RÉTRO COUPE DU MONDE FÉMININE

2011, la conquête des coeurs

lundi 17 juillet 2023 - 09:00 - Claire GAILLARD
Coupe du monde féminine 2011 France-Angleterre quarts de finale

En Allemagne, les Bleues retrouvent la Coupe du monde sans pression huit ans après leurs débuts. Elles se hissent dans le dernier carré, une première en phase finale, synonyme de qualification historique aux JO 2012, et se révèlent au grand public.

Après avoir découvert le parfum d’un Mondial, l’Équipe de France féminine rêve d’y regoûter. Ce ne sera pas pour l’édition chinoise de 2007 puisque les Bleues terminent deuxièmes de leur groupe qualificatif derrière l’Angleterre. Cette contre-performance provoque le remplacement d'Élisabeth Loisel, en poste depuis 1997, par Bruno Bini en février 2007. Les objectifs fixés par Jean-Pierre Escalettes, alors président de la FFF ? Assurer une participation à l’Euro 2009 avant de se projeter sur la Coupe du monde 2011. Missions accomplies. 

Parmi les Bleues retenues pour le Mondial figurent 10 Lyonnaises venant de remporter la première Ligue des champions féminine de l’histoire du football français. Toutes abordent cette compétition portées par la dynamique de l’Euro où elles ont atteint pour la première fois les quarts de finale et par un parcours sans faute en qualification (10 succès, 50 buts marqués, 0 encaissé) et en barrage (0-0 ; 3-2 contre l’Italie). Elles ne savent pas encore que la douloureuse élimination face aux Pays-Bas au Championnat d’Europe précédent (0-0, 4-5 aux t.a.b.) va leur servir et leur permettre de conquérir le cœur des Français.


Le sélectionneur Bruno Bini et ses joueuses (photo Action Press / ICON SPORT). 

Sorties deuxièmes de leur groupe, elles décrochent – à l’issue d’une séance de tirs au but irrespirable aux dépens de l’Angleterre (1-1, 4 tab 3) – leur billet pour le dernier carré du Mondial. Une performance inédite qui les envoie affronter les États-Unis. La demi-finale laisse quelques regrets aux Tricolores (1-3), le match pour la troisième place plus encore au regard de la domination de la dernière demi-heure (1-2). Elles se consolent en regardant devant : cette Coupe du monde réussie les qualifient pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Inédit.

 La liste des joueuses retenues pour la Coupe du monde 2011 (*) 

1. Céline Deville
2. Wendie Renard
3. Laure Boulleau
4. Laura Georges
5. Ophélie Meilleroux
6. Sandrine Soubeyrand
7. Corine Franco
8. Sonia Bompastor
9. Eugénie Le Sommer
10. Camille Abily
11. Laure Lepailleur
12. Élodie Thomis
13. Caroline Pizzala
14. Louisa Necib
15. Élise Bussaglia
16. Bérangère Sapowicz
17. Gaëtane Thiney
18. Marie-Laure Delie
19. Sandrine Brétigny
20. Sabrina Viguier
21. Laëtitia Philippe
(*) Les numéros indiqués correspondent à ceux portés par les joueuses. 

Sélectionneur : Bruno Bini 

 Le chiffre 

 10 

Parmi les 21 joueuses convoquées pour disputer le Mondial allemand, 10 évoluent à l’Olympique Lyonnais, club avec lequel elles ont remporté, le 26 mai 2011, la première Ligue des champions de l’histoire du football féminin français face à Potsdam (2-0) : Bompastor, Franco, Georges, Renard, Viguier, Abily, Necib, Thomis, Brétigny, Le Sommer.

