LA SAGA DE LA COUPE DU MONDE

Raoul Diagne : « Di Lorto était gêné sur les tirs lointains »

samedi 1 octobre 2022 - 09:00 - RÉDACTION
Laurent Di Narto France Italie quart de finale Coupe du monde 1938

Dans un entretien à France Football du 15 décembre 1981, le défenseur de l’Équipe de France, qui pouvait jouer milieu, ailier mais aussi gardien, revenait sur la Coupe du monde 1938. Et évoquait notamment son coéquipier Laurent Di Lorto.

Né en Guyane d’un père sénégalais qui fut député puis secrétaire d’Etat aux colonies, Raoul Diagne n’a pas seulement été le premier joueur de couleur en équipe de France en février 1931 (18 sélections). Il pouvait jouer à tous les postes du terrain, y compris gardien de but : en club avec le Racing, il avait ainsi remplacé pendant quatre mois l’international André Tassin, blessé. Dans France Football du 15 décembre 1981, il revient sur la Coupe du monde 1938. 

« Nous avions toute la forêt pour nous oxygéner en toute tranquillité car à l’époque, Chantilly, c’était la pleine campagne. Il n’y avait pratiquement pas de résidences secondaires et presque pas de voitures : le calme parfait pour se reposer après les efforts de la journée. Car je vous garantis qu’on travaillait ferme, peut-être davantage qu’aujourd’hui mais pas de la même manière. On ne connaissait pas le fractionné, certes, mais dès neuf heures du matin, on partait abattre des kilomètres. Maurice Cottenet était notre entraîneur, très chic avec nous, mais il n’y avait pas intérêt à le prendre pour un rigolo. D’ailleurs, le soir, le masseur Panosetti s’apercevait aisément du travail que nous avions fourni dans la journée. »

La fiche de Raoul Diagne

S’il ne s’attarde pas sur le huitième de finale contre la Belgique, Raoul Diagne revient sur un point important de la défaite en quart face à l’Italie : « Il y avait eu ce fameux match l’année précédente au Parc des Princes, au cours duquel Di Lorto entra dans la légende en réussissant des arrêts prodigieux qui finirent par décourager Piola et ses camarades. Hélas, cette fois, Laurent ne connut pas une semblable réussite. Sa responsabilité se trouva même engagée sur le troisième but venu de l’aile gauche. Aujourd'hui, on peut le dire, car il y a largement prescription, Di Lorto était extrêmement fort de près, mais il avait un défaut dans la vue qui le handicapait sur les tirs lointains ! »

Diagne pointe ensuite un problème tactique qui coûta cher aux Français après la pause, alors que le score était encore de 1-1 : « Gusti Jordan était arrière central au Racing mais il demeurait le demi-centre traditionnel en Équipe de France. Il se trouva simultanément aux prises avec Piola et Meazza, qui le jonglèrent facilement à deux contre un. » Aujourd’hui, un réajustement serait fait en cours de match, avec éventuellement un changement de joueur mais les remplacements n’étaient pas autorisés à l’époque. Et Étienne Mattler refusa de passer à un marquage en individuel qui aurait aidé Jordan. Et Piola marqua deux fois.

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