Raphaël Reynaud : « Un groupe extraordinaire »

Qualifié pour une première Coupe du monde, le sélectionneur de l'Équipe de France Futsal présente les vingt-cinq joueurs qui ont pris part à cette campagne historique avant le dernier match des éliminatoires en Allemagne, mercredi soir (18h30).

Thibault GARROS : « Le premier gardien sorti du Pôle France. En D1 Futsal, à Toulouse, il s’affirme vraiment au haut niveau, à 20 ans. Il est doté d’énormes qualités d’explosivité, des qualités athlétiques et de jeu au pied qui lui permettent de prétendre à aller encore plus haut et à taper très sérieusement à la porte de l’Équipe de France.  Il a parfois manqué un peu d’ambition mais aujourd’hui il est en train de prendre la mesure de tout son potentiel. »

Francis LOKOKA : « Magic Lokoka ! Un gardien très explosif, spectaculaire capable de parades extraordinaires. Il s’appuie sur de belles qualités athlétiques et une tonicité hors normes. C’est un gardien qui s’est construit dans le show. On a essayé de l’amener vers davantage de rigueur et de complémentarité par rapport au jeu et aux joueurs. C’est un gardien qui nous a qualifié pour la Coupe du monde. Dans la vie, Francis est moins démonstratif. C’est quelqu’un qui est très attachant. »

Francis Lokoka (photo Ludovic BRUNEAU / FFF).

Louis MARQUET : « Le capitaine de l’Étoile Lavalloise. Un gardien très complet. Grande force athlétique. Un gabarit unique qui lui permet d’être très complémentaire de Francis. Il a grandi avec son club et il continue de grandir. Il s’affirme au plus haut niveau en Ligue des champions. C’est quelqu’un de très, très discret, qui ne dit pas le mot de trop, très à l’écoute, observateur. Ca fait du bien d’avoir aussi des personnalités comme ça dans un groupe qui ne manque pas d’exubérance (sourire). »

Souheil Mouhoudine est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs du monde, l’un des plus respectables et respectés.

  

Souheil MOUHOUDINE : « La pierre angulaire de l’équipe. Le socle sur lequel on a construit l’équipe. Un joueur plus que complet. Aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs du monde, l’un des plus respectables et respectés. Très complet parce que sûrement le meilleur défenseur au monde mais se rajoute à cela l’inspiration de la passe et le fait qu’il ait réussi à devenir un finisseur. C’était ce qui lui manquait dans le jeu. Son coté altruiste le poussait peut-être à se mettre un peu trop au service des autres. On souhaite qu’il pense un petit peu plus à lui. En dehors du parquet, Souheil entraîne les autres, il amène de la vie, du soleil dans le groupe. Toujours à faire la petite blague, à lancer les chansons. C’est le détonateur qu’on n'attend pas mais il est là. »

Souheil Mouhoudine (photo Eddy LEMAITRE / ICON SPORT / FFF). 

Mamadou TOURÉ : « C’était le petit gars de Souheil. Il s’émancipe avec son parcours en club et pas n’importe lequel (FC Barcelone). Un talent pur, incroyable, un sens du contre pied, une qualité de passe et un relâchement qui lui permet de deployer tous les gestes techniques possibles. C’est déjà un joueur important de l’Équipe de France même s’il faut qu’il reste vigilant à ne pas s’emballer, ne pas s’enflammer. De temps en temps, il peut choisir la mauvaise option au mauvais moment sur le terrain. C’est un garçon qui dissimule son intelligence derrière une forme d’indolence. »

Mamadou TOURÉ : «  Le deuxième Mamad' ou le premier puisque c’est le plus âgé des deux ! Toujours ensemble, inséparables. Un paradoxe à lui tout seul. Il figurait parmi les meilleurs buteurs de la saison passée tout en étant l'un des meilleurs défenseurs. Nous, on l’appelle le gratteur de ballons, celui capable d’arracher des ballons à l’adversaire, injouable dans les duels. En Croatie, il a gagné absolument tous ses duels et n’a perdu aucun ballon, ce qui est rare. Sa plus grande force, c’est l’aspect défensif mais il marque beaucoup de buts. Il est très opportuniste et très précieux. Dans la vie, il cultive aussi ce paradoxe, très timide mais très extraverti dès qu’il est avec le groupe, il parle tout le temps, constamment en train de défendre des convictions dans les débats et c’est lui qui parle le plus fort. »

