« Tout le monde est fier de nous »

Avant de disputer un 7e tour historique face au Stade Béthunois (R1), samedi à 18 heures, l'entraîneur du Petit Poucet-Intermarché du CA Eperlecques (D1, Côte d'Opale) Ludovic Darcy s'est confié à FFF.fr.

« Racontez-nous cette incroyable qualification au 6e tour face au CA Amiens.
Ça a été complètement dingue, on est passé par toutes les émotions … je n’avais jamais ressenti quelque chose comme ça. On menait à la mi-temps, je pense qu’Amiens nous avait pris un peu de haut et a rectifié le tir en seconde période, d’où l’égalisation. On joue la 97e minute, on pense alors se diriger vers une séance de tirs au but irrespirable mais aussi inespérée avant le coup d’envoi, et puis Bastien Demaude a été touché par la grâce (rires). Une frappe du gauche sans contrôle, venant de lui ce pur droitier, qui termine dans la lucarne adverse … On va dire que c’était écrit ! Plus sérieusement, c’était fabuleux à vivre, seuls le football et la Coupe de France peuvent nous faire vivre des moments pareils.

Comment gère-t-on ses émotions à ce moment-là ?
Au coup de sifflet final, beaucoup de choses se mélangent. Il y a bien sûr de la fierté qui vient de notre parcours. Éliminer une N3 malgré nos quatre divisions de moins, c’est la cerise sur le gâteau, ce qui manquait à notre aventure. C’est une grande fierté pour mes joueurs et pour tout le club. Notre rêve continue puisque nous avons été mis à l’honneur par la Fédération à Clairefontaine, la maison du football, lors du tirage au sort … Nous vivons un rêve.

Vous espériez défier une Ligue 2 au 7e tour, ce sera le Stade Béthunois (R1).
Puisqu’il s’agissait de l’entrée en matière des clubs de Ligue 2 – et que nous sommes conscients que, tôt ou tard, notre parcours va s’arrêter – nous souhaitions en affronter un afin de "partir sur une bonne note", de faire une belle fête avec nos supporters contre une grande équipe, sans dénigrer Béthune évidemment. Ce sera là aussi un défi, il y a trois divisions d’écart entre nous et ce serait un nouvel exploit que de passer encore un tour.

Comment passe-t-on de la joie de la qualification à la préparation de cette rencontre si importante ?
On ne change pas grand-chose à d’habitude, notre préparation ressemble à celle d’un de nos matches de championnat, à la différence que l’on va se retrouver au Stade Gaston-Bonnet de Saint-Omer vendredi (aujourd’hui), et non chez nous à Eperlecques, pour prendre nos marques dans cette enceinte.

La match approche, parlez-nous de l'ambiance autour du club et dans la ville.
Nous n’avons jamais été confrontés à autant de demandes de la presse, ça n’arrête pas et nous n‘avons pas l’habitude de ce genre de choses dans notre petit village de 3.000 habitants ! On se demande un peu ce qui nous arrive mais ce n’est que du positif, cela met de la lumière sur notre club, sur notre ville et sur la région. Des poussins que l’on croise lorsqu’on va s’entraîner au maire du village qui nous accompagne et nous aide dans la logistique, tout le monde est fier de nous et nous soutient, c’est formidable.

Quelles seront les clés de la rencontre face au Stade Béthunois ?
Évidemment que l’on a envie de se qualifier malgré nos trois divisions de moins, nous sommes des compétiteurs. D’autant plus qu’en cas de 8e tour, nous retrouverions le vainqueur de Beauvais-Dunkerque, et la possibilité d’affronter Dunkerque - qui est le club phare de notre région – nous fait encore rêver. Cela étant, il faut être réaliste. Je suis allé voir jouer Béthune ce week-end à Arras (1-1), c’est une équipe très physique, difficile à bouger et ce sera très difficile de passer. Mais comme je l’ai dit à mes joueurs, nous l’avons déjà fait une fois et rien ne nous empêche de recommencer. C’est l’essence même de la Coupe de France, Calais l’a prouvé à grande échelle et c’est l’exemple à suivre à notre échelle.

L'ambiance promet d'être magnifique...
Nous avons reçu les places en milieu de semaine, dès le début de la prévente plus de 400 places ont été vendues ! Je pense qu’il y aura facilement entre 2 000 et 3 000 personnes à Saint-Omer, presque tout le village. Déjà dans notre petit stade face à Amiens nous avions réussi à créer une belle ambiance, mais ce rendez-vous face à Béthune s’annonce extraordinaire pour nous. C’était d’ailleurs difficile de recommencer le championnat ce week-end (0-0 face à Saint-Léonard) et de jouer devant une cinquantaine d’habitués (rires). En revanche, il ne faut pas que mes joueurs soient paralysés par l’enjeu ou le public en masse. Cela doit être une force, une arme supplémentaire pour réaliser l’impossible. »