L'Allemagne brise le rêve français

Revenus au score dans une finale haletante, les Bleuets se sont finalement inclinés aux tirs au but (2-2, 4 tab 3) face à l'Allemagne en finale de la Coupe du monde U17 ce samedi 2 décembre.

Six mois jour pour jour après la défaite (0-0, 5 tab 4) en finale de l'Euro U17, l'histoire s'est répétée pour la sélection U18, à nouveau battue (2-2, 4 tab 3) par l'Allemagne en finale du Mondial organisé en Indonésie. 

Menés de deux buts après 50 minutes, les joueurs de Jean-Luc Vannuchi ont trouvé les ressources pour revenir au score et auraient même pu s'imposer dans le temps réglementaire avec plus de réalisme offensif. 22 ans après le sacre de la génération 1984, les jeunes 2006 s'inclinent sur le fil. 

 LE MATCH 

Les Allemands démarrent mieux la rencontre et pensent même ouvrir le score par Paris Brunner mais Espen Eskås signale un hors-jeu (4e). Les Bleuets subissent pendant les vingt premières minutes avant de se procurer leur première occasion par Saïmon Bouabré qui bute sur Konstantin Heide (22e). Avant la demi-heure de jeu, l'Allemagne concrétise sa domination en obtenant un penalty pour une faute d’Aymen Sadi dans la surface. Brunner ne laisse pas passer l'occasion et prend Paul Argney à contrepied (1-0, 29e). 

L'ouverture du score allemande (Germain REZÉ / FFF)

Au retour des vestiaires, les Tricolores semblent bien mieux et commencent à s'installer dans la moitié de jeu adverse. Malheureusement, au terme d'un contre bien mené par l'Allemagne, Noah Darvich est à la réception d'un centre de Max Moerstedt et fait le break (2-0, 51e). Pas de quoi faire tergiverser les joueurs de Jean-Luc Vannuchi qui répondent du tac au tac par Saïmon Bouabré qui marque d'une belle frappe rasante du droit (2-1, 53e). 

La réduction du score de Bouabré (Germain REZÉ / FFF)

Dès lors, les Bleuets multiplient les belles opportunités d'égalisation. D'abord par Yvann Titi dont la tête est repoussée par Heide (55e) puis sur une lourde frappe de Mathis Amougou qui flirte avec le cadre (60e). En supériorité numérique après le second carton jaune reçu par Winners Osawe (69e), les Français acculent leurs adversaires et, après deux belles opportunités pour Fode Sylla (83e, 84e), c'est finalement Mathis Amougou qui égalise au terme d'un superbe mouvement collectif (2-2, 85e). 

La joie des Bleuets sur l'égalisation (Germain REZÉ / FFF)

Dans une fin de match folle et décousue, aucune des deux formations ne parvient à prendre l'avantage. Comme il y a six mois jour pour jour, en finale de l'Euro U17, elles doivent se départager lors de la séance des tirs au but. Et malgré deux belles parades de Paul Argney devant Da Silva Moreira et Brunner, Konstantin Heide repousse les tentatives de Meupiyou et Gomis tandis que Sangui voit sa frappe heurter la barre transversale adverse. L'Allemagne remporte sa première Coupe du Monde U17.

 LES RÉACTIONS 

Jean-Luc Vannuchi (sélectionneur) : « On ne peut être que fier du parcours de cette équipe. Ce soir, ce qui est dommage, c’est qu’on n’a joué qu’une mi-temps sur deux. Le changement à la pause nous fait du bien mais encore une fois – comme à l’Euro – on a les occasions pour tuer ce match en supériorité numérique et on ne le fait pas. Derrière, comme il y a six mois, on prend les devants lors de la séance fatidique et ça ne suffit pas non plus. Le sport de haut niveau c’est aussi ça. Je suis extrêmement déçu pour ce groupe qui méritait mieux, mais si nous n’avons pas le titre ce soir c’est aussi car il nous manquait peut-être quelque chose. Maintenant il va falloir digérer, passer à autre chose ».

Philippe Diallo (président de la FFF) : « Je suis à la fois fier d’eux car ils sont parvenus en finale de l’Euro puis du Mondial en l’espace de 6 mois – ce qui démontre la qualité de la formation française mais aussi du sélectionneur Jean-Luc Vannuchi – et en même temps très triste de ces deux défaites aux tirs au but. Notre groupe a fait preuve de beaucoup de détermination pour revenir au score après avoir été mené de deux buts. Avec un petit peu plus de lucidité, on aurait pu faire basculer la rencontre dans le temps règlementaire. Cela aurait récompensé le formidable travail de ces jeunes et du staff. Ils sont vice-champions d’Europe et du monde, c’est déjà pas mal mais ils auraient mérité mieux ».