ÉQUIPE DE FRANCE

Raphaël Varane : « Le seul objectif, c’est la gagne »

lundi 12 décembre 2022 - 16:27 - Claire GAILLARD
Raphaël Varane

Au surlendemain de la qualification pour les demi-finales de la Coupe du monde, le défenseur des Bleus a répondu, lundi à Doha, aux questions des médias. Il se prépare à « une autre bataille » mercredi face au Maroc.

« Vous connaissez bien la Croatie pour l’avoir affrontée en finale il y a quatre ans. Est-elle au niveau pour battre l’Argentine mardi dans la première demi-finale ? 
Oui, la Croatie a montré de belles qualités. C’est une équipe solide, difficile à bouger, qui garde son calme avec le ballon et défend très bien. Ce n’est pas un hasard de les retrouver à ce niveau-là de la compétition. 

Après le quart de finale samedi, Olivier Giroud a fait le parallèle avec le match contre la Belgique en 2018. Voyez-vous des points communs avec votre dernier parcours à succès dans l’épreuve ?  
Je suis assez d’accord avec sa comparaison. Le match contre l’Angleterre était un gros, gros test. On a affronté une équipe qui joue très bien au ballon. On a dû souffrir, batailler pour gagner. Je n’aime pas trop comparer les deux compétitions, ce sont deux moments différents, c’est un groupe qui évolue : quatre ans dans le foot, c’est une éternité. Le niveau de la compétition continue à s’élever, il y a un niveau de jeu qui est toujours plus intense, ça va toujours plus vite, les équipe sont bien en place, tactiquement il y a peu d’erreurs. Le niveau continue de s’élever. On arrive à ce niveau de la compétition où la moindre erreur peut coûter cher. On sait que le niveau d’exigence continue à s’élever et ce sera à nous d’être prêts. 

La fiche de Raphaël Varane

L’objectif fixé par le président de la FFF Noël Le Graët était le dernier carré. Vous y êtes. Considérez-vous que la compétition soit déjà réussie pour l’Équipe de France ? 
Je pense qu’on a déjà réalisé une belle compétition maintenant l’objectif de départ, c’est la gagne. On sait à quel point c’est difficile. Ça a toujours été l’objectif quand on commence la compet’. C’est déjà une satisfaction d’être en demi-finale, ce n’est pas une chose facile. On sait que le niveau est très élevé, que chaque match est très disputé donc réussir à être dans le dernier carré, c’est déjà une belle performance. Mais le seul vrai objectif, c’est la gagne. On est des compétiteurs et c’est vraiment ce qu’on souhaite. 

« Si le Maroc est à ce niveau de la compétition, ce n’est pas un hasard. C’est une équipe qui défend très bien, ce sera un match extrêmement difficile. C’est aussi à nous les joueurs d’expérience de préparer tout le monde pour une autre bataille. Il ne faut surtout pas tomber dans la facilité. »

 

Vous sortez d’une grosse bataille face à l’Angleterre et allez affronter le Maroc qui a réalisé jusqu’ici un très grand tournoi mais qui a aussi des joueurs blessés et fatigués. Comment lutter contre un éventuel excès de confiance ? 
On a assez d’expérience pour ne pas tomber dans ce piège. Si le Maroc est à ce niveau de la compétition, ce n’est pas un hasard. C’est une équipe qui défend très bien, ce sera un match extrêmement difficile. C’est aussi à nous les joueurs d’expérience de préparer tout le monde pour une autre bataille. Ce qui nous attend va être très compliqué. Il ne faut surtout pas tomber dans la facilité. C’est une demi-finale de Coupe du monde : il faudra se donner à fond et batailler jusqu’au bout car une place en finale se mérite et il faudra être très, très bons.  


Contre l'Angleterre samedi en quarts de finale (2-1, photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF).

L’Équipe de France va disputer sa troisième demi-finale en six ans. Beaucoup de parents disent aujourd’hui que leurs enfants n’ont jamais vu une élimination de l’Equipe de France en Coupe du monde. Êtes-vous conscient de créer une génération d’enfants pourris gâtes qui vont être de plus en plus difficiles à satisfaire ? 
(Il sourit) On se rendra compte vraiment une fois que ce sera terminé. Pour l’instant, on est dans la compétition, on se focalise sur nos objectifs. On a conscience que ce qu’on réalise depuis des années c’est quelque chose de grand et on est toujours focalisé sur le prochain objectif. On prendra le temps de regarder tout ça plus tard. Lors des dernières compétitions, c’est vrai, les résultats sont là. Ce n’est pas le tout d’avoir une bonne équipe, on a vu beaucoup de grandes équipes être éliminées au premier tour ou dans les phases à l’élimination directe. C’est difficile de prendre conscience de ce qu’on réalise aujourd’hui. On reste focus et concentrés sur ce qu’il y a devant nous et le prochain match. C’est comme ça qu’on a bâti nos succès et on doit continuer. 

Vous êtes arrivé en Équipe de France depuis une décennie. Diriez-vous que vos rapports avec Didier Deschamps ont évolué ? 
Avec le coach, on a une relation qui évolue. On se connaît de mieux en mieux, les attentes sont toujours les mêmes au niveau de l’exigence du haut niveau. Le coach est toujours attentif au moindre détail. Dans nos discussions, il fait attention à ça. Il sait qui je suis, connaît ma personnalité, sait ce qu’il attend de moi. Je sais parfaitement ce que je peux apporter au groupe et on est constamment dans l’échange pour savoir ce qu’on peut améliorer pour moi ou pour l’équipe. C’est une chance pour nous les joueurs d’avoir autant de stabilité, d’avoir ce point de repère en sélection pendant autant d’années.  


Avec Hugo Lloris, le défenseur et vice-capitaine fait partie des cadres des Bleus (photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF). 

Comment trouvez-vous cette équipe du Maroc ? 
C’est une équipe très solide et difficile à bouger. Défensivement, on voit une grosse solidarité. Ils écrivent l’histoire du football marocain, c’est une force collective qui se dégage. Il y a des performances qui leur donnent beaucoup de confiance. C’est une équipe solidaire, soudée. Ils ont des armes offensivement aussi sur des contre-attaques, des coups de pied arrêtés ou des actions individuelles. Il y a des joueurs de qualité. On s‘attend à un match très, très difficile. Ce n’est pas pour rien qu’on retrouve le Maroc à ce stade de la compétition. On s’attend à beaucoup d’adversité. 

Avec Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Olivier Giroud, vous êtes un peu les soldats historiques du sélectionneur Didier Deschamps. Vous sentez-vous investis d’une mission particulière pour mener les autres joueurs vers l’objectif ? 
On se connaît très bien, on sait fonctionner ensemble, on a maintenant pas mal de vécu et d’expérience donc on essaie de transmettre ça au groupe. On essaie de guider l’équipe en termes d’état d’esprit, de mentalité, de transmettre les messages du coach. On le connaît aussi très bien donc on sait dans quelle direction on doit aller. On essaie de communiquer, d’échanger, de rebooster s’il y a besoin y compris pendant les matches et lors des moments difficiles. On insuffle aussi du calme, de la sérénité sur le terrain, dans les moments chauds c’est important comme lors des matches à enjeu qu’on a joué et qu’on va jouer. On est dans notre rôle. C’est ce que le coach attend de nous. » 

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