Youness AHSSEN : « Sûrement le joueur le plus adroit du groupe avec son pied droit. Il met le ballon où il veut. La première fois que je l’ai vu, à Lyon, il avait seize ans et il avait mis trois penalties à 10 mètres d’affilée. Je n’ai encore jamais revu ça. Youness s’est transformé en sportif de haut niveau à la force de caractère et de volonté. C’est un garçon très bien élevé. Il peut avoir des moments de bouderies quand il est contrarié et il lui arrive de basculer dans le mutisme mais c’est un garçon extrêmement charmant. »

Sid Belhaj est le maître tacticien de l’équipe, qui parle au groupe, capable de prendre le relais du staff et d’apporter des idées aussi.

  

Sid BELHAJ : « Sid, c’est la valeur sûre, au fil du temps. Il doit sa carrière à son travail, sa persévérance, sa lucidité et son intelligence. Au départ, compte tenu de son gabarit, personne n’aurait misé un centime sur lui mais il est toujours là, et on a l’impression qu’il sera toujours là. Quand on fait le groupe, il est juste évident que Sid en fait partie pour ses performances, pas pour son passé. Un joueur exceptionnel. Le maître tacticien de l’équipe, qui parle au groupe, capable de prendre le relais du staff et d’apporter des idées aussi. C’est l'un de nos capitaines. Quelqu’un d’extrêmement précieux. J’espère pour lui qu’il battra le record du nombre de sélections, et tous les records car on ne sait pas où il va s’arrêter. Sid est très soucieux du respect des autres et de ce fait éminemment respecté par le groupe car intouchable sur les valeurs. »

Sid Belhaj (photo Pauline CARRÉ / APL / FFF). 

Amin BENSLAMA : « Le benjamin du groupe. Le premier joueur issu du Pôle France à avoir intégré l’Équipe de France. Un joueur attachiant, comme les ados (sourire). D’abord attachant parce que sa personnalité en fait un garçon formidable, très gentil, imperméable à la pression, aux difficultés. Il trace son chemin avec une force incroyable. Et parfois, à l’entraînement un peu trop de facilités qui peuvent agacer le coach et ses partenaires. Sa première qualité de futsaleur, c’est l’inspiration. C’est un malin. Il a développé de solides qualités athlétiques notamment sur l’aspect défensif. Il est capable de faire tout ce qu’on attend d’un défenseur en Équipe de France avec le projet de jeu qui est le nôtre c’est-à-dire agresser, arracher, presser, développer des contre-transitions. C’est ce qui en fera un grand joueur de demain s’il continue sur cette voie. »

Ayoub SAADOAUI : « C’est le soldat de l’équipe. Celui sur qui on peut s’appuyer défensivement, qui se sacrifie, capable d’arracher des ballons, des qualités de pressing. Un énorme défenseur. Au-delà ça, il l’a prouvé dans cette campagne de qualification, il est capable de frapper, de marquer. C’est un joueur très précieux qui se met toujours au service du groupe. C’est une personne tout le temps positive. Il est tout le temps heureux quelque soient les difficultés. L’Équipe de France le porte. C’est important pour le groupe de pouvoir s’appuyer aussi sur sa bonne humeur. Je le connais depuis très longtemps, je l’ai vu évoluer, je l’ai vu faire des erreurs et persévérer. »

Steve BENDALI : « Steve est un joueur que je connais depuis longtemps aussi, de la génération d’Ayoub et Youness. Je ne l’avais pas pris en sélections de jeunes, ou juste une fois. Il était à Bagneux, puis il est parti se construire à Nantes. J’avais trouvé ça remarquable. Steve a cru en lui. C’est sa très grande force d’être persévérant dans le travail. Steve savait qu’il pouvait aller au plus haut niveau et malgré les difficultés, il a toujours une approche très juste, lucide en ayant toujours en tête que ce n’est qu’un passage et que le meilleur est à venir. Avec son pied gauche redoutable et sa tonicité de fou, il électrise vraiment les matches et le groupe par moment. Un garçon réservé mais, si on lui demande, capable de prendre plus de responsabilités. C’est ce que je lui demande au fil du temps. Steve a besoin de son équilibre professionnel. La journée à attendre que ça passe, à attendre que l’entraînement arrive, ce n'’est pas trop son truc. C’est par équilibre et par réflexion qu’il a besoin de travailler à côté du Futsal. »

Steve Bendali (photo Ludovic BRUNEAU / FFF). 

