LA SAGA DE LA COUPE DU MONDE

Alfred Aston : « La Marseillaise, ça vous fout le trac »

samedi 1 octobre 2022 - 09:00 - RÉDACTION
Alfred Aston

Titulaire contre l'Autriche en 1934 pour son premier match en Coupe du monde, l'ancien attaquant international partage ses souvenirs dans France Football du 5 mai 1998.

Avec 31 sélections obtenues entre 1934 et 1946, Alfred Aston est l’un des meilleurs attaquants français d’avant-guerre. L’ailier droit du Red Star, petit gabarit très technique, est appelé en Équipe de France juste avant la Coupe du monde. Il participera également à l’édition 1938.

Dans France Football du 5 mai 1998, il raconte à Jean-Philippe Bouchard ses souvenirs du France-Autriche du 27 mai 1934, huitième de finale de la Coupe du monde en Italie : « Le match avait lieu à Turin et nous avions donc rendez-vous gare de Lyon. Un train de nuit. Je crois que nous avions des couchettes. Ensuite, on a passé dix jours formidables. Nous étions logés dans un hôtel au bord du lac d’Orta. On s’entraînait de temps en temps sous la direction de Kimpton, un Anglais. Quand je compare cette période avec ce que font les joueurs aujourd’hui, ce n’était pas le bagne. On faisait des marches dans la campagne. Et puis de la chaise longue, et on jouait à la belote. L’idée même de s’entraîner deux fois par jour ne nous aurait pas effleurés. Mais l’ambiance était bon enfant et j’ai été très vite accepté. De la même façon, les quelques journalistes qui étaient là déjeunaient souvent avec nous. Les arbitres aussi, d’ailleurs. »

La fiche d’Alfred Aston

Le jour du match à Turin, dans un stade qui portait le nom de Mussolini, Aston est surpris par le peu d’ambiance. « Nous sommes entrés dans un stade pas très chaud. Les Italiens auraient préféré voir leur équipe. Pourtant, l’Autriche c’était la Wunderteam, une des meilleures équipes d’Europe, quoiqu’un peu vieillissante. J’avais les jambes molles pendant les hymnes. Y a pas, la Marseillaise, ça vous fout le trac. » Le match est perdu en prolongation mais « Nous n’étions pas déçus. Nous avions fait un très bon match contre l'une des meilleures équipes du monde. Personnellement, j’avais eu l’honneur d’un papier de Gabriel Hanot, qui me flattait. »

Le retour en France n’a pas été simple. « À la Coupe du monde, j’ai vécu une aventure inespérée. Mais le rêve n’a pas duré. Et j’ai pris un coup de cafard en rentrant à la caserne. Du jour au lendemain, je suis passé du palace au képi et à la bande molletière. »

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