La France à la Coupe du monde 2011

PREMIER TOUR – Groupe A


Résultats 
26 juin 2011 : Nigeria-France, 0-1
30 juin 2011 : Canada-France, 0-4
5 juillet 2011 : France-Allemagne, 2-4


Classement
1. Allemagne, 9 points (+4)
2. France, 6 pts (+3)
3. Nigeria, 3 pts (-1)
4. Canada, 0 pt (-6)


PHASE À ÉLIMINATION DIRECTE


Quarts de finale 
9 juillet 2011 : Angleterre-France, 1-1, 3 tab 4


Demi-finale 
13 juillet 2011 : France - États-Unis, 1-3  


Match pour la troisième place 
16 juillet 2011 : Suède-France, 2-1

 LE PARCOURS EN DÉTAIL 

 Nigeria-France : 0-1 
 La victoire et c’est tout 

Date : 26 juin 2011
Lieu : Sinsheim / 25 475 spectateurs
But : Delie (56e)
La fiche technique

Le match

Le tirage au sort de la Coupe du monde, effectué quelques mois auparavant, n’a pas épargné les Bleues : le Nigeria, vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations, le Canada, 6e nation au classement FIFA, et surtout l’Allemagne, doubles championne du monde en titre, se trouvent dans leur poule. « Il n’y a pas de groupe de la mort, il n’y a que des groupes de la vie, que du bonheur », assure Bruno Bini dans une forme de légèreté qui sied au personnage atypique et attachant que va découvrir la France. Pour leur entrée en lice, ses joueuses souffrent de la chaleur, de quelques erreurs techniques et de la combativité des Nigérianes. Le changement de système à la mi-temps avec le passage à deux milieux défensives et des offensives plus excentrées donne de l’air aux Bleues qui s’imposent grâce à Marie-Laure Delie. À la réception d’un centre d’Eugénie Le Sommer prolongé par Louisa Necib, l’attaquante, alors surnommée « Zorro » par Bini, contrôle du gauche et arme une volée du droit (1-0, 56e). La victoire est courte mais l’essentiel est là : débuter par un succès, contrairement à 2003. 


L'entrée en lice des Bleues à Sinsheim (photo Mis / ICON SPORT). 

Le chiffre

1
Le ratio de buts par match marqués par Marie-Laure Delie qui a inscrit son 22e but le jour de sa 21e sélection et 6e titularisation en bleu. 

La témoin :
Marie-Laure Delie (123 sélections entre 2009 et 2017)

« Je n’oublierai jamais ce match. C’est impossible. On jouait dans un stade presque fermé en plein cagnard. Il devait faire 40 degrés en ressenti au niveau de la pelouse. J’ai cru que j’allais mourir. On jouait contre des Nigérianes très physiques. Je savais que ça allait être dur. Finalement, je marque en seconde période et on l’emporte 1-0. Quand on est sorties de cette rencontre, je me suis demandée dans quel état on allait être pour la prochaine, quatre jours plus tard face au Canada ! C’est un but qui compte car il nous permet d’engranger une première victoire dans la compétition. C’est le début d’une belle Coupe du monde. »

 Canada-France : 0-4 
La manière et une première

Date : 30 juin 2011
Lieu : Bochum / 16 591 spectateurs
Buts : Thiney (24e, 60e), Abily (66e), Thomis (83e)
La fiche technique

Le match

Un coup d’œil au calendrier suffit pour deviner l’objectif fixé aux Bleues : assurer la qualification en enchaînant sur une victoire avant de se mesurer aux doubles tenantes du titre lors du dernier match de groupe. Les Françaises dominent, pressent et récupèrent de précieux ballons dans les pieds de Canadiennes moins vives. Gaëtane Thiney concrétise la possession tricolore et ouvre son compteur avec un doublé. À l’affût après une frappe de Bussaglia, l’attaquante marque de la tête (1-0, 24e) avant de doubler la mise d’une magnifique tentative lointaine du droit (2-0, 60e). Peu après, Soubeyrand dépose le ballon sur la tête d’Abily (3-0, 66e). En fin de match, Thomis, lancée dans la profondeur par Necib, se joue de la défense canadienne, dribble la gardienne McLeod et donne au succès français une ampleur inédite. L’euphorie se lit sur les visages des joueuses de Bruno Bini, assurées de disputer les quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Il faudra compter avec elles.


Au stade de Bochum, l'attaquante Gaëtane Thiney a signé un doublé (photo Mis / ICON SPORT). 

Le chiffre

3
C’est la 3e fois que Gaëtane Thiney signe deux buts ou plus lors d’un même match. Face à l’Estonie (12-0, le 28 octobre 2009) puis la Serbie (7-0, le 25 août 2010), l’attaquante avait auparavant marqué un triplé. 