Ouassini GUIRIO : « Ouass, c’est notre dynamiteur. C’est celui qui, aujourd’hui, est le plus en capacité de créer des décalages avec sa vitesse supersonique mais pas que. C’est un joueur intelligent, qui comprend le jeu, qui se nourrit des autres et qui progresse à leur contact. Sa blessure lui a imposé de trouvé d’autres solutions. Il est devenu beaucoup plus tactique, réfléchi. C’est la star de demain. Un garçon bien élevé lui aussi, sans arrière pensée, simple. Un élément moteur du groupe sans penser l’être. Il peut sembler effacé mais ce n’est pas le dernier pour mettre l’ambiance quand il le faut. »

Nelson LUTIN : « Le monde entier du Futsal le connaît par ses exploits. Je pense que la Coupe du monde sera l’occasion pour lui, en tous cas je lui souhaite, de montrer qu’il n’est pas seulement un joueur d’exploits mais aussi un joueur de régularité. Il a eu une période de méforme mais il n’a rien perdu de sa qualité de frappe devant le but, pied droit, pied gauche. Sa tonicité pour frapper en fait un joueur redoutable. Nelson est tout le temps en train de rire, de mettre l’ambiance, détaché des événements, c’est la grande force de ce groupe mais c’est aussi la sienne de posséder cette qualité-là. »

Nelson Lutin (photo Hugo PFEIFFER / ICON SPORT / FFF). 

Nicolas MENENDEZ : « Nico, ses coéquipiers l’appellent ''la bête'', ce n’est pas un hasard. C’est un monstre athlétiquement et mentalement. C’est une éponge, si vous lui dites que c’est un joueur de district, ce sera un joueur de niveau district, si vous lui dites que c’est le meilleur pivot du monde il y a des chances pour qu’il le devienne. C’est un joueur au potentiel insoupçonné avec comme qualité première de toujours vouloir aller de l’avant, amener l’équipe vers l’avant. Il ne s’avoue jamais battu. C’est pour moi un joueur différent des autres et comme les différences s’additionnent, c’est important d’avoir un Nico dans son groupe. »

Ronny ZAKEHI : « Ronny fait le lien entre les générations dans le groupe, les anciens et les jeunes. Au travers de sa personnalité, de son côté détaché, bon vivant et sérieux à la fois, il ramène tout le monde à lui et tout le monde dans la bonne direction. C’est un pivot massif, il frappe très vite et très fort, il se retourne très vite. Il est très adroit sur coups de pied arrêtés, sur les volées. Il est complémentaire des autres pivots. C’est un showman et une bête de frappes. »

Abdessamad Mohammed est un joueur exceptionnel qui est déjà et restera dans la légende de l’Équipe de France.

Raphaël Reynaud

Abdessamad MOHAMMED : « Le buteur né. J’ai mis longtemps à comprendre comment il fonctionnait et j’ai compris sur un exercice tout simple que l’on avait proposé à l’entraînement. Un exercice auquel tous les joueurs auraient répondu de la même façon mais lui a inventé quelque chose pour répondre à l’exercice. C’est ça "Abde", il est dans le contre-pied, là où on ne l’attend pas, toujours dans la recherche de l’endroit où les autres n’iront pas et où on ne l’attend pas. C’est sa grande qualité de buteur : il est très malin et c’est un monstre de travail, d’hygiène alimentaire. Il s’est construit et il continue de se construire en tant que sportif de haut niveau et d'athlète. C’est admirable. Il aurait pu se contenter d’être ce qu’il est. Il a la soif et la faim de continuer de progresser encore et toujours. C’est ce qui en fait un joueur exceptionnel, qui est déjà et restera dans la légende de l’Équipe de France. »

Abdessamad Mohammed (photo Eddy LEMAITRE / ICON SPORT / FFF). 

Joévin DUROT : « Le successeur désigné de Djamel Haroun. On a souhaité, en arrivant, le mettre dans la lumière et c’est une grande réussite. C’est un joueur pour qui le projet de jeu de l’Équipe de France a été construit sans qu’on le sache. Il est très habile au pied, extrêmement intelligent dans son approche du jeu et très serein, détaché au niveau du mental. Il colle avec le groupe et avec l’état d’esprit de l’équipe. Avec sa blessure, et même à son âge, il a pris le taureau par les cornes pour commencer à envisager de se construire en tant qu’athlète de très haut niveau. Je pense que sa blessure le rendra plus fort encore. Il le faudra parce que les autres gardiens ont gagné de la place. »

Kévin Ramirez est le premier qui a donné la direction du professionnalisme. Tout est pro chez lui dans son approche, sa carrière. Il incarne la passion du Futsal.

