U17

José Alcocer : « Un succès collectif »

mercredi 15 juin 2022 - 12:00 - Vincent ORSINI
U17

Deux semaines après avoir remporté le titre de champion d'Europe U17, le sélectionneur des Bleuets est revenu sur la compétition, la saison écoulée et les raisons de ce sacre.

 L'approche de la compétition 

« N'importe quel coach ou joueur dira comme moi : nous sommes l'Equipe de France, la FFF, donc lorsqu'on démarre une compétition c'est dans l'optique de la gagner. Pour cela, il faut franchir différentes étapes essentielles : sortir des poules, arriver dans les meilleures dispositions en quart de finale et enfin prendre les matches à élimination directe par le bon bout. On a donc suivi le bon cheminement, en se focalisant sur notre prochaine rencontre tout en gardant dans un coin de la tête l'objectif finale, à savoir le titre. Nous sommes restés fidèles à nos principes, à savoir jouer notre jeu avec de l'intensité et de la maitrise, pour montrer à toutes les autres équipes que nous étions là. On dit souvent à nos joueurs lorsqu'ils reçoivent un ballon : « voir loin pour voir proche ». Cela représente très bien la manière dont nous avons abordé cette compétition. »

 L'Euro vu du banc 

« Dès nos premiers entraînements à Clairefontaine ou à notre arrivée en Israël avec le groupe au complet, notre niveau était très important, ce qui était une première satisfaction. Et lors de notre entame de tournoi contre la Pologne, on a retrouvé sur le terrain les performances qu'on avait pu observer lors de notre préparation : de l'efficacité, de la qualité technique, une solidité et une sérénité collective importante … Les garçons avaient répondu présents et franchi un cap, ce qui donne ce score fleuve (6-1) même si les Polonais ne méritaient pas cela. On fait un match un peu moins abouti face à la Bulgarie mais on s'impose tout de même largement (4-0), on ne va pas faire la fine bouche ! Déjà qualifiés avant notre dernier match contre les Pays-Bas, j'ai donné du temps de jeu à certains garçons qui n'avaient pas ou peu joué. On aurait du faire un résultat et donc terminer premier de notre groupe mais l'équipe s'est délitée dans les quinze dernières minutes, encaissant trois buts (3-1). Cela nous a servi de piqure de rappel : si nous ne jouons pas en équipe, avec nos forces, la sanction est immédiate. 


Désiré Doué lors de France-Pologne (David Fitzgerald / UEFA via Sportsfile)

Cela fait maintenant quelques années que je suis en sélection et très franchement je n'ai pas le souvenir de nous avoir vu aussi bon que lors du quart de finale contre l'Allemagne. Après avoir revu ce match, je pense qu'on ne doit pas aller aux tirs au but et a minima marquer un second but sur le terrain, mais ça ne s'est pas passé comme cela. Mon état d'esprit lors de la séance fatidique ? Honnêtement, je suis serein, tout simplement parce que je sais que les garçons ont tout donné et ont fait le match qu'il fallait contre une grande nation européenne. Je ne te cache pas qu'à 2-0 pour les Allemands, je le suis un peu moins (rires) mais je répète à mon staff que ce n'est pas terminé … Et dans la continuité de sa superbe compétition, Lisandru fait les arrêts qu'il faut. Chacun a joué son rôle : les joueurs ont fait un grand match, le gardien a répondu présent au bon moment, le staff a apporté la sérénité nécessaire pour franchir ce cap. 


La délivrance pour les Bleuets (David Fitzgerald / UEFA via Sportsfile)

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à chacun de nos entraînements les tirs au buts étaient intégrés à tous nos jeux : si on marquait un but lors d'une séance, il fallait confirmé ce but par un penalty. C'est devenu normal pour notre groupe de se présenter au point de penalty, de réaliser le bon geste technique à ce moment là, tant et si bien que les garçons nous ont réservé une séance interminable lors de notre entraînement avant le Portugal, qui s'est soldée par un 14-13 où même les gardiens ont marqué ! Donc au moment d'aller chercher cette finale, malgré la fatigue physique des garçons, ils ont dégagé une confiance totale et ont fait le nécessaire pour s'imposer, avec la réussite qu'il faut également. 


Le staff tricolore pendant la séance de tirs au but (David Fitzgerald / UEFA via Sportsfile)

Notre début de finale est quasiment parfait, on aurait pu mener rapidement au score et au final on encaisse ce but dès le retour des vestiaires. Pourtant, ni les joueurs ni le staff n'a pensé que nous avions laissé passer notre chance : il y avait une confiance absolue l'un dans l'autre, ce qui nous a apporté beaucoup de force et de calme. Il restait beaucoup de temps, on savait qu'on pouvait renverser cette rencontre. Après, delà à penser que notre arrière droit aller inscrire un doublé pour nous offrir le titre, il y a un monde ! Pourtant il y a une certaine logique à la performance de Saël en finale : son Euro a été exemplaire sur et en dehors du terrain, il est en confiance et ses partenaires ont confiance en lui et il se porte vers l'avant pour apporter du danger et du déséquilibre. Finalement, il est récompensé et nous emmène avec lui. Lorsque je vois le bonheur des gamins et de mon staff, que je sais à quel point nous avons travaillé pour voir tous ces sourires à ce moment-là, il y a le sentiment du devoir accompli mais aussi beaucoup de fierté. »

 Le groupe 

« Notre réussite est collective, chacun a emmené sa compétence à un moment ou à un autre. La preuve : sur l'ensemble du tournoi, nous avons eu neuf buteurs différents, ce qui est un record dans la compétition. Il faut revenir en arrière pour mesurer tout le chemin parcouru, la qualité d'adaptation et de progression folle de cette génération. Avec le Covid, ils ont découvert le niveau international directement pendant les qualifications. Le baptême du feu a été très difficile mais ils n'ont jamais rien lâché, ont travaillé pour s’adapter à ces nouvelles exigences et ont appris à une vitesse folle. De août à décembre, ils ont fait l'équivalent de toute l'année U16, avec parfois de gros revers. Nelson Mandela disait « je ne perds jamais, soit je gagne soit j'apprends », je peux vous dire qu'on a beaucoup appris pendant cette période ! Après, il n'y a pas de secrets : on a baissé la tête et on a travaillé dur. Les garçons ont affiché de plus en plus de maîtrise et d'intensité afin d'être prêt au moment important. »


Joueurs et staff célèbrent le titre (David Fitzgerald / UEFA via Sportsfile)

 La réussite du football français 

« Un élément dont on parle trop rarement et que je veux vraiment mettre en lumière aujourd'hui, c'est le travail de nos clubs et de nos directeurs de centres de formation. J'ai eu une excellent relation avec eux tout au long de l'année, ils ont bossé toute la saison avec leurs joueurs et ont fait des efforts pour les mettre dans les meilleures dispositions avant l'Euro. Cette victoire, c'est aussi la leur. Enfin, je veux remercier le CNF Clairefontaine qui nous a mis dans les meilleures dispositions pour performer, à chaque fois. C'est une chance immense pour nous de pouvoir compter sur l'expertise de chacun des membres de la maison du football français, et sans cela il n'y aurait rien eu de possible également. Encore une fois, c'est une véritable victoire collective. »

 

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