Clément Lerebours : « Un travail de trois ans »

Le sélectionneur des U19 Futsal revient sur la qualification de son équipe pour l'Euro 2022, en Espagne, en septembre prochain.

« Quel est votre sentiment après cette qualification ?
Elle nous procure un grand plaisir et un vrai bonheur. Avoir pu atteindre l'objectif que nous nous étions fixé ensemble constitue une grande satisfaction. Nous avions aussi à cœur d'apporter cette première participation à l'Euro au futsal français, de prendre part ainsi à son avancée, à sa progression. En cela, c'est historique. Ce sont aussi des moments uniques de sport et de vie qui sont très plaisants de vivre et il faut en profiter. On est satisfait de la façon dont l'objectif a été mené et atteint. 

Il a fallu gérer la pression d'un troisième match décisif...
Ce match a été un peu compliqué. On savait que l'on devait gagner du mieux possible (6-1) mais qu'une épée de Damoclès resterait ensuite au-dessus de nous dans l'attente du résultats de Serbie-Slovénie (4-3). Cela faussait un peu la donne. Nous n'avons pas pu savourer tout de suite la qualification. Je pense que l'on aurait pu mieux faire sur ce dernier match, surtout en seconde en période, mais ça c'est mon côté perfectionniste. 

Comment jugez-vous votre tournoi et le comportement de l'équipe ? 
Nous n'avons pas réalisé le tournoi parfait, il aurait fallu pour cela que nous remportions trois victoires, mais globalement ce tour de qualification a vraiment été bon. Je retiens notamment le succès contre la Serbie (4-0), au premier match, une bonne équipe, qui jouait chez elle. Cette belle victoire a fait la différence et nous a donné le tempo pour la suite. On s'est attaché à bien gérer le groupe, les petits problèmes de blessures, nous n'avons pas connu de souci de suspension. Les garçons ont bien répondu à nos attentes, ils se sont montrés sérieux. 

Seulement deux buts concédés pour onze marqués, le bilan chiffré est plutôt bon ?
Le projet de jeu de notre équipe et de toutes les équipes de France futsal impulsé cette saison est d'être impactant dans le jeu, et pas seulement offensivement. L'idée que j'ai toujours en tête est de bien défendre pour mieux attaquer. À partir du moment où on est bien en place défensivement, où on défend fort et où on récupère le ballon haut, on a la possibilité, de par le profil de nos joueurs, d'être plus à l'aise offensivement, de mettre l'adversaire en difficulté et d'être impactant. 

Le staff des U19 Futsal donne rendez-vous aux supporters des Bleuets à l'Euro, en septembre (photo FFF).

Cette qualification est un premier aboutissement pour cette catégorie ?
On travaille sur ce groupe depuis quelques années, avec Raphaël Reynaud [sélectionneur de l'équipe de France A] au départ, et il a répondu à notre confiance. On avait passé le marché d'aller au bout de l'aventure, et les garçons ont répondu présents et ont apporté leurs qualités, leur engagement. Certains ont été plus performants que d'autres, c'est le jeu, mais il n'y a pas eu de grosses défaillances. Nos leaders ont été là, à l'image de Léo Faytre, notre capitaine, d'Ibrahima Niakaté ou d'Amin Benslama qui nous a rejoints en cours de route. C'est la première génération du Pôle Futsal fédéral de Lyon, cela valorise le travail réalisé depuis trois ans.

Dans quels domaines votre groupe doit-il encore progresser ?
On doit encore progresser dans la maîtrise de certaines situations de match, dans la capacité à jouer des adversaires qui nous attendent avec un bloc bas, comme la Slovénie vendredi, ou qui nous proposent quelque chose de différent. Sur l'efficacité offensive, aussi, et sur notre faculté à maintenir un niveau d'intensité dans un match, à avoir le moins de variations possible. 

Quel sera le programme d'ici l'Euro ?
La priorité c'est que les garçons restent actifs et performants avec leurs clubs, avec lesquels on essaye de travailler en bonne intelligence pour bénéficier d'un bon suivi. On attend d'en savoir plus sur les possibilités de rassemblements et de temps de travail. J'espère que l'on pourra en avoir deux ou trois pour peaufiner les aspects que l'on souhaite. Évidemment, le groupe peut évoluer, on a cinq-six garçons qui peuvent l'intégrer. Si l'ossature est là, on n'est pas à l'abri de blessures ou de découvrir de nouveaux talents, de nouveaux profils qui peuvent rendre l'équipe plus performante ou plus dynamique. »