National

Grégory Poirier : « Trop tôt pour le sprint final »

vendredi 17 mars 2023 - 09:30 - Richard LOYANT
Grégory Poirier FC Martigues

L’entraîneur du FC Martigues, promu en début de saison, oscille entre ambition et mesure alors que son équipe aborde la 25e journée du National de ce vendredi 17 mars à la deuxième place du classement et en position d'accéder à la Ligue 2.

À dix journées du terme de l’édition 2022-2023 du National, le FC Martigues va tenter de reprendre la tête du classement au FC Versailles, à l'occasion de la réception de l'US Avranches, ce soir dans son stade Francis-Turcan. Grégory Poirier (40 ans), son entraîneur, arrivé au club le 15 mai 2021 pour le mener au titre 2022 du National 2, synonyme d’accession en National, décrit la façon dont il aborde cette fin de saison dans une ville qui se prend à rêver de ses plus belles heures, trente ans après la montée en Division 1.

La 25e journée du National à suivre sur FFFtv et sur Scores en direct

Deuxième à un point du premier à dix journées de la fin, c’est inespéré pour Martigues ?
« C’est sûr que l’on est content d’être là, c’est beau de le vivre. On est très fiers de ce que l’on a mis en place sans que cela soit une finalité, il faut savoir se créer de nouveaux objectifs. Jusqu’à présent, on réalise quelque chose de bien, voire de très bien. On a l’opportunité de croire à plus grand mais il faut s’en donner les moyens, continuer d'aller chercher les résultats ensemble. Il reste dix journées, il est encore trop tôt pour parler de sprint final. Pour continuer de grandir, on espère retrouver la dynamique positive que l’on a un peu perdu les précédents matches (deux nuls et une défaite lors des trois derniers). Il reste encore beaucoup de points à distribuer mais avoir vécu ce genre d’émotions la saison dernière nous laisse y croire.

1
point de retard sur le leader Versailles à dix journées de la fin
2
points d’avance sur Concarneau (3e), trois sur le Red Star (4e)
3
défaites en vingt-quatre matches, plus petit total de la saison
34
buts, troisième attaque après Concarneau (38) et Le Mans (36)

Quel était l’objectif en début de saison ? Uniquement le maintien ?
Oui, et ce n’est pas de la langue de bois. Après l’opposition contre le Red Star (perdue 0-2 lors de la 23e journée), j’ai été touché par l’hommage de son entraîneur Habib Beye, qui a rappelé les moyens de Martigues. C’est une réalité, nos moyens n’ont rien à voir avec ceux de nombreuses équipes de ce championnat. C’était déjà le cas la saison dernière, car il faut savoir d’où l’on vient et se souvenir de tout le travail effectué depuis deux ans. Notamment dans cette poule du National 2 très concurrentielle, où l’on a croisé des budgets comme ceux de GOAL, Hyères ou Toulon qui sont encore aujourd’hui au-dessus du nôtre.

En rouge contre le Red Star le 6 mars dernier, l’un des trois revers de Martigues cette saison (photo Alexpress/Icon Sport).

En quoi l’expérience du titre en N2 la saison dernière peut-elle vous aider ?
C’était un effectif renouvelé, avec beaucoup de nouveaux joueurs et un staff changé. On avait mis un peu de temps pour se mettre en marche avant de réaliser une deuxième partie de saison extraordinaire, avec treize victoires sur seize matches. On surfe sur cette dynamique, même si la plus récente est un peu moins bonne. C’est quand même différent car très peu de nos joueurs sont aguerris au National. On découvre mais on peut dresser un parallèle avec l’état d’esprit qui nous a animés l’an dernier, la gestion des émotions à avoir dans cette situation-là. Si on se retrouve bien placé lors du sprint final, cette expérience pourra effectivement nous aider.

2
titres de champion pour Martigues, de Division 2 en 1993 et du National 2 en 2022
3
saisons en Division 1 (1993 à 1996), vingt-quatre en Division 2 depuis 1970

Cinq équipes semblent aujourd’hui en course pour deux billets pour la Ligue 2…
Un trou a été fait, c’est la situation actuelle mais tout va très vite dans le football. Cela reste très serré, on voit que les équipes de devant marquent le pas, qu’elles ont du mal à conserver une dynamique très positive ou à gagner avec de la marge. Concarneau et le Red Star ont un match en moins, on a tous des absences, des impondérables et des calendriers particuliers à gérer… Ces cinq équipes se donnent les moyens de participer au sprint final, à nous de ne pas en être éliminés.

Photo Sulyvan MANFROI/APL/FFF.

Le mano à mano aux deux premières places entre vous et Versailles, autre promu de N2 cette saison, constitue-t-il une motivation supplémentaire ?
C’est vrai que plus le championnat avance, plus on a tendance à regarder les résultats des rivaux. Mais il faut rester concentré sur notre jeu, tous nos bons résultats sont passés par le jeu. Je ne dirais pas qu’être premier ou deuxième peut impacter notre façon de jouer, les résultats et la place découlent de ce que l’on met dans nos matches. On regarde les autres mais on sait que l’important sera d’être parmi les deux premiers à la fin.

On reparle de l’accession de Martigues en Division 1 il y a trente ans, mais il s’agit d’une nouvelle génération qui veut construire sa propre aventure.

Grégory Poirier

Comment abordez-vous le match de ce soir contre Avranches, équipe de milieu de tableau ?
Dans mon approche des matches, je regarde la dynamique des adversaires au-delà de leur classement et aujourd’hui, Avranches est une équipe "en feu". Elle reste sur trois victoires d’affilée en ayant marqué neuf buts et avec un joueur, Goduine Koyalipou, qui est la nouvelle sensation du National en ayant réalisé un doublé à chacune de ces trois rencontres. Si l’on établit le classement des trois dernières journées, ils sont dans les trois premiers et nous loin derrière. Ce n’est donc pas le meilleur moment de les affronter. Ils ont réadapté leur système de jeu avec beaucoup d’intelligence, sans renoncer à leur force offensive. Cela va être un beau défi à relever, à nous d’élever notre niveau par rapport à nos précédentes sorties. 

Martigues accédait à la D1 il y a trente ans, cet anniversaire met-il une pression particulière sur votre groupe ?
Ce passé parle aux quelques joueurs martégaux du groupe, et encore plus en voyant le public et les anciens revenir au stade. Avec le staff, on essaie de redynamiser chaque composante du club et on reparle de l’histoire mais il s’agit d’une nouvelle génération, qui veut construire sa propre aventure. Cela reste néanmoins un levier intéressant pour en motiver certains. »

Le National sur FFF.FR

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo