Sonia Bompastor : « On veut gagner tous les trophées » 1/2
Nommée fin avril sur le banc de l’Olympique Lyonnais, Sonia Bompastor affiche ses ambitions et sa soif de victoires au sortir de la première saison blanche du club depuis 2006. Volet 1 de l’entretien.
On l’a rencontrée cette semaine au Groupama OL Training Center, situé en face du Groupama Stadium qui accueillait France-Finlande (2-0, mardi). Un peu plus de quatre mois après sa nomination comme entraîneure de l’équipe féminine lyonnaise, une première pour elle et le club, Sonia Bompastor (41 ans) a toujours la banane. La retrouver sur le banc de l’équipe avec laquelle elle a soulevé 12 trophées dont deux Ligues des champions (2011, 2012) sonne comme une évidence. L’ancienne défenseure internationale, devenue directrice de l’OL Academy, allait y venir, restait à savoir quand. Ce qui a davantage surpris, en revanche, c’est que l’OL ne remporte rien la saison passée. Une année blanche que la coach et ses joueuses veulent effacer. Elles partent en reconquête.
LE DÉBUT DE SAISON
« Les automatismes se mettent en place »
« Souvent dans mon analyse, je détache le résultat du contenu. Sur les résultats (4 victoires, 13 buts marqués, 2 encaissés toutes compétitions confondues), c’est positif, on marque des buts, on est solide défensivement, on concède peu d’occasions et de buts. Dans le contenu, sur le dernier match face à Saint-Étienne (6-0, le 5 septembre en D1 Arkema), on a vu que les automatismes se mettent en place. L’intégration des nouvelles joueuses se passe bien. Je suis satisfaite de l’état d’esprit affiché, les filles sont à l’écoute, elles travaillent bien. L’idée, c’est d’avoir toujours cette remise en question pour avancer sur les aspects qu’on doit encore travailler afin que le contenu de nos matches nous permette de battre toutes les équipes. »
Sonia Bompastor lors du derby face à l'ASSE remporté 6-0 dimanche dernier (photo Romain BIARD / ICON SPORT).
L’AMBITION DE LYON
« Remporter un maximum de matches »
« Les objectifs sont clairs et affichés : on veut gagner tous les trophées et remporter un maximum de matches. Les joueuses savent qu’on doit mettre toute notre détermination pour aller chercher ces titres. Mais la saison va être longue. On a disputé six matches de préparation. Puis on a démarré la saison et j’ai dit aux filles que ça allait être un rythme de folie puisqu’on va jouer tous les trois jours. Cela représente 25 matches au total jusque fin décembre, 30 pour les joueuses internationales. Il va falloir être attentive à la récupération, faire en sorte que l’ensemble du groupe puisse participer en Championnat et en Ligue des champions pour gérer les temps de jeu et que tout le monde se sente concerné par les objectifs. Ma volonté, c’est aussi - quand le contexte le permettra - d’intégrer des jeunes comme face à Saint-Étienne avec Laurine Baga. »
LA PREMIÈRE ANNÉE SANS TITRE DEPUIS 2006
« Cela doit nous permettre de nous remettre en question »
« C’était forcément une année particulière. Sans se chercher d’excuses, le COVID a fortement impacté les performances à un moment mais Paris mérite son titre car elles ont réalisé une belle saison. C’est un point positif car on a des clubs en France et en Europe, comme Barcelone champion d’Europe, qui travaillent. Cela doit nous permettre de nous remettre en question afin de garder un temps d’avance pour rester tout en haut de l’affiche. C’est une bonne chose que cette concurrence existe et nous oblige à nous creuser les méninges pour trouver des solutions pour gagner. »
LE MERCATO ESTIVAL
« Quand des joueuses performent, c’est normal que l’OL s’y intéresse »
Championne de France avec le Paris Saint-Germain, Christiane Endler a rejoint l'OL cet été (photo @Susa / ICON SPORT)
« Ça a été une intersaison avec beaucoup de mouvements. Il y a eu les départs de joueuses cadres comme Saki Kumagai ou les prêts de Sarah Bouhaddi, Dzsenifer Marozsan et Eugénie Le Sommer jusqu’en décembre à OL Reign. Elles reviendront dans l’effectif en janvier. Mais il y a aussi eu l’arrivée de très bonnes joueuses notamment Christiane Endler (en provenance du PSG) dans le but, Danielle van de Donk (Arsenal) au milieu et Signe Brunn (PSG) sur le front de l’attaque. On attend toujours le retour d’Ada Hegerberg mais c’est bien de pouvoir étoffer le secteur offensif avec l’arrivée de Signe. Ces joueuses entrent dans les profils recherchés, je suis plutôt satisfaite par rapport à mes attentes et mon modèle de jeu. C’est toujours un peu gênant d’aller chercher des joueuses chez la concurrence mais ça fait aussi partie du jeu. Quand des joueuses performent avec un club, c’est normal que l’Olympique Lyonnais s’y intéresse. L’arrivé de Perle Morroni (PSG) regénère un peu le groupe, ça apporte de la fraîcheur et avec le départ de Sakina Karchaoui (qui a fait le chemin inverse), c’était bien de pouvoir l’intégrer même si on a Selma Bacha et Amel Majri qui peuvent jouer dans le couloir gauche. Cela m’offre plus d’options. »
BOUHADDI, MAROZSAN ET LE SOMMER AUX ÉTATS-UNIS
« C’est une expérience de vie »
« Je les ai croisées cet été lors de notre tournée américaine. On avait atterri à Seattle et on avait pu discuter une heure. Elles sont ravies de vivre cette aventure sur le plan footballistique car c’est un football différent avec davantage d’intensité, d’impact et plus porté vers l’offensive, et sur le plan personnel. J’ai connu ça (à Washington en 2009-2010), c’est une expérience de vie. Entre la France et les États-Unis, les mentalités et la culture sont différentes. Ce qu’elles vont vivre va leur ouvrir l’esprit et j’espère qu’en revenant à Lyon, elles pourront faire partager cette expérience au sein du vestiaire. L’impact athlétique ? C’est l’une des caractéristiques du jeu là-bas, ça va endurcir Eugénie et Dzsenifer. On les suit, elles enchaînent les matches sans trop se blesser. J’essaie de tout regarder mais quand c’est en pleine nuit avec le décalage horaire, je vois la rediffusion ou, au moins, le résumé. On a créé un groupe Whatsapp qui nous permet d’échanger sur leurs performances individuelles et résultats. »
Guingamp-Montpellier
en ouverture de la 3ème journée
Pour lancer la 3ème journée de D1 Arkema, En Avant Guingamp reçoit le Montpellier HSC, à 18h30 (Foot +). Avec un nul et une défaite depuis le début du championnat, les Bretonnes ont déjà besoin de points. En face, les Héraultaises, battues sur le fil par le Paris Saint-Germain, tenant du titre, la semaine dernière (0-1), voudront retrouver le chemin du succès.
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