Didier Deschamps : « On n'était pas loin... »

La réaction du sélectionneur national après la finale de la Coupe du monde perdue contre l'Argentine (3-3 et 4 tirs au but à 2), dimanche 18 décembre.

«  Comment analysez-vous cette finale ? 
À 2-0, si on en prend un troisième, il n'y a rien à dire. On n'a pas fait ce qu'il fallait pendant pratiquement une heure. On n'y était pas, sur les plans individuel et collectif. Après, avec beaucoup de courage, de qualités aussi et d'énergie, on les a poussés dans leurs derniers retranchements. Ca se joue à quoi... à une dernière occasion à la 120e minute, une frappe sur le pied, et une séance de tirs au but qui reste toujours forcément difficile à vivre quand on n'est pas du bon côté. On n'a pas tout bien fait. Mais à l'image de ce que l'on a pu faire durant cette Coupe du monde, avec beaucoup de coeur, d'énergie, on revient de nulle part dans ce match. Et quand on revient de nulle part, que l'on rapproche, que l'on touche quelque chose et que cela vous échappe, c'est difficile à digérer. Mais il faut l'accepter. 

Vous avez décidé de procéder rapidement à deux remplacements ? 
Si j'ai fait des changements aussi tôt c'est que je n'étais pas satisfait de ce que je voyais et que j'étais convaincu qu'avec l'entrée de deux autres joueurs on allait faire les choses mieux. C'est ce qui s'est passé, c'est leur mérite. Ceux qui sont sortis ne sont pas plus coupables que les autres. On n'avait pas toutes nos forces pour différentes raisons, on n'a pas eu des choses simples à gérer, mais je ne rentrerai pas dans des explications. Malgré tout, on a renversé une situation très, très compromise grâce à la qualité et au mental, on a eu la balle de Coupe du monde au bout du pied de Kolo Muani. Malheureusement, cela n'a pas suffi. C'est comme ça, c'est cruel, cela donne encore plus de regrets.

L'Argentine vous a posé beaucoup de problèmes.
Notre adversaire était prévu comme ça, il a l'expérience et sait en rajouter quand il faut au-delà des qualités qui sont les siennes et sans rien retirer à son mérite. Il faut féliciter cette équipe d'Argentine pour ce titre, elle avait mal commencé cette Coupe du monde en étant battue par l'Arabie Saoudite. Mais malgré toute cette force et cette énergie face à nous, on a su renverser une montagne. Malheureusement arrivés au sommet, on n'a pas su y rester, il fallu redescendre. La fin ne nous a pas donné raison.

Votre parcours a été semé d'embûches. Vous en êtes fier malgré tout ? 
On a eu un avant et un pendant [la Coupe du monde] pas des plus faciles. Mais cela a vraiment été un pur bonheur pour moi avec le staff et les joueurs de partager ce mois-là, à travers les matches et la qualité sportive sur le terrain. C'est aussi une aventure humaine dans le très, très haut niveau. De ce côté-là, il n'y a que du positif. Mais quand il n'y a pas le Graal au bout - et on n'en était pas loin - ça fait mal. La déception est tellement énorme, mais c'est le haut niveau, il faudra du temps pour digérer, comme on dit.

Serez-vous encore à la tête de cette équipe demain ?
L'important c'est l'Équipe de France, elle est au-dessus de tout. On verra ça avec mon président en début d'année comme c'était prévu. On verra bien. Ce soir, je n'ai pas envie de parler de ça. »