ÉQUIPE DE FRANCE FUTSAL

Joévin Durot : « Une finale entre amis »

vendredi 17 décembre 2021 - 16:53 - Jérôme MILLAGOU
Equipe de France Futsal

Le gardien de but de l’Équipe de France, qui évolue depuis dix ans dans le championnat belge, nous présente le choc, entre la France et la Belgique (samedi 13h00 à Zeist, en direct sur FFFTV), qui ont toutes les deux gagné leur premier match dans le Tournoi des 4 nations.

Joévin, si on vous dit Belgique...
«…C’est ma deuxième maison. Une équipe que je connais plutôt bien, sachant que j’ai joué en club avec la moitié des joueurs qui composent cette sélection. Au-delà d’être ou d’avoir été des coéquipiers, ce sont avant tout des amis. Même si je vis et rentre en France après chaque entraînement avec mon club du Futsal Topsport Antwerpen, je reste en contact avec eux. Le sélectionneur est aussi mon entraîneur en club, donc ce sont des vieilles connaissances pour moi. 

La sélection

C’est en Belgique que vous avez construit, jusque-là, votre carrière en club…
C’est un pays qui m’a adopté il y a dix ans maintenant. Je ne vais pas mentir : mes plus belles années, je les ai vécues là-bas, mon palmarès également je l’ai construit là-bas (3 titres de champion de Belgique, 3 coupes, 2 supercoupes, 2 BeNeCup). En 2012, je jouais en salle à Faches-Thumesnil, près de Lille, et  également sur herbe dans un club belge juste à la frontière. Un membre du club était en contact avec des clubs de futsal belges et moi je venais de faire les présélections avec l’Équipe de France. A l’époque, les clubs belges avaient très bonne réputation. Et dans l’année, j’ai signé avec le plus gros club à l’époque, Châtelineau. On avait un accord pour que je signe une année mais il fallait que je fasse mes preuves. Je suis tombé dans un club et dans une région avec des gens très, très accueillants, qui ont une mentalité, pour moi, exceptionnelle. Le début a été un petit peu dur car c’était un autre niveau par rapport à ce que je connaissais. C’était une équipe composée de quatre ou cinq joueurs ayant déjà gagné la Ligue des champions Futsal, des grands noms belges mais ça a matché. Les deux premières années, on gagne tous les trophées possibles. J’ai fait cinq ans dans ce club. Ensuite j’ai changé mais je me sens très bien en Belgique. Aujourd’hui je suis à Anvers. Il y a deux ans, on gagne la Supercoupe avant que le Covid ne vienne casser un peu la dynamique. Cette année, on est encore deuxièmes du championnat à la trêve. C’est un championnat que j’apprécie énormément, très serré. Donc pour toutes ces raisons, ce match contre la Belgique me tient à cœur.

On est des compétiteurs. Au-delà de gagner ce match-là, il y a un titre à aller chercher.

 

Photo Ludovic BRUNEAU/FFF

Que pouvez-vous nous dire sur cette équipe de Belgique qui a commencé le tournoi par une victoire 4-2 contre l’Allemagne ?
C’est une équipe avec beaucoup de qualités, des individualités très fortes et des profils différents, des dribbleurs, des frappeurs, des tacticiens etc. C’est une équipe complète qui peut être capable du meilleur mais qui connaît des hauts et des bas. Sur ce match-là, sans arrogance, je pense qu’on est favoris, et le fait qu’on ait ce rôle de favori et eux le rôle d’outisder peut les libérer. Et quand ils jouent très libérés, ils sont d’autant plus dangereux car ils ont des joueurs vraiment talentueux comme Omar Rahou. Ils peuvent faire mal. Après si on cadre bien les choses comme on a su le faire contre les Néerlandais (3-1), on pourra les mettre en difficulté. Je pense que ça va être un match très disputé.

C’est la finale de ce tournoi ?
Oui. Après, il ne faut pas négliger l’Allemagne. Ce sont des matches internationaux et tous sont compliqués à jouer. Il n’y a pas de match facile. On l’a vu, à nos dépens, dans le passé : quand on gagne 10-1 contre la Moldavie et que le lendemain on perd 3-2, cela prouve que chaque match est une finale. En l’occurrence, c’est un tournoi. On a l’objectif de le gagner. On retrouve l’atmosphère de quand on était petits et qu’on allaient dans les tournois. C’est sympa. Mais on est des compétiteurs. Au-delà de gagner ce match-là, il y a un titre à aller chercher. 

