ÉQUIPE DE FRANCE

Ousmane Dembélé : « Je suis ambitieux »  

jeudi 24 novembre 2022 - 15:15 - Claire GAILLARD
Ousmane Dembélé

À 25 ans, l’attaquant des Bleus, titulaire mardi contre l’Australie comme il y a quatre ans, raconte son évolution depuis 2018 et confie ses ambitions. 

« Qu’est-ce qui a changé chez vous depuis 2018 ? 
Beaucoup de choses ont changé. Il y a eu trois, quatre saisons difficiles avec Barcelone. Quand on compare le match de 2018 contre l’Australie (2-1) et celui de mardi (4-1), il y a énormément de changement. Je sors quasiment d’une année et demie sans blessure. J’ai aussi pris un peu d’âge : j’ai 25 ans. J’ai gagné en maturité, dans mon jeu et en dehors du terrain. 

Vous avez perdu Lucas Hernandez sur blessure. Comment le groupe vit-il cette situaton ? 
C’est une très grosse perte pour nous, c’est un titulaire. Sur et en dehors du terrain, c’est quelqu’un d’important. Il va nous manquer. 

La fiche d'Ousmane Dembélé

Son frère, Théo, va prendre la relève. Qu'apporte-t-il au collectif et quelle est sa personnalité ?
Théo apporte énormément offensivement car c’est un joueur qui se projette beaucoup. Il va aider Kylian, quand les défenseurs font une prise à deux sur Kylian, Théo qui vient et dédouble, ça libère un peu. Il va apporter énormément dans la compétition. En termes de personnalité, il est très calme. C’est l’opposé de son frère. Je l’ai connu chez les jeunes, en sélection U18. Il n’a pas changé, c’est une personne tranquille.  

J’aime la bonne ambiance, que tout se passe bien dans l’équipe (...) On l’a vu en 2018 au Mondial : c’est le groupe qui a gagné, ce ne sont pas les individualités.

 

On vous dit proche de Mbappé et de Griezmann. Quand vous les voyez combiner comme mardi, cela promet-il des jours heureux ? 
J’espère. Ce sont deux grands joueurs. Sur le terrain, ils combinent énormément et se trouvent bien. On espère qu’ils vont faire une grande compétition. qu'ils vont nous apporter lors des prochains matches. Ce sont deux cadres de l’équipe dont on attend beaucoup. 

Quelles consignes vous donne Didier Deschamps ? 
Le coach me demande d’être écarté, de prendre les uns contre uns à chaque fois que j’ai le ballon, d’apporter du danger. C’est ce que j’essaie de faire. Il me donne beaucoup de libertés. On échange aussi avec Antoine (Griezmann), quand il veut écarter un peu plus, je rentre dans l’axe. Ça bouge beaucoup dans l’équipe, le coach nous demande toujours de tenter, de se procurer des occasions et de créer le danger. 


Ousmane Dembélé contre l'Australie (photo Anthony BIBARD / FEP / ICON SPORT).

Votre forfait à l’Euro 2020 s'était répercuté sur l'ensemble du groupe. Ressentez-vous que vous êtes fédérateur en Équipe de France ? 
Je ne sais pas. J’aime la bonne ambiance, que tout se passe bien dans l’équipe, c’est pour ça que je m’entends bien avec tout le monde. On l’a vu en 2018 au Mondial : c’est le groupe qui a gagné, ce ne sont pas les individualités. Il en faut mais en 2018, c’est le groupe, le fait d’être ensemble, soudé, de rigoler, se chambrer tout en sachant être sérieux quand il faut qui nous a permis de gagner. 

L’Australie était votre première titularisation depuis mars 2021 : comment l’avez-vous vécue et avez-vous eu un débrief avec le sélectionneur ? 
Pas encore mais il m’a parlé de mon placement défensif. Je me suis senti très bien, je suis en confiance depuis un moment. J’essaie d’apporter à l’équipe. Il y a quelques ballons où j’aurais pu faire mieux mais j’ai essayé, j’ai tenté, j’ai pris des risques. C’est ce que le coach me demande dans mon rôle d’ailier de tenter, même si je rate une fois, deux fois, d’insister afin de créer le danger. 

Quelle est la différence d’approche d’une Coupe du monde à 21 ou 25 ans ? Et vous êtes-vous fixé des objectifs différents ?  
Entre 2018 et 2022, il y a énormément de changements. Comme je l’ai dit, j’ai pris un peu plus de maturité. Je suis ambitieux : je veux commencer les matches, être un protagoniste de cette Coupe du monde. Je veux marquer et faire marquer. En 2018, j’ai raté mon premier match, ça m’a coûté ma place pour la suite de la compétition. Cette année, je reviens avec un peu plus d’ambition, ça veut dire que je veux être titulaire dans cette équipe et c’est à démontrer sur le terrain. 

Comment avez-vous trouvé l’ambiance au stade mardi ? 
J’ai entendu que les supporters nous encourageaient derrière le but ou sur les côtés. Ce n’était pas le Stade Vélodrome ou le stade du Borussia Dortmund mais on était très contents de leur soutien. On est allé les applaudir au coup de sifflet final. On a besoin de tous les Français pour aller loin. 

« Dayot Upamecano ? Être avec mon ami d’enfance ici au Mondial, c’est exceptionnel. J'ai joué contre lui en CM1 et CM2, je l’ai toujours battu. La dernière défaite contre lui, c’est depuis qu’il est au Bayern Munich ! » 

 

On voit que c’est difficile pour de grandes nations, l’Argentine battue par l’Arabie Saoudite (1-2), l’Allemagne par le Japon (1-2)… C’était important de bien entrer dans la compétition ? 
Il n’y a plus de petites équipes. Si tu baisses l’intensité, tout le monde sait jouer au foot et travaille l’aspect tactique. L’Arabie Saoudite tactiquement, c’était incroyable. Il ne faut pas baisser d’intensité. Quand tu en mets moins, tu te fais surprendre. Lors des deux derniers matches contre le Danemark, pour nous, c’était difficile. Avec notre équipe, si on met l’intensité et tous les ingrédients, je pense qu’on n’a pas de soucis à se faire. 


Avec son ami d'enfance Dayot Upamecano lors des hymnes (photo Anthony BIBARD / FEP / ICON SPORT). 

Avec Dayot Upamecano, vous êtes originaires d’Evreux. Comment expliquez-vous que deux talents issus du même endroit aient débuté à la Coupe du monde ensemble ?  
Evreux ? Je ne sais pas, il y a quelque chose là-bas, beaucoup de joueurs sortent de cette ville. Être avec mon ami d’enfance ici au Mondial, c’est exceptionnel. Oui, j’ai joué contre lui en CM1 et CM2, je l’ai toujours battu. La dernière défaite contre lui, c’est depuis qu’il est au Bayern Munich ! 

Il y a parfois eu des critiques sur votre hygiène de vie durant votre carrière. Cela fait-il partie des choses que vous avez changées ?  
Oui. Après quand tu as 19-20-21 ans ou 25 ans, beaucoup de choses changent. Tu prends plus en maturité. La question revient souvent mais je pense qu’on devrait la gommer car énormément de choses ont changé en cinq ans ! Je n’avais pas une hygiène de vie comme on peut l’imaginer. Ce n’était pas la fête (il sourit) ! Mais aujourd’hui on est responsable, ça change. » 

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo