3 avril 1955, Wisniewski entre dans l’histoire des Bleus
18 ans, 2 mois et 2 jours, tel est l’âge du plus jeune joueur à avoir honoré une sélection avec l’Équipe de France depuis l’après-guerre. Un certain Maryan Wisniewski.
Au moment d’entrer sur la pelouse du stade olympique de Colombes devant 34 769 spectateurs, le 3 avril 1955 pour affronter la Suède en amical, le jeune Maryan Wisniewski (photo ci-dessus, cerclé) ne se doutait pas qu’il allait entrer dans le même temps dans l’histoire des Bleus. Pas pour sa prestation, même si elle s’avéra dans l’ensemble convaincante malgré une blessure en seconde période, mais en raison de son âge précoce.
Né le 1er février 1937 à Calonne-Ricouart dans le Pas-de-Calais, cet attaquant dont les parents, originaires de Pologne, avaient émigré dans le Nord du pour le travail, reste à ce jour le plus jeune international depuis la seconde guerre mondiale. Le jour de sa première sélection, il avait 18 ans, 2 mois et 2 jours, soit 1 mois et 3 jours de moins qu’un certain… Kylian Mbappé (18 ans, 3 mois et 5 jours).
Rapide, technique, intelligent et reconnu pour sa qualité de centre, cet ailier droit effectue ses premiers pas de footballeur dans le petit club de l’US Auchel, avant d’être très vite repéré par le Racing Club de Lens, où il signe son premier contrat professionnel à 17 ans. Il inscrit son premier but en championnat l’année suivante face à l’AS Saint-Étienne. Puis sa carrière s’accélère. Avec cette première sélection réussie en bleu aux côtés de Roger Marche, Roger Piantoni et Robert Jonquet, soldée par un succès 2-0 face à la Suède grâce à deux réalisations de Célestin Oliver et Léon Glovacki. Il s’installe ensuite dans le groupe France, inscrivant ses deux premiers buts contre l’Islande en 1957 (victoire 5-1 à Reykjavik).
Maryan Wisniewski avec Just Fontaine (France-Bulgarie 1960)
Amoureux du jeu, apprécié pour sa grande humilité, il n’hésite pas en 1958 à redescendre avec l’équipe juniors du RCL pour l’aider à conquérir la Coupe Gambardella, qu’il soulèvera en battant Saint-Étienne en finale. Quelques semaines plus tard, il révèle son talent au monde entier lors du Mondial 1958, aux côtés des Kopa et Fontaine, auteur de deux buts et de prestations abouties. Pour l’anecdote, au retour de la Coupe du monde, Maryan Wisniewski fut considéré comme déserteur par l’armée car il devait effectuer son service militaire. Il sera envoyé en Algérie en guise de sanction.
À son retour, il réintègre le club Sang et Or puis s’envole en 1963 vers l’Italie et la Sampdoria de Gênes. En mal du pays, il reviendra en France la saison suivante en signant à l’AS Saint-Étienne puis au FC Sochaux, avant d’achever sa carrière pro au FC Grenoble.
Avec plus de 500 matchs et 130 buts en championnat professionnel, il endossera le maillot tricolore à 33 reprises, inscrivant 12 buts. Son maigre palmarès (une Coupe Charles Drago en 1960) n’est pas à la hauteur de son talent. Il peut néanmoins se féliciter de détenir un record qui tient toujours. Soixante-cinq ans après.
Maryan Wisniewski (avec le ballon) sous les couleurs du FC Sochaux lors de la finale de la Coupe de France 1967 perdue contre l'Olympique Lyonnais (1-3).
