D1 ARKEMA

Charlotte Bilbault : « Je n’ai pas beaucoup dormi ! »

vendredi 23 septembre 2022 - 09:57 - Claire GAILLARD
Charlotte Bilbault

Passée de Bordeaux à Montpellier, la milieu internationale raconte son retour au MHSC et fixe les objectifs de la saison avant la réception de l’OL, vendredi en ouverture de la 3e journée (21 heures, Canal+ Foot).

La 3ème journée de D1 Arkema s'ouvre vendredi soir avec Paris FC-Le Havre (18h30, Foot+). Dans la foulée, Montpellier, seule équipe à avoir réalisé le sans-faute depuis la reprise avec l'Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain, reçoit les championnes de France en titre (21 heures, Canal+ Foot) pour un premier gros choc dont nous parle la milieu internationale française Charlotte Bilbault (32 ans, 52 sélections), revenue dans l'Hérault à l'intersaison. 

 

« Deux succès lors de deux premières journées (3-0 contre Dijon et 3-1 à Reims), Montpellier a parfaitement lancé sa saison ? 
L’objectif, c’était de mieux démarrer que l’an passé. Le coach (Yannick Chandioux) avait pas mal insisté sur le premier match qui pouvait conditionner le reste de la saison. Avec ces deux victoires, on est très contentes. On va tenter de prolonger la dynamique même si on sait que ce sera compliqué contre Lyon. 

Au-delà des résultats, il y a aussi plusieurs motifs de satisfaction avec 6 buts marqués et 1 seul encaissé. 
On espère continuer ainsi. Beaucoup d’équipes ont envie de jouer cette 3ème place synonyme de Ligue des champions et pour laquelle la bataille sera rude. Ça fait partie des objectifs du club. En marquant beaucoup plus de buts qu'en en encaissant, ce sera plus facile. On veut avoir cette assise défensive qui va nous permettre d’avoir plus de sécurité, se procurer plus d’occasions et essayer de les concrétiser.

Le premier gros choc se profile avec la réception de l’Olympique Lyonnais...
Ça va être un gros match face à l’une des meilleures équipes européennes voire mondiales. Elles ont envie de tout rafler, c’est leur objectif. Ce sera un match engagé avec beaucoup d’intensité, à nous de répondre présentes et de donner le maximum à la maison devant nos supporters.


Sous le maillot de Bordeaux contre Reims la saison dernière en D1 Arkema (photo Pierre COSTABADIE / ICON SPORT). 

Vous vivez votre 17ème saison en D1. Comment rivaliser avec l’ogre rhodanien ? 
Ça fait un petit moment que je joue contre cette équipe ! C’est une grosse armada qui veut être championne d’Europe. On ne partage pas du tout les mêmes objectifs mais sur un match comme on le répète souvent : tout est possible. Notre volonté, c’est la régularité. C’est un match qui va nous permettre d’apprendre, de progresser. À nous de bien l’entamer, de gérer les temps forts et les temps faibles, de donner le maximum et de bien gérer les émotions. Une dynamique a été mise en place avec le groupe, on veut essayer de continuer.

« J’espère que l’on va ramener un trophée ou une qualification en Ligue des champions car ça fait un moment que ce n’est pas arrivé et il manque cette étape pour viser encore plus haut. »

 

Durant l’intersaison, vous avez quitté Bordeaux pour le MHSC, un club où vous avez évolué entre 2010 et 2014. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ? 
Le mercato a été pas mal agité. Ces derniers mois, il y a des nuits où je n’ai pas beaucoup dormi ! Je me posais beaucoup de questions. J’ai toujours fait les bons choix. La question était de revenir aux sources à Montpellier où j’ai mes meilleur(e)s ami(e)s et où je connais du monde Le club n’a pas trop changé, la plupart des salarié(e)s sont resté(e)s. À Montpellier, il y a cette stabilité, cet équilibre que je recherche. C’était une décision difficile mais finalement naturelle et spontanée d'y revenir. J’espère que l’on va ramener un trophée ou une qualification en Ligue des champions car ça fait un moment que ce n’est pas arrivé et il manque cette étape pour viser encore plus haut.

17
Charlotte Bilbault vit sa 17ème saison en D1 féminine. Elle a disputé son premier match en 2006-2007 avec l’équipe du CNFE Clairefontaine.
6
La milieu a évolué dans 6 clubs différents : Soyaux, Nord-Allier, Montpellier, Juvisy (devenu le Paris FC) et Bordeaux.
265
Le nombre de matches joués dans le championnat de France féminin.
52
Sélections depuis sa première cape le 22 mai 2015 lors de France-Russie (2-1) à Châteauroux.

Avez-vous retrouvé vos repères ? 
C’est un peu comme à la maison ici. Je connais très bien le club, les salarié(e)s n’ont pas trop changé, les joueuses un peu plus car les nouvelles générations arrivent mais j’en ai retrouvé certaines avec lesquelles j’avais joué ou joue actuellement en sélection. Dans l’intégration et la vie quotidienne, c’est beaucoup plus facile d’arriver dans un club où l’on connaît les lieux, les visages… Mentalement, on se sent mieux et la confiance arrive plus rapidement.

À 32 ans, sur quels plans avez-vous le plus évolué ? 
J’ai gagné en maturité. Quand je suis partie, j’étais encore un bébé, j’étais en apprentissage et j’ai beaucoup appris depuis sur le plan de l’intelligence de jeu et la gestion des émotions. C’est un paramètre important. Je suis quelqu’un qui, de nature, fonce tête baissée et désormais je prends plus de recul sur les situations, j’analyse davantage. On verra lors des prochains matches mais après deux journées, je me sens bien et je suis contente de mon choix.

« Je souhaite avoir déjà un pied dans le monde professionnel avant d’arrêter ma carrière pour que cela s’inscrive dans la continuité. Je ne veux pas que l’arrêt soit trop brutal. »

 

 

Outre le club, vous avez également des objectifs sur la scène internationale avec cette Coupe du monde en fin de saison ? 
Je voulais aussi venir à Montpellier pour avoir du temps de jeu et prolonger cette dynamique en Equipe de France.  Rien n’est acquis, des jeunes arrivent et il faut se remettre en question. Il me reste plus que quelques saisons à disputer. À mon âge, je suis plus proche de la fin que du début (rires) ! L’objectif à court terme, c’est la Coupe du monde. On enchaîne sur les Jeux Olympiques à l’été 2024, ce sera peut-être davantage pour les générations à venir. Moi, je ne sais pas, je ne pense pour l’instant qu’au Mondial dans quelques mois.  


Lors de l'UEFA Euro 2021 en quarts de finale face aux Pays-Bas. 

Préparez-vous l’après-carrière ? 
Forcément, j’ai envie de me mettre à l’abri car une blessure peut vite arriver. J’ai un DE JEPS (diplôme d'état) développement de réseau partenariat et je reprends l’école en octobre afin de suivre une formation de dix mois pour être coach sportive (BP JEPS, brevet professionnel). Ensuite, j’aimerais me spécialiser en suivant une option pour travailler avec les enfants en situation de handicap via des activités physiques adaptées. Je souhaite avoir déjà un pied dans le monde professionnel avant d’arrêter ma carrière pour que cela s’inscrive dans la continuité. Je ne veux pas que l’arrêt soit trop brutal avec des lendemains sans foot, sans rien. »

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