Foot5 : aménager et entretenir un terrain

Dans le cadre du Fonds d’aide au football amateur, la FFF finance la création d’installations sportives et accompagne les territoires dans leur utilisation, préservation et animation. Afin de vous aider, nous vous proposons une série en trois volets dont le dernier porte sur les terrains de Foot5.

Le Foot5 est une pratique en plein essor. Forte de ses 2 millions de pratiquants, elle se situe au cœur du programme de développement du football loisir lancé par la Fédération Française de Football en 2015. Pour soutenir la structuration de la discipline et favoriser l’accès de ses licenciés, la FFF accompagne et finance la construction de terrains dédiés. Découvrez nos conseils pour élaborer votre projet et entretenir votre installation.

 Vous envisagez de créer un terrain ? 

La création d’un terrain de Foot5 offre aux territoires un espace de pratique supplémentaire, parfaitement adapté au développement de nouvelles disciplines et à l’intégration de nouveaux publics.

Une première réflexion autour de l’implantation de l’installation est nécessaire en se rapprochant notamment des acteurs locaux (clubs, associations, parties prenantes). Dans le cadre d’un financement via le Fonds d’aide au football amateur (FAFA), le terrain devra être nécessairement situé dans un complexe sportif dont une installation est classée T6 minimum (en savoir plus sur le classement des installations sportives). Cette localisation présente plusieurs avantages : elle favorise l’accès direct des pratiquants à l’équipement avec la présence de vestiaires et d’un point d’eau, elle assure son utilisation optimale durant l’année via son animation par le club affilié à la FFF, enfin elle facilite sa surveillance lors de la mise en place de créneaux en libre-accès.

Les territoires doivent également prêter une attention particulière à la surface sur laquelle sera installé le terrain. Thomas Rault, responsable commercial chez le fabricant Eurofield, préconise « de privilégier des supports en dur de type dalle béton ou bien béton poreux comme des anciens terrains de sport en friche. Ces supports permettront un remplacement plus simple du tapis lors de sa fin de vie. » 

Il faudra aussi veiller à la planéité de la surface pour éviter l’accumulation d’eau pluviale : dans le cas d’un support en enrobé, une pente transversale de 0,5% sera idéale. Alexandre Lecocq, responsable technique chez Agorespace, complète le propos en rappelant « qu’il est important de vérifier la perméabilité de l’enrobé et d’effectuer si nécessaire un hydro-décapage avant la pose du terrain afin de déboucher les pores qui ont tendance à s’écraser rendant la plateforme imperméable. »

 Quel revêtement ? 

La surface de jeu est obligatoirement composée de gazon synthétique mais plusieurs variantes s’offrent aux porteurs de projet quant au choix de ce dernier, à la nature voire à la présence ou non de remplissage.

Il est possible de privilégier un revêtement (chargé ou non) avec couche de souplesse. Cette dernière est une bande généralement composée de matériaux liants et de granulés élastomères, située sous la couche en gazon synthétique afin d’absorber les chocs. Pour Alexandre Lecocq, cette couche « permet de maintenir durablement les performances sportives du revêtement. Étant placée sous le gazon, elle n’est exposée à aucune usure directe, ni des joueurs ni des intempéries. » Thomas Rault précise que « son rôle est d’autant plus important lorsque les matériaux de remplissage sont naturellement durs comme le sable, les noyaux d’olives ou le rafle de maïs. » Cette option possède l’avantage d’un entretien simplifié du fait de la diminution ou de l’absence de remplissage, elle accroît la stabilité du terrain et optimise le confort de jeu des utilisateurs.

Photo SPORTPACK / FFF

Plusieurs options s’offrent aux porteurs de projet quant à la présence et/ou au type de remplissage à privilégier. L’opération de lestage permet aux fibres de rester droites avec une meilleure résistance au piétinement, elle génère un effet drainant et permet une très bonne utilisation du terrain après de fortes pluies. Il existe différents types de matériaux : granulats élastomères, sable, liège, noyaux d’olive... Dont le choix s’effectue sur la base de contraintes économiques, environnementales, de la performance sportive et de la fréquence d’entretien souhaitée.   

Enfin, le choix du gazon doit également être minutieusement réfléchi. Il faudra penser à vérifier la hauteur de fibres qui doit être de 55mm minimum sans couche de souplesse ou entre 30 et 40mm avec couche de souplesse pour respecter le cahier des charges fédéral. Cette norme garantit un plus grand confort de jeu aux pratiquants, une meilleure souplesse et permet de limiter le risque de blessures. Thomas Rault (Eurofield) rappelle qu’il faut se montrer vigilant en « optant pour un complexe synthétique qui dispose bien d’un procès-verbal de laboratoire sportif en conformité aux normes NF P90-112 et EN 15-330. En outre, le nombre de brins par mètre carré et le poids du velours sont deux indicateurs importants qui renvoient à la quantité de fibres synthétiques présentes sur le tapis » et qui peuvent aider les porteurs de projet à arbitrer entre plusieurs gazons synthétiques.

 Quid des aménagements ? 

Dans le cadre du FAFA, la FFF exige l’installation de filets de protection autour du terrain. Ces filets pare-ballons fixés sur les palissades favorisent la continuité du jeu, tout en sécurisant l’accès à l’aire de jeu. Pour le filet, des mailles résistantes sont recommandées, de taille réduite pour limiter les risques d’escalade ou d’affaissement de l’équipement. En complément, un filet de toit peut être envisagé, notamment lorsque l’installation est située à proximité d’une voie publique et que les sorties de ballons peuvent s’avérer dangereuses.

L’éclairage du terrain de Foot5 est obligatoire pour un co-financement du FAFA. Cet éclairage indépendant de l’éclairage public, favorise l’utilisation optimale du terrain en soirée ou en période hivernale.

Photo SPORTPACK / FFF

 Et l’entretien ? 

Un nettoyage simplifié mais régulier de votre équipement permettra de préserver la qualité du jeu et favorisera la pérennité de l’installation.  

La première opération de nettoyage réside dans le ramassage hebdomadaire des feuilles, branches ou déchets qui pourraient s’accumuler sur le terrain. Cette dépollution peut être réalisée à l’aide d’un souffleur en veillant à ne pas déplacer les matériaux de remplissage.

Le brossage du terrain permettra de redresser les fibres et d’uniformiser la répartition du remplissage. En effet, les actions de jeu et le piétinement intensif du revêtement peuvent générer des déplacements de la charge, ce qui représente un danger pour les pratiquants et favorise l’usure prématurée des fibres. Alexandre Lecocq (Agorespace) préconise un brossage « toutes les 40 à 50 heures de jeu ».

Une surveillance sera portée sur le niveau de remplissage, plus particulièrement au niveau des points de penalty et des surfaces de réparation, des espaces particulièrement utilisés. « Il est important de maintenir un niveau de remplissage minimum sur l’ensemble du terrain. Il ne faut pas dépasser 15mm de fibre libre en surface », conseille Alexandre Lecocq. Une recharge globale ou localisée pourra être réalisée en fonction du besoin, cette dernière devra être de la même nature que la charge originelle.

Dernier point de contrôle indispensable : la vérification des joints de collage, des serrages et des filets. Thomas Rault recommande « le passage d’une société spécialisée une fois par an pour une opération d’entretien spécifique et approfondie du terrain : décompactage profond, dépollution, vérification des collages, niveau de remplissage… » 

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