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Stéphane Jobard : « Personne n'a plus envie que nous »

vendredi 8 avril 2022 - 16:00 - Philippe MAYEN
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Longtemps décrochée au classement, l'US Boulogne CO a repris espoir grâce à trois victoires d'affilée et a devant elle six journées pour arracher son maintien. L'entraîneur boulonnais (photo) et ses joueurs, en déplacement à Bourg-en-Bresse samedi, y croient.

De la 6e journée du 10 septembre à la 27e journée du 25 mars, l'US Boulogne CO aura enchaîné cette saison dix-neuf rencontres sans victoire (dont treize défaites), une série peu commune qui a plongé le club dans les profondeurs du classement et dans la tourmente. En décembre, l'entraîneur Éric Chelle a été démis de ses fonctions, pour être remplacé par Stéphane Jobard (51 ans). Depuis, l'ancien coach du Dijon FCO (Ligue 1, 2019-2020) tente de remplir à mission la difficile mission de maintenir Boulogne en National. Les neuf points pris en trois matches par son équipe viennent de montrer qu'elle n'avait rien d'impossible. 

 

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« Vous avez repris les rênes de l'USBCO en pleine spirale négative. Quel a été votre premier travail ? 
Lorsque je suis arrivé à la mi-décembre, le club était en pleine en tempête [17e au classement avec 11 points après seize journées]. J'ai trouvé tout le monde, dirigeants, joueurs, supporters, très impactés par la série négative en cours [trois nuls et sept défaites en dix matches]. Ma mission première a été de redonner un élan, en rappelant que nous n'en n'étions qu'à la moitié de la saison et que tout restait envisageable. Il m'est aussi apparu nécessaire de renforcer un effectif assez restreint, de l'étoffer en qualité comme en quantité. C'est ce que nous avons fait cet hiver, avec les arrivées de Jean Ruiz [défenseur, prêté par le FC Sion], Sébastien Flochon [milieu de terrain, ex-US Créteil Lusitanos], Alexis Busin [attaquant, ex-US Avranches] et Wesley Jobelo [attaquant, sans club]. 

LE PROGRAMME 

 

Malgré cela, les performances de votre équipe ont mis du temps à s'améliorer.
Effectivement. Déjà, quand un nouvel entraîneur entre en fonction, il doit installer sa méthodologie d'entraînement, son projet de jeu. Ma philosophie est, en résumé, « entraînement difficile, match facile », l'intensité que j'aime donner aux séances a pu surprendre un peu les joueurs. Il a fallu aussi remettre un peu d'ordre dans le mode de fonctionnement du groupe, procéder à quelques aménagements internes. Cela m'a pris un bon mois et demi pour fixer le cap, mettre en place des repères, trouver la bonne formule et l'alchimie entre les joueurs pour que l'on soit enfin performant sur le terrain. La construction a été progressive pour parvenir à tirer la quintessence de ce groupe-là. 

Comment maintenir une ambiance, une motivation, face à l'enchaînement des mauvais résultats ? 
Maintenir la motivation malgré les résultats négatifs était effectivement un challenge à relever. J'étais convaincu du potentiel du groupe, le jeu que l'on produisait allait en s'améliorant, il était bon, et les joueurs prenaient du plaisir dans le contenu. Mais nous manquions d'efficacité dans les deux surfaces, d'efficience dans la gestion des temps forts et des temps faibles d'un match. Il fallait redevenir des compétiteurs. Ces problèmes résolus, je savais que nous aurions le retour sur notre investissement, et je me suis toujours attaché à faire partager cette croyance. Le discours peut devenir répétitif losrsque l'on s'accroche et que les résultats ne suivent pas, mais il était important, avec mon staff, de l'insuffler au quotidien, de rassurer, de donner envie, même si cela demande beaucoup d'énergie. 

Plus personne ne croyait en nous. On nous promet l'enfer, mais on en revient.

 

Quelle était l'atmosphère autour de l'équipe et du club pendant cette période ?
Les supporters étaient forcément très déçus et attristés par les résultats de l'équipe, on l'aurait été à moins. Il n'ont pas vu une victoire à domicile pendant un an. Alors, difficile de sentir un soutien populaire très marqué. Mais ils n'ont jamais été négatifs, n'ont jamais manifesté de mécontentement. Il existe une vraie culture « foot » ici. Aujourd'hui, je découvre un peu le stade de la Libération tel qu'on m'en avait parlé, avec une vraie ferveur. On sent un vrai élan derrière l'équipe et notre mission est de remplir autant que possible le stade pour les trois matches que nous avons à jouer chez nous, de souffler sur les braises pour vivre des moments forts. 

Votre victoire sur le terrain de la Berrichonne de Châteauroux (1-0, 27e journée) a permis de raviver la flamme ? 
Oui, on peut dire qu'elle a constitué un déclic. En allant là-bas, chez le plus gros budget du National, assez performant, personne n'était dupe, on avait la tête idéale de la victime souhaitée par l'adversaire. Ce succès a validé notre travail. On est tous récompensés par cette série de trois victoires que l'on vient de réaliser, les joueurs, le staff, le club. La récolte peut sembler un peu tardive aujourd'hui, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais on ne tombe pas dans une euphorie excessive non plus. Le premier objectif consistait à revenir dans la bagarre pour le maintien, c'est fait. On n'est plus largué ni dernier, et notre retard sur le premier non relégable est passé de dix à cinq points. Rien que ça, on aurait déjà signé des deux mains. Maintenant pour le maintien, on va avoir fort à faire.

Votre fin de calendrier vous envoie notamment à Bourg-en-Bresse et à Laval, vous allez recevoir Concarneau et Saint-Brieuc... 
Depuis que l'on est rentré dans les dix dernières journées, on voit un autre championnat, avec des résultats moins cohérents, moins logiques ces dernières semaines. Qui auraient dit que nous irions gagner à Châteauroux après avoir perdu chez nous contre Avranches ? Certaines équipes découvrent le poids des responsabilités, de la pression. Il y a des méformes, des blessés. Il nous reste six matches, on doit en gagner la moitié au minimum, quelque soit le pedigree de l'adversaire. On ne s'interdit rien. Quand on voit d'où l'on arrive, personne ne peut avoir plus envie que nous. La question n'est pas de savoir si nous sommes gonflés à bloc aujourd'hui. On l'est depuis le début ! Plus personne ne croyait en nous. On nous promet l'enfer, mais on en revient. »

1
Boulogne a connu la Ligue 1 pendant une saison (2009-2010).
12
L'USBCO vit sa douzième saison en National, la neuvième d'affilée.
5
Le nombre de points de retard des Boulonnais sur Sète, premier non relégable.
25
Avec 25 buts, Boulogne possède l'attaque la moins efficace du championnat.

LE CLASSEMENT

LA PROCHAINE JOURNÉE

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