LA SAGA DE LA COUPE DU MONDE

Marcel Aubour : « Mazurkiewicz nous a tué le match ! »

samedi 1 octobre 2022 - 09:00 - RÉDACTION
Coupe du monde 1966 Angleterre-France Marcel Aubour

Le gardien lyonnais a 26 ans quand il est sélectionné pour la Coupe du monde. C’est le plus expérimenté des trois portiers français, même s’il n’a joué que 11 fois en Équipe de France. Dans France-Football du 5 mai 1998, il se confie à Christophe Larcher.

« Nous avons passé presque un mois en stage à Peebles, près d’Edimbourg, en Ecosse. Alors que le championnat venait à peine de se terminer, que les mecs étaient encore fatigués, on nous a mis au boulot au bout de deux jours. Au début, nous avions trois séances par jour. Résultat, la Coupe du monde n’avait pas encore commencé, nous étions déjà émoussés, certains étaient même diminués, comme Philippe Gondet, qui souffrait des adducteurs. »

Face au Mexique, l’espoir d’une victoire est vite envolé (1-1). « Les permutations incessantes de leurs attaquants ont encore accru la panique qui régnait dans notre défense, où la moitié des joueurs ne savaient pas appliquer le marquage individuel. La logique des postes n’était absolument pas respectée. »

La fiche de Marcel Aubour

Deux jours plus tard, contre l’Uruguay (1-2), « il pleuvait fort et nous avions un peu la trouille, vu l’enjeu. Nous avons fait un meilleur match, mais nous sommes tombés sur un super Mazurkiewicz, le meilleur gardien du monde avec Banks et Yachine. Il nous a tué le match ! Toujours à cause de bavures dans le marquage, j’encaisse deux buts sur des frappes de près. En défense, personne ne comprenait ce qu’il devait faire. »

De retour à Wembley, les Bleus croisent l’Angleterre en sortant de leur vestiaire. « Jouer l’Angleterre à Wembley, c’est tellement fort, tellement beau ! Les Anglais nous regardaient fixement, surtout Nobby Stiles, qui n’avait plus de dents mais qui mâchait quand même un chewing-gum. Pendant God Save the Queen, tout le monde chantait. Bon sang, j’avais la chair de poule ! » La France s’inclinera 2-0. « Sur le second but, je me laisse griser comme un con. Au lieu de boxer la balle, je veux la bloquer, elle m’échappe et Hunt reprend à bout portant. Heureusement que cette erreur ne change pas le cours de l’histoire, sinon je me serais suicidé…»

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