La témoin :
Gaëtane Thiney (163 sélections entre 2007 et 2019)

« La Coupe du monde 2011 était extraordinaire à vivre. Comme c’était la première, elle reste forcément unique. Je venais d’un petit village, j’avais joué à Saint-Memmie ou en Allemagne et on s’est retrouvé à évoluer devant des milliers de personnes dans les stades. Il y avait une ambiance de folie. Je me rappelle ce doublé contre le Canada à l'occasion de ma 50ème sélection. J’avais eu 9 sur 10 dans L’Équipe le lendemain et je m’étais engueulée avec le journaliste. Je lui avais dit que me mettre 7 ou 8 aurait été suffisant. Même Zizou n’a pas eu ça contre le Brésil en 2006 (il avait été crédité d’un 8,5) c’est dire ! Dans le groupe, tout se passait bien, on vivait un rêve. » 

 France-Allemagne : 2-4 
Têtes ? Et buts ! 

Date : 5 juillet 2011
Lieu : Mönchengladbach / 45 867 spectateurs
Buts. - France : Delie (57e), Georges (72e) ; Allemagne : Garefrekes (25e), Grings (32e, 68e s.p.), Okoyino Da Mbabi (88e)
La fiche technique

Le match

Dans un Borussia Park bouillant, les Françaises entament sérieusement cette rencontre déséquilibrée en tribunes. Par ses buts, son scénario et ses rebondissements, elle est l’une des plus folles de l’histoire des Bleues en Coupe du monde. Peut-être parce qu’on ne les imaginait pas capables de réagir après avoir pris un gros coup derrière le crâne en l’espace de sept minutes et deux têtes allemandes (1-0, Garefrekes, 25e, puis 2-0, Grings, 32e). 0-2, le score à la mi-temps. Mais ce groupe possède des ressources et les changements opérés par Bruno Bini à la reprise (sorties de Necib et Thomis, entrées d’Abily et Delie) vont s’avérer payants. Peu avant l’heure de jeu, Marie-Laure Delie réduit le score de la tête (57e, 1-2). Les Bleues sont relancées jusqu’à ce penalty provoqué par Bérangère Sapowicz, expulsée dans la foulée. Eugénie Le Sommer cède sa place à Céline Deville qui s’installe dans la cage française pour un face-à-face perdu avec Grings (1-3, 68e). À peine le temps de s’apitoyer que Laura Georges - encore de la tête - relance le suspense (2-3, 72e). Les Bleues n’ont jamais été si près de l’égalisation (Delie, 73e, ou Thiney, 86e) mais, en infériorité numérique, elles craquent sur une déviation de la tête de Grings qui profite à Okoyino Da Mbabi (2-4, 88e). La première place s’échappe.  


Louisa Necib au duel avec une joueuse allemande (photo Action Press / ICON SPORT).

La décla

« Les Allemandes ont été au-dessus en première période mais ensuite, à 2-1, elles ne font pas les malignes non plus. Puis il y a la triple peine : penalty, expulsion et but. Cela fait beaucoup au moment où tu es le mieux. On allait faire entrer (Sandrine) Brétigny pour passer en 4-4-2. Les filles ont été héroïques. C’est cher payé (le score, 2-4). »

Bruno Bini, le sélectionneur, en conférence de presse

 Angleterre-France : 1-1, 3-4 aux t.a.b 
La conquête des coeurs

Date : 9 juillet 2011
Lieu : Leverkusen / 26 395 spectateurs
Buts. - Angleterre : Scott (59e) ; France : Bussaglia (87e)
Tirs au but . - France ratés par Abily (0-0) ; réussis par Bussaglia (1-1), Thiney (2-2), Bompastor (3-3) et Le Sommer (4-3).
La fiche technique

