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Amel Majri : « Une très belle expérience »

mardi 8 mars 2022 - 12:30 - Vincent ORSINI
Amel Majri en compagnie de Kenza Dali

Bien épaulée par son club au quotidien, la joueuse internationale de l’Olympique Lyonnais assure vivre une grossesse sereine, même si les sollicitations, depuis l’annonce de cette belle nouvelle au cœur du mois de janvier, se sont multipliées.

Tout d’abord, pouvez-vous nous donner de vos nouvelles ?

Je me porte bien. Je suis comme beaucoup de femme enceinte, un peu fatiguée. Je poursuis mes soins concernant mon genou. L’objectif, c’est de repartir de plus belle sur les terrains après mon accouchement. 

Vous êtes la première internationale française en activité à annoncer sa grossesse. Votre quotidien a-t-il été bouleversé ?

J’ai beaucoup plus de sollicitations, c’est certain. Une joueuse de foot enceinte, c’est nouveau et ça engendre plein de questions. Je suis heureuse de partager ce que je vis. C’est une très belle expérience. Récemment, Roxana Maracineanu, la Ministre déléguée aux sports, m’a contactée pour participer à l’élaboration d’un guide à destination des sportives enceintes. Je suis très sollicitée par les médias, qui se demandent comment je vais, ce que je fais, comment je vais m’organiser après l’accouchement. Pourtant, je vis cette période de grossesse de façon assez naturelle. L’annonce de cette nouvelle a été très bien accueillie. Mon club m’accompagne magnifiquement bien. Tout cela me rassure.


Crédit Antonio MESA / FFF

La FIFA a approuvé l’introduction d’un congés maternité à la fin de l’année 2020 pour les joueuses professionnelles. Avez-vous l’impression que le football féminin progresse sur ce plan-là également ?

Se dire que l’on peut avoir un enfant puis reprendre sa carrière de sportive, ça me semble normal. Dans certaines disciplines comme le handball, les joueuses ne se posaient pas la question depuis plusieurs années. Les footballeuses non plus, désormais, et c’est très bien ainsi. D’autres questions se posent, comment concilier sa vie de sportive de haut niveau et la garde de son enfant par exemple. Mais les choses avancent. Franchement, c’est top.

Le retour au premier plan de Sarah Gunnarsdottir montre qu’on peut faire une parenthèse pour avoir un enfant et retrouver son meilleur niveau (…) Les joueuses qui veulent un enfant ne doivent pas ressentir un blocage

Amel Majri

Vous sentez-vous épaulée par votre club ?

Oui, l’OL fait de son mieux pour m’accompagner. Ce n’est pas nouveau à Lyon, qui avait déjà été amené à accompagner ma coéquipière, Sarah Gunnarsdottir. Pour moi, c’est un peu différent, puisque je suis actuellement blessé. Je gère donc ma grossesse et ma convalescence. Le club me guide, en lien avec ma gynécologue. Je me sens bien dans mon environnement. Je parlais de Sarah Gunnarsdottir. Son retour au premier plan montre qu’on peut faire une parenthèse pour avoir un enfant et retrouver son meilleur niveau. Son exemple doit aider à mettre un terme à certains stéréotypes ou certaines idées reçues qui n’ont pas lieu d’être. Les joueuses qui veulent un enfant ne doivent pas ressentir un blocage.  

Vous êtes internationale depuis huit ans. Comment jugez-vous l’évolution du football féminin ?

La discipline progresse sur plusieurs plans. Il y a plus de licenciées, plus de monde dans les stades aussi. Canal+ diffuse certains matches, parfois en prime-time. DAZN diffuse la Ligue des Champions. La Coupe du monde 2019 a fait beaucoup de bien. Il faut entretenir cette dynamique. Pour ça, l’Euro en Angleterre cet été arrive à point nommé. 


Crédit Antonio MESA / FFF

Le niveau est plus homogène.

Les clubs mettent des moyens pour se structurer et le niveau global s’en ressent. La progression est nette, les écarts se resserrent. Avant, il n’y avait que l’OL. La saison dernière, le PSG a été champion. Le Paris FC, c’est costaud. Comme Bordeaux. Montpellier revient. On peut faire le même constat au niveau international. Aucun match n’est gagné à l’avance. L’évolution est vraiment très bonne.

Comment voyez-vous les prochains mois ?

Je souhaite que ma grossesse et que mon accouchement se passent bien, que l’OL récupère le titre de champion et la Ligue des Champions, que l’Equipe de France remporte l’Euro. Je compte bien ensuite retrouver mon meilleur niveau pour revenir en sélection.

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