équipe de France a su renverser la situation contre l’Espagne alors qu’elle était menée. Est-ce le principal enseignement de cette phase finale ? 
Ce serait réducteur de dire ça. Il y a des adversaires qui ont de la qualité. Dans le scénario du match, on a retrouvé vingt premières minutes où l’Equipe de France avait le ballon puis on a trop souffert et reculé. On a été menés d’un but mais on est vite revenus. En modifiant des choses à la mi-temps, en montrant davantage d’agressivité, en allant les chercher un peu plus quitte à prendre des risques notamment en restant en un contre un avec nos défenseurs centraux. Ça nous a permis d’avoir plus de récupération haute et de créer du danger. Cette équipe d’Espagne a toujours cette capacité à monopoliser le ballon, elle nous a fait souffrir en seconde partie de première période. On a mis plus d’agressivité et on les a fait souffrir. De la qualité, il y a en a en Équipe de France mais il y a aussi de la force de caractère pour aller chercher une victoire et un titre ce soir. »

Êtes-vous convaincu par le système de jeu mis en place (3-4-1-2) ?
Le résultat amène à penser que… Je savais que ce système était intéressant pour nous. Cela demande des ajustements, il y a forcément un manque d’automatismes. Face à des équipes comme la Belgique et l’Espagne, on a eu des difficultés. Pour les joueurs et l’équilibre de l’équipe, c’est un système intéressant. On n’a jamais été cinq à défendre. En seconde période, nos trois défenseurs étaient en un contre un. Quand je fais ce choix de système, c’est pour avoir mon trio offensif présent dans l’axe. La plus grosse difficulté de ce schéma, c’est quand on affronte des équipes avec un schéma à 4 défenseurs avec des joueurs excentrés. Ce qu’on a connu aujourd’hui. Le maîtriser demande de la répétition et des ajustements.  

Didier Deschamps avec Franck Raviot, l'entraîneur des gardiens, et Guy Stéphan, son autre adjoint (photo Anthony DIBON / ICON SPORT).

Cette victoire en Ligue des nations valide votre analyse de l’Euro et le trou d’air de dix minutes face à la Suisse en huitièmes de finale (3-3, 4-5 aux t.a.b.). Cela vous donne-t-il des regrets ?
Il n’y a pas de regrets dans le foot. C’est du passé, c’est derrière nous nous. On a eu 10 minutes où on a eu une absence. Le scénario qui était en notre défaveur en demi-finales contre la Belgique en Ligue des nations (menée 2-0, l’Équipe de France l’a finalement emporté 3-2), on l’a connu. Cet arrêt – car c’en est un puisqu’on avait l’ambition d’aller plus loin à l'Euro – ne doit pas faire jeter à la poubelle tout ce qu’on avait réalisé avant. L’équipe a du talent, il y a de la concurrence aussi avec de jeunes joueurs prometteurs comme Théo Hernandez ou Aurélien Tchouaméni. Je les aligne sans que le niveau de l’équipe en pâtisse. Pour ceux qui sont là depuis un moment, la meilleure vitamine, c’est de gagner des titres. Il y a en avait un en jeu. On l’a gagné et je suis très heureux pour l’ensemble du groupe présent sur ces deux matches.

Hugo Lloris parlait récemment d’un manque de confiance. Ce résultat balaie-t-il ce constat ?
Il n’y a pas de manque de confiance, ce qui est derrière est derrière. Les joueurs ont prouvé qu’ils sont toujours au haut niveau. OK en septembre, on a fait deux matches nuls. On reste sur trois bons matches en termes de contenu et on a battu la Belgique, première nation au classement FIFA, et l’Espagne, qui est l’une des meilleures équipes. »