L’heure de France-Pologne

Au rendez-vous des huitièmes de finale de la Coupe du monde, les tenants du titre, emmenés par leur capitaine Hugo Lloris qui devrait rejoindre Lilian Thuram et ses 142 sélections, affrontent la Pologne de Robert Lewandowski ce dimanche à Doha (16 heures, TF1).

 LE CONTEXTE 
Mode nouvelle compétition

La fin de match contre la Tunisie, mercredi, a ressemblé aux montagnes russes. De l’adrénaline d’une égalisation arrachée par Antoine Griezmann au bout du temps additionnel (90e+8) à la surprise d’apprendre que Monsieur Matthew Conger avait – post coup de sifflet final – refusé le but après l’avoir revu sur les écrans de la VAR, toutes les émotions y sont passées. Perplexes autant que les (télé)spectateurs, les Bleus et leur sélectionneur Didier Deschamps ont cherché à obtenir des explications mais ont rapidement laissé à qui de droit la responsabilité d’entreprendre des démarches afin de se concentrer sur l’essentiel. Peu importe le résultat, ils ont achevé le premier tour en tête de leur groupe, envoyé valser la malédiction des derniers tenants du titre et ont rendez-vous dimanche pour leur huitième de finale contrairement à la Belgique, au Danemark ou l’Allemagne. Mercredi, dès 22 heures à Doha (20 heures en France), tous étaient installés devant Pologne-Argentine (0-2) afin de connaître l’identité de leur adversaire. Les trois jours qui ont suivi ont été studieux pour le groupe, dont la majorité de l’équipe a pu prendre part au premier tour.

Antoine Griezmann (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT).

 LE MATCH 
Plusieurs options, un objectif

Après avoir fait souffler et préserver ses joueurs, Didier Deschamps devrait revenir à une composition proche de l’Australie (4-1) et du Danemark -2-1). Il avait mis en place un système (4-3-3) qui a donné satisfaction et où Griezmann, dans un nouveau rôle de milieu relayeur droit, rayonne. « Je ne suis pas surpris, Antoine est un joueur très intelligent, estime Jordan Veretout. À l’Atlético Madrid, il démontre cette capacité à bien défendre et la même rage. Il est très important dans notre collectif. Il sait comment jouer, se déplacer quand on a le ballon et il a une rigueur défensive. » Capable de s’adapter aux adversaires, aux aléas des blessures et forfaits (*), de puiser dans ses ressources, l’Équipe de France paraît aussi imprévisible dans son jeu. « On peut jouer avec un bloc bas, un pressing haut, en possession, contre-attaque, on a des joueurs de qualités différentes et assez complémentaires, souligne Raphaël Varane. C’est à nous de choisir la bonne arme pour être le plus efficace possible. » L’expérimenté Lloris, qui devrait fêter sa 142ème sélection et devenir le joueur le plus capé de l’histoire des Bleus avec Lilian Thuram, l’efficace Mbappé (3 buts lors des deux premiers matches), le feu follet Dembélé, le co-recordman de buts Giroud (51 à égalité avec Thierry Henry) sont autant de munitions sur lesquelles comptent les Bleus, dotés d’un banc de talent. Bien sûr, ils n’ont pas oublié leur dernière rencontre à élimination directe contre la Suisse lors de l’Euro 2020. D’abord menés puis revenus avant de prendre le large 3-1, ils avaient assisté au retour de la Suisse avant de s’incliner aux tirs au but (3-3, 4 tab 5). « On fait en sorte que ça n’arrive plus, on doit se concentrer sur les choses qui n’avaient pas marché, on doit apprendre de nos erreurs, glisse Kingsley Coman. Tous les matches sont différents, l’adversaire l’est aussi. » Le vainqueur retrouvera celui d’Angleterre-Sénégal, dont le coup d’envoi sera donné à 20 heures (heure française).

(*) Maignan, Kimpembe, Lucas Hernandez, Kanté, Pogba, Benzema, Nkunku. 

Hugo Lloris contre le Danemark (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT).

 L’ADVERSAIRE 
Szczesny-Lewandowski, l’axe fort

La Pologne revient de loin, elle qui a dû en passer par les barrages après avoir terminé deuxième derrière l’Angleterre en qualification afin de décrocher son billet pour le Qatar. Ultra-défensive face au Mexique (0-0) puis victorieuse de l’Arabie Saoudite (2-0), elle a perdu la tête de son groupe au finish, logiquement battue par l’Argentine mercredi lors de sa dernière sortie. Qualifiés grâce à une meilleure différence de buts que les Mexicains (0 contre +1), les Polonais affronteront la France pour la première fois depuis juin 2011 (0-1 en amical), la deuxième en Coupe du monde (1982, 3-2 lors du match pour la 3ème place). « La Pologne n’est pas si éloignée que ça mais on n’a pas l’habitude de la croiser souvent, reconnaît Didier Deschamps. C’est une équipe qui possède des joueurs expérimentés, s’il y a un nom à ressortir, c’est évidemment celui de Lewandowski. » Dans le 4-4-2 à bloc bas et très compact mis en place par Czeslaw Michniewicz, le capitaine, joueur le plus capé (138 sélections) et meilleur buteur (77) de la sélection, constitue l’atout n°1. « C’est un joueur très bon dans la surface, dans ses déplacements et qui a une finition extraordinaire. C’est l’une de leurs forces principales et on va tout faire pour qu’il ne marque pas, a indiqué en conférence de presse Coman, qui l’a côtoyé au Bayern Munich. Le mieux c’est qu’il n’ait pas la balle mais on ne va pas se focaliser uniquement sur lui. » Pour se hisser en quarts, il faudra aussi franchir le gardien Wojciech Szczesny, deux penalties arrêtés depuis le début du tournoi dont un de Lionel Messi et qui a déclaré être prêt à stopper… Kylian Mbappé.

Robert Lewandowski et Wojciech Szczesny, avec Arkadiusz Milik, en discussion lors de la confrontation face à l'Arabie Saoudite (photo DeFodi Images / ICON SPORT). 

 Les chiffres à connaître