Pôles Espoirs et exigence médicale
Les filières d’accès au sport de haut niveau sont soumises à une surveillance médicale particulière organisée par les fédérations sportives.
Régi par un texte de loi qui vise à protéger les sportifs de haut niveau, un suivi médical spécifique est exigé pour tous les jeunes joueurs et joueuses des pôles Espoirs football dont le cahier des charges figure aux Règlements généraux de la FFF.
Le Dr Jean-François Chapellier, médecin fédéral national, a souhaité dresser un état des lieux de la mise en œuvre de ce suivi par les équipes médicales de pôle et recenser dans le même temps d'éventuels besoins, dysfonctionnements ou difficultés rencontrés pour exercer leur mission. Un travail considérable mené, sur plusieurs mois, par le directeur médical Emmanuel Orhant qui a rendu visite à chacune des vingt-cinq structures (8 pôles féminins et 17 pôles masculins dont 2 pôles France – Féminin à Clairefontaine et Futsal à Lyon) pour un effectif total de 703 jeunes joueuses et joueurs (197 filles et 506 garçons). Les vingt-cinq médecins responsables ont été consultés et ont pu s'exprimer sur le déroulement de ce suivi et la prise en charge des jeunes licenciés.
À l'issue de ce « médical tour », réalisé sur la saison 2021-2022, le constat est plutôt positif sur l'ensemble des points à apprécier.
On observe notamment, sur le temps de présence de l'encadrement médical, que dans la plupart des pôles la présence des médecins et celle des masseurs-kinésithérapeutes est supérieure aux exigences du cahier des charges (ex : pour les médecins, elle est > à 6 h/semaine pour les pôles de plus de 27 athlètes et > à 4 h/semaine pour les pôles de moins de 26 joueurs). L'intervention régulière d’un podologue, d’une psychologue et d’une diététicienne est requise par le texte de loi, beaucoup les font intervenir à la demande et une présence plus régulière est nécessaire dans de nombreux pôles. Certains vont au-delà et mettent des ressources humaines supplémentaires comme un préparateur mental, un sophrologue… À savoir également que certains pôles mutualisent les temps de présence entre les différents sports, principalement dans les CREPS.
Les bilans médicaux règlementaires de début de saison sont parfaitement organisés et sont réalisés à 100 % comme l’exige la loi. Les kinésithérapeutes délivrent 100 % de leurs soins au pôle et 66 % des pôles complètent par des soins en cabinet extérieur en fonction des pathologies.
Tous les médecins sans exception ont un réseau médical dense qui permet d’obtenir des examens en extérieur, et/ou consultations spécialisées, dans des délais très courts.
Concernant les locaux et le matériel, certaines salles médicales et de kinésithérapie pourraient être plus spacieuses dans 41 % des pôles et le travail de rééducation et de kinésithérapie serait optimisé avec l'achat de petit matériel supplémentaire, mais leur coût reste très élevé. Il ressort également que ce suivi médical spécifique nécessite, en plus du temps de consultation et de soins, un temps de travail administratif conséquent qui peut parfois faire défaut aux praticiens et un matériel informatique adapté afin de respecter le secret médical. Les pôles et les staffs médicaux, à plus de 80 %, organisent également des réunions de formation sur le dopage, les conduites addictives, la nutrition et sur les gestes aux premiers secours.
Cette évaluation a permis de mettre en évidence que ces jeunes bénéficiaient d'un suivi médical régulier et de qualité tel qu'exigé pour les athlètes de haut niveau, que cette mission impose un temps de présence important, une réelle organisation et une implication totale de la part des intervenants. La motivation, l’expérience, la communication, la complémentarité des équipes médicales et paramédicales ont été largement mises en avant. Les médecins ont majoritairement de bonnes relations avec les équipes administratives et techniques de pôle. L'ensemble participe à une bonne prise en charge et un bon suivi des jeunes.
Zoom sur le pôle Espoirs de Liévin
Rappelons que les pôles sont répartis sur tout le territoire national :
Les huit pôles féminins (Blagnac, Clairefontaine, Liévin, Lyon, Mérignac, Rennes, Strasbourg, Tours) et dix-sept pôles masculins (Aix-en-Provence, Ajaccio, Bordeaux, Castelmaurou, Châteauroux, Clairefontaine, Dijon, Guadeloupe, Liévin, Lisieux, Lyon, Lyon futsal, Nancy, Ploufragan, Reims, La Réunion, Saint-Sébastien sur Loire).
