LA SAGA DE LA COUPE DU MONDE 

Raymond Kopa : « En 1954, rien n’a marché » 

samedi 1 octobre 2022 - 09:00 - RÉDACTION
Amical France-Italie avril 1954  à Colombes avant la Coupe du monde Raymond Kopa

L'ancien meneur de jeu des Bleus convoquait les souvenirs de sa première Coupe du monde dans un entretien à France Football en 1998.

Raymond Kopa (*) n’avait que 22 ans au moment de sa première Coupe du monde en juin 1954. Il évolue alors au Stade de Reims et on voit déjà que ce sera un très grand meneur de jeu. Il comptera 45 sélections en Équipe de France (18 buts) et obtiendra le Ballon d’or en 1958.

Dans un entretien donné à Patrick Dessault et publié dans France Football le 5 mai 1998, Kopa rassemble ses souvenirs de la Coupe du monde 1954, un tournoi très bref pour les Français (une semaine, deux matches), plus court que la préparation à Divonne. « Les vacances, le Club Med avant l’heure. On s’est bien reposés. On sortait d’une saison difficile, fatigante, nous avions joué pas loin de soixante matches avec Reims mais on aurait pu mieux doser repos et mobilisation devant l’événement. Je me souviens d’avoir écrit à Albert Batteux pour lui faire part de mon inquiétude. Tout cela pour vous dire que tout était très tranquille. Trop, sans doute. »

La fiche de Raymond Kopa

Face à la Yougoslavie, l’espoir dure un quart d’heure, le temps que Milutinovic ne marque le seul but du match. « Pourtant, ils n’étaient pas si forts, et la suite de la compétition l’a démontré. Une belle équipe, c’est tout, comme nous. Mon pote, Léon Glovacki, aurait mieux fait de rester couché ce jour-là. Je jouais les yeux fermés avec lui. Je me souviens de lui avoir refilé dix ballons de but, et s’il n’en avait concrétisés que 50%, voire 20%, on aurait gagné 3-1 au plus mal. » 

Le match contre le Mexique se termine par une courte victoire, rendue inutile par le match nul entre le Brésil et la Yougoslavie qui qualifie les deux équipes. « On gagne 3-2 mais on doit leur coller un 5-0, indiscutable. Le cœur n’y est plus. Je donne un but et je marque le but victorieux sur penalty, tout à la fin. Pourtant on était bons, vous savez. En qualité pure, nous étions aussi forts qu’en 1958 mais en 1954, rien n’a marché pour nous. Pour les Hongrois non plus : ils battent l’Allemagne en poule et se font avoir en finale par ces mêmes Allemands qu’ils avaient surclassés. Pas juste. » De quoi avoir des regrets : « Trois mois après le sacre de l’Allemagne, on va battre le champion du monde chez lui, à Hanovre (3-1), je vais être retenu avec Vincent et Jonquet dans l’équipe d’Europe et quelques temps plus tard on s’impose en Espagne (2-1), ce qu’aucune équipe française n’avait fait jusque-là. »

(*) Photo principale face à l'Italie le 11 avril 1954 lors d'un match amical à Colombes (1-3) avant la Coupe du monde. 

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