Youssouf Fofana : « Je passais tous les jours devant »
À 23 ans, le milieu de l’AS Monaco débute avec les Bleus. Passé par l’INF Clairefontaine, il raconte son arrivée, sa découverte du château et retrace son parcours.
« Pour la première fois, vous êtes en Équipe de France. Que ressentez-vous ?
Je ressens beaucoup de fierté. C’est un accomplissement pour un joueur professionnel de représenter son pays mais c’est aussi particulier pour moi car j’ai fait deux ans ici à l’Institut national du football (INF). Je passais tous les jours devant le château, c’était un rêve d’y accéder et le rêve est devenu réalité.
Vous êtes passé par la sélection U20 mais comptez une seule cape chez les U19 et les Espoirs. Votre parcours est atypique…
Je suis le joueur qu’on n’attend jamais mais qui est toujours là. Je suis un peu le virus dont on n’arrive pas à se débarrasser (il rit) ! Ce parcours m’a forcé à travailler et regarder encore plus loin. Me retrouver en équipe de France à 23 ans peut sembler normal pour certaines personnes mais pour moi, le chemin a été très long. Je n’ai jamais perdu espoir.
Comment avez-vous appris votre convocation ?
J’étais à la mise au vert avec Monaco. Pour une fois, on avait décidé de regarder l’annonce de la liste de Didier Deschamps avec mes deux coéquipiers Benoît Badiashile et Axel Disasi. On a bien fait (sourires) ! On était contents mais la joie a été de courte durée car il fallait préparer le match avec l’ASM.
Avec Christopher Nkunku lors de la séance de lundi (photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF).
Être appelé avec Benoît Badiashile, votre coéquipier à Monaco, ou Randal Kolo Muani, autre nouveau venu, est-ce plus facile ?
Ne pas être le seul nouveau enlève un peu de pression. Il y a Benoît mais aussi Aurélien Tchouaméni qui est déjà bien installé en Équipe de France. Ils m’aident à me sentir à l’aise.
Aurélien Tchouaméni était votre binôme à l’ASM la saison dernière. Un exercice où vous avez disputé 46 matches toutes compétitions confondues. Avez-vous senti que vous aviez franchi un cap ?
Clairement oui. J’ai franchi la barre des 100 matches disputés sous le maillot de l’ASM. C’est un gros cap en tant que footballeur. J’ai fait du chemin.
« La Coupe du monde ? Il y a quelques semaines, je ne l’avais même pas dans un coin de la tête mais je prends ce qu’il y a à prendre. »
Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour ce stage ?
Je veux profiter au maximum et montrer ce que je sais faire. L’effectif est dans une situation particulière avec beaucoup d’absents (Lloris, Kimpembe, Konaté, Digne, les frères Hernandez, Pogba, Kanté, Rabiot, Camara, Coman, Benzema). J’espère montrer de quoi je suis capable afin de pallier ce genre d’absences et pourquoi pas être là même si les joueurs blessés reviennent.
Pensez-vous à la Coupe du monde ?
Il y a quelques semaines, je ne l’avais même pas dans un coin de la tête mais je prends ce qu’il y a à prendre. Si je suis appelé lors de la prochaine trêve alors en effet ce sera la Coupe du monde.
Comment abordez-vous cette Ligue des nations ?
Il faut tout faire pour aller chercher deux victoires sur ces deux dernières rencontres contre l’Autriche et au Danemark et éviter la relégation en Ligue B. Malgré le contexte des blessures, on se doit de gagner. Si on est là, c’est qu’on a les qualités.
Youssouf Fofana et Benoît Badiashile sous le maillot de l'ASM (photo Anthony BIBARD / FEP / ICON SPORT).
Quel est votre premier souvenir de ballon rond ?
Les Galactiques de Zinédine Zidane.
Racontez-nous vos débuts au foot…
C’était à l’Espérance Paris. Mon voisin était coach dans ce club. Je jouais en bas de la maison, un jour il est passé, m’a vu et m’a proposé de venir jouer. J’y ai passé mes dix premières années de football. Mon plus beau souvenir ? Il y en a un qui revient souvent : la finale de la Coupe départementale qu’on avait remportée au Stade de France.
« Petit, j’aimais être à l’origine des actions offensives. Défensivement, je ne faisais pas trop le métier ! En prenant de l’âge, je me suis rendu compte qu’on pouvait ressentir une forme de satisfaction en effectuant les efforts défensifs. »
Votre poste ?
On m’a positionné au milieu de terrain, j’ai été forcé de jouer là. J’ai appris à me perfectionner sans monter ni redescendre sur le terrain. Petit, j’aimais être à l’origine des actions offensives. Défensivement, je ne faisais pas trop le métier ! En prenant de l’âge, je me suis rendu compte qu’on pouvait ressentir une forme de satisfaction en effectuant les efforts défensifs.
Quel(s) joueur(s) vous a le plus impressionné ?
Zinédine Zidane en fait partie mais quand on est jeune, on regarde souvent les attaquants spectaculaires, alors je dirais Ronaldinho.
Votre geste technique préféré ?
Le une-deux. C’est beau, classe, simple et efficace !
Celui que vous rêvez de réussir ?
La virgule comme Ronaldinho !
« Mon équipe pour un five ? Derrière moi, Neuer et Kimpembe, devant Mbappé et Henry. Ils devraient bien s’amuser ! »
Quelle serait votre équipe pour jouer un five ?
Derrière, Manuel Neuer car il a des pieds : on pourra jouer avec un goal volant. Un défenseur qui peut rentrer un peu dedans : Presnel Kimpembe. Devant moi, sur les côtés, je mettrais Kylian Mbappé à gauche et Thierry Henry à droite. Ils devraient bien s’amuser !
Quel(s) coéquipier(s) voyez-vous le plus à Monaco ?
Axel Disasi et Benoît Badiashile.
Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été footballeur ?
Petit, je voulais être pompier. Je cherchais un métier physique. Je ne me voyais pas dans un bureau, derrière un ordinateur ni dans la manutention. Je voulais courir le matin, faire du sport et aider les gens. »