J’ai 36 ans. Je suis bien dans mes jambes, je suis bien dans ma tête. Je ferai tout pour rester le plus longtemps possible

 

À titre personnel, vous avez atteint, contre les Pays-Bas, votre quarantième sélection, avec de nouvelles responsabilités ?
On va dire que le statut a un petit peu changé du fait que Djamel (Haroun) s’est retiré et a basculé dans le staff. Moi je prends ça, non pas comme une récompense, mais avec sérénité. Je suis un compétiteur. Je ferai tout pour jouer, pour donner le meilleur de moi-même. Je ne sais pas de quoi l’avenir est fait. J’ai 36 ans. Je suis bien dans mes jambes, je suis bien dans ma tête. Je ferai tout pour rester le plus longtemps possible. Je prends chaque sélection comme elle vient. À chaque stage, j’attends que mon nom soit dans la liste. Je ne me voile pas la face, je ne me dis pas que je serai encore dix ans en sélection, je ne me considère pas comme installé. Je vis au jour le jour. Mon premier contact avec le maillot bleu remonte à 2007. J’ai dû faire cinq ou six présélections avant ma première sélection en 2012, le lendemain de mon mariage, je m’en souviendrai toute ma vie, surtout ma femme (sourire). Les premiers maillots n’étaient pas du tout à notre taille à l’époque (sourire). J’étais conscient que les gardiens pris par la suite étaient au-dessus mais je n’ai pas lâché. J’avais la tête sur les épaules, je savais qu’il fallait que je travaille et c’est ce que j’ai fait. Le fait d’avoir signé en Belgique m’a aidé. Depuis ma première sélection, j’ai pu constater la grosse évolution de cette Équipe de France. Au niveau du plan de jeu et des joueurs, on est entre guillemets professionnels avec tout ce qui va avec : les kinés, le staff, les équipements. On a un staff au top de chez top. Donc maintenant, la balle est plus dans notre camp à nous les joueurs. Quand on n’est pas en sélection, il faut mettre toutes les chances de notre côté et travailler. Les clubs se structurent, c’est ce qui va faire la grande force de la France dans les années à venir. Le championnat évolue aussi et cela va nous permettre de franchir encore un palier.

Photo Ludovic BRUNEAU/FFF

Le projet de jeu souhaité par le nouveau staff implique une participation active des gardiens, c’est une chose dans laquelle vous vous retrouvez ?Personnellement, j’aime vraiment jouer au pied, donc ce projet de jeu pour un gardien, surtout pour les gardiens d’aujourd’hui, est vraiment très bien. Le futsal, aujourd’hui, se joue énormément avec le gardien. Après, il ne faut pas perdre de vue que notre principal objectif, c’est de ne pas prendre de but mais le fait de participer au jeu c’est un plus pour nous, c’est un plus pour l’équipe, et c’est une autre corde à notre arc à mettre en valeur. Donc, c’est un réel plaisir. Je préfère ne pas prendre de but que de marquer un but, je le répète, mais on part sur un nouveau style de jeu que tout le monde apprécie, je pense. Et à partir du moment où tout le monde tire dans le même sens, ça ne peut que fonctionner. Après, il faut encore du travail, Il y a encore des automatismes à prendre. Cela ne fait que trois rassemblements, ce n’est pas toujours évident à mettre en place sur des matches contre des nations comme contre l’Italie mais ça va venir.

France-Belgique, c’est, depuis quelques années, une sacrée rivalité au foot à onze, c’est pareil au futsal ?
Au Futsal, on se connait tous, et avec les Belges, tout le monde se côtoie. Après, une fois sur le terrain c’est fini on reste potes mais voilà il faut gagner et vous pouvez compter sur nous pour ça. Franchement, je ne pense pas qu’il puisse y avoir cette animosité. C’est plus cool. Mais je peux me tromper. Après, c’est sûr qu’il vaut mieux ne pas perdre pour ne pas se faire chambrer au retour… mais on va gagner (sourire) .»

Tournoi des 4 Nations : résultats et programme

Jeudi 16 décembre 2021 :
- Belgique-Allemagne 4-2
- France-Pays-Bas 3-1

Samedi 18 décembre 2021 :
- 13h00 : Belgique-France
- 16h00 : Pays-Bas-Allemagne

Dimanche 19 décembre 2021 :
- 13h00 : France-Allemagne
- 16h00 : Pays-Bas-Belgique
Toutes les rencontres se jouent au KNVB Campus, à Zeist, près d'Utrecht.

 

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