Le match

Pour leur premier quart de finale d'un Mondial, les coéquipières de Sandrine Soubeyrand affrontent l’Angleterre sans Bérangère Sapowicz, suspendue et remplacée par Céline Deville. Elles dominent mais ne concrétisent pas leurs occasions contrairement aux Anglaises. Sur un ballon en profondeur, Jill Scott profite d’une mésentente dans la défense et lobbe la gardienne française (0-1, 59e). Les Anglaises reculent, les Bleues poussent et Élise Bussaglia, d’une magnifique frappe pleine lucarne, accroche la prolongation (1-1, 88e). Malgré un net ascendant psychologique et physique, les joueuses de Bruno Bini doivent finalement en passer par la séance de tirs au but. La première tentative manquée par Camille Abily rappelle de mauvais souvenirs : jamais jusqu’ici les Françaises ne sont sorties victorieuses de l’exercice en compétition ! Bussaglia remet les deux équipes à égalité avant un sans-faute de Thiney, Bompastor et Le Sommer, entrée à la 106e minute. En face, les deux dernières tireuses adverses échouent (frappe non cadrée puis transversale). Les Bleues peuvent dévaler le terrain, se sauter dans les bras, pleurer de joie... Elles verront les demi-finales d’un tournoi pour la première fois. Un peu plus tard dans la soirée, l’élimination surprise de l’Allemagne par le Japon (0-1 a.p.) leur assure une participation inédite aux Jeux Olympiques de Londres, à l’été 2012. Une équipe est née.


Célébration entre Élise Bussaglia et Marie-Laure Delie après l'égalisation de la première (photo PPG / ICON SPORT). 

Le chiffre

1,1 M
En million, le nombre de téléspectateurs ayant suivi le match et la prolongation sur Direct 8. Un total multiplié par deux au moment de la séance de tirs au but (2,4). Cette audience élevée sera similaire lors de la demie : 2,3 millions de personnes soit 16,7% de part d’audience.  

 La témoin :
Élise Bussaglia (192 sélections entre 2003 et 2009)

« En général, je n’ai pas une bonne mémoire mais je ne risque pas d’oublier ce match. On était menées 0-1 jusqu'à la fin, on avait eu des occasions assez dingues sauvées sur la ligne et puis il y a eu cette action où Marie-Laure (Delie) me met un ballon parfait… J’ouvre mon pied, je fais le bon geste, but. Jusque-ici, les Anglaises avaient eu de la chance mais là, ça avait tourné. On ne pouvait plus perdre ce match. On va aux prolongations, on ne parvient pas à faire la différence et se présentent les penalties. Ça ne commence pas très bien avec Camille (Abily) qui rate le sien. Je lui ai dit : ‘‘Ce n’est pas grave, on va gagner’’. Je le sentais. Une Anglaise (White) tire sur la barre et on est qualifiées. On est en demi-finales pour la première fois ! Malheureusement, je ne peux pas trop le fêter car je reste longtemps au stade à cause du contrôle anti-dopage. Dans la voiture qui nous reconduit à l’hôtel, le docteur m’apprend qu’on est aussi qualifiées pour les JO. On est en demies et on va aux Jeux ! »

 France-États-Unis : 1-3 
Battues à l’expérience 

Date : 13 juillet 2011
Lieu : Mönchengladbach / 25 676 spectateurs
Buts. - France : Bompastor (55e) ; États-Unis : Cheney (9e), Wambach (79e), Morgan (82e)
La fiche technique 

Le match

Huit jours après leur revers face aux Allemandes, les Françaises retrouvent le Borussia Park où elles affrontent les États-Unis, 2 Coupes du Monde (1991 et 1999) et 3 Jeux Olympiques (1996, 2004, 2008) remportés. Si en compétition, l’affiche est inédite, le bilan des confrontations amicales a de quoi faire pâlir les Tricolores (voir chiffre) ! Sur le terrain, l’écart n’est pourtant pas si grand. Dangereuses d’entrée, les Américaines trouvent la faille par Lauren Cheney (1-0, 9e), une minute après que Louisa Necib a vu sa tentative lobée repoussée en corner par Hope Solo. Les joueuses de Bruno Bini accusent le coup et se réveillent à la demi-heure de jeu : Thiney oblige Solo à une claquette quand Bussaglia voit sa frappe s’écraser sur la transversale. Ce n’est que partie remise. Au retour des vestiaires, les Bleues concrétisent leur domination en égalisant sur un centre tendu de Sonia Bompastor, meilleure Française du match, qui surprend Solo (1-1, 55e). Les Bleues manquent ensuite de réalisme avant le regain américain du dernier quart d’heure. En trois minutes, Abby Wambach brise le rêve tricolore. L’attaquante marque de la tête sur corner (79e, 2-1) avant de servir Morgan (82e, 3-1) à un moment où les espaces se font, forcément, plus nombreux. La finale s’envole mais la France n’a pas de quoi rougir. 