 

Kévin RAMIREZ : « C’est le capitaine de ce groupe, le capitaine de la première heure, le relais entre le staff et le groupe. Il donne la direction. C’est le premier qui a donné la direction du professionnalisme. C’est un professionnel jusqu’au bout des ongles. Tout est pro chez lui dans son approche, sa carrière. Il incarne la passion du Futsal, connaît tous les joueurs, tous les entraîneurs. C’est un élément essentiel de la qualification malgré tout. Sur le terrain, c’est un ordinateur, hyper complet, capable de colmater, de passer, de marquer, de défendre, d’équilibrer. Un joueur incontournable. »

Kévin Ramirez (photo Sandra RUHAUT / ICON SPORT / FFF). 

Boulaye BA : « Boubou, c’est le joueur avec la qualité de passes la plus imprévisible. Il aurait pu jouer aux échecs, il a toujours deux coups d’avance. Il a une intelligence folle dans la compréhension du jeu et un coté instinctif. Son envergure fait que c’est un joueur très utile sur les coups de pieds arrêtés, dans sa capacité d’intercepter et de gratter les ballons. C’est un joueur singulier qui peut nous apporter des options différentes en fonction de l’adversaire notamment et un garçon solaire et radieux. »

Youba SOUMARÉ : « Soldat. Contre-attaquant. Joueur d’instinct mais pas que. Une facilité à trouver ses pivots. Un joueur beaucoup plus complet même que ce que lui-même veut bien penser. Il a des qualités athlétiques, de vitesse et d’explosivité qui en font surtout un très bon défenseur. C’est un joueur que le groupe et le staff adore. »

Arthur TCHAPTCHET : « Le pivot type. Joueur sur qui on peut s’appuyer, capable de frapper des deux pieds. Il a énormément progressé dans sa capacité à mener fort un duel au niveau international. Il nous apporte aussi beaucoup de variété : il est droitier, la plupart de nos autres pivots sont gauchers. C’est l’homme d’un match pour l’instant, en Croatie. Il a fait un match exceptionnel. Dans la vie, Arthur est à l’inverse de ce qu’il peut montrer sur le terrain avec sa voix douce et sa personnalité discrète, sa gentillesse absolue. »

Arthur Tchaptchet (photo Ludovic BRUNEAU / FFF). 

Inza KONÉ : « Sûrement le pivot de demain. Grosses qualités athlétique et d’envergure surtout. Il culmine à 2 mètres, c’est le plus grand du groupe. Joueur capable de grandes choses compte tenu de son envergure et son adresse. C’est un miracle d’être aussi adroit en étant aussi grand. C’est un joueur d’avenir. S’il arrive à avoir une vision encore plus collective et des sacrifices que son poste et son rôle exigent il a tout pour devenir le pivot de demain. »

Mickaël DE SA ANDRADE : « Son coach à Nantes dit de lui qu’il a tout compris du Futsal. C’est un 1995, comme Souheil. Je l’ai eu sur son premier rassemblement en sélection de jeunes et il m’avait bluffé par la qualité de ses déplacements. C’est le joueur qui se déplace le mieux entre les lignes, entre les joueurs. Il est chirurgical dans sa compréhension des déplacements. Il fait des efforts incroyables pour optimiser ses capacités athlétiques depuis deux saisons. Il peut nous apporter toute sa science du Futsal quand on en a besoin. Son état d’esprit est irréprochable. »

Landry N’GALA : « C’est le freestyler mais il est capable de bien défendre également. Il pourrait être encore l’un des meilleurs joueurs du monde s’il s’en donnait les moyens et s’il trouvait la structure qui lui permette de devenir le joueur qu’il devrait être. C’est un vrai joueur de haut niveau. Il adore le Futsal. C’est peut-être celui qui regarde le plus de matches. C’est le joueur de l’Euro 2018, il avait montré toute l’étendue de sa classe. On souhaiterait qu’il soit aussi le joueur de 2024. »

Landry N'Gala (photo PAULINE CARRÉ / APL / FFF).