79ème minute : l'Américaine Abby Wambach trompe Bérangère Sapowicz et la défense tricolore (photo Action Press / ICON SPORT).

Le chiffre

14
Confrontations amicales entre la France et les États-Unis. Le bilan tricolore ? 2 victoires, 1 nul et 11 défaites (13 buts marqués, 40 encaissés).

La témoin :
Sonia Bompastor (156 sélections entre 2000 et 2012)

« C’est notre première demi-finale face aux États-Unis, une grosse nation du football féminin, alors la défaite peut paraître logique sauf qu’en revoyant les images, on se dit qu’il y avait sûrement mieux à faire. On rentre bien dans le match mais elles ouvrent le score. J’égalise sur un but très chanceux : je veux mettre le ballon à Gaëtane (Thiney) dans la profondeur, incompréhension de la gardienne et avec le rebond, le ballon prend de la vitesse et finit au fond. À ce moment-là, on se dit que c’est possible. Les Américaines étaient moins bien et il restait une trentaine de minutes mais on cède sur coup de pied arrêté : corner, Abby Wambach, 1-2. Mentalement, on est touchées. Je pense qu’il y a alors une décompression mentale qui explique ce troisième but encaissé. »

 Suède-France : 2-1 
Des larmes et de l’espoir

Date : 16 juillet 2021
Lieu : Sinsheim / 25 475 spectateurs
Buts. - France : Thomis (56e) ; Suède : Schelin (28e), Hammarström (81e)
La fiche technique 

Le match

C’est là où tout a commencé, à Sinsheim, que l’aventure s’achève. L’occasion est belle d’écrire l’histoire en validant cette Coupe du monde réussie par l’obtention d’un podium. Seulement, face à la Suède, rien ne se passe comme prévu et les coups durs s’enchaînent. Sur l’ouverture du score de Lotta Schelin (0-1, 28e), la gardienne Bérangère Sapowicz est touchée à une cheville. Bruno Bini doit aussi gérer la blessure de Louisa Necib. Il procède donc à un double changement avec les entrées de Céline Deville et Élodie Thomis. Choix payants puisque cette dernière égalise après une belle percée (1-1, 56e). Ce but, combiné à l’expulsion d’Oqvist (68e), laisse présager une fin de match haletante où la chance pourrait tourner en faveur des Bleues. Malgré de nombreuses tentatives (19 tirs, 8 cadrés), elles ne parviennent pas à concrétiser leur domination. L’histoire se répète. Solidaires et accrocheuses, les Suédoises vont exulter lorsque Hammarström s’en va inscrire l’un des plus beaux buts du tournoi. À la suite d’un corner, elle enchaîne un coup du sombrero et une demi-volée du gauche, synonyme de troisième place. Quatrièmes, les Bleues sont inconsolables. Seule la perspective des JO adoucit leur peine. 


Élodie Thomis face à la Suède (photo Photoshot / ICON SPORT). 

La témoin :
Élodie Thomis (141 sélections entre 2005 et 2017)

« Je me souviens de mon but. Je tire de loin, ça rentre dans un trou de souris, côté droit de la gardienne, une chance improbable. Et je commence à faire une danse bizarre ! Je n’ai jamais su quoi faire quand je marquais. Certains préparent des choses, moi jamais. Quand j’égalise, on y croit mais j’ai assez d’expérience pour savoir qu’il reste encore beaucoup de temps. Au coup de sifflet final, on se réconforte avec la place qualificative pour les Jeux Olympiques. On ne partait pas favorites avant cette Coupe du monde mais on a tout donné et ce n’est que du bonus d’être arrivées à ce stade de la compétition même si, forcément, on rêvait un peu plus à chaque étape franchie. Quelque chose est né entre le public et cette Équipe de France. On a conquis les gens tout en faisant tomber les préjugés. » 

Lire aussi : 2003, la grande découverte

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