Abdessamad Mohammed : « Place à la finale ! »

Le pivot des Bleus attend avec impatience ce dernier match contre la Serbie, mardi soir à l'Espace Mayenne de Laval (21h00). Il confie son envie de victoire, de première place et de qualification directe pour le tour suivant des éliminatoires du Mondial 2024.

« Ce France-Serbie, c’est une finale ?
Oui, enfin ! On a fait ce qu'il fallait pour avoir notre finale à la maison, les Serbes aussi ont fait ce qu’il fallait pour être au rendez-vous. C’est un match que l’on a plus que hâte de jouer, que l’on a bien préparé avec l’équipe et le staff. Je dis « enfin » parce qu’on est au bout de ce petit parcours de qualif'. Depuis septembre-octobre, on est dedans donc forcément on a cette date du 7 mars en tête. Il y avait ce match en Norvège (victoire 3-1 jeudi dernier à Tromso) qui s’est intercalé, qu’il fallait jouer, qu’il fallait gagner. C’était un match piège. On est sorti de ce match avec la victoire de façon très sereine. J’ai aimé la manière avec laquelle on a gagné cette rencontre, même si je n’ai pas pris énormément de plaisir en tant que joueur. Mais je trouve que l’équipe a fait un grand bond au niveau de la maturité et du coup « enfin ». « Enfin », on attend cette finale contre la Serbie avec plaisir et impatience.

Quel regard portez-vous sur le parcours de l’Équipe de France dans ce tour principal, avant cet ultime match à Laval ?
On a commencé fort à la maison face aux Norvégiens (9-1). On voulait marquer le coup devant un public qui était en forme aussi. Marquer neuf buts, ça a participé au fait qu’on ait, aujourd’hui, une meilleure différence de buts que les Serbes et qu’on soit devant au classement. Ensuite, on est partis en Serbie. C’était vraiment un match compliqué (0-0) mais je pense qu’on en est sortis grandis parce qu’on n’a pas encaissé de but. On a fait le match qu’il fallait. On a même essayé de le gagner à la fin en sortant le power-play. C’est quand même un message fort et positif envoyé quant à notre ambition. On a pris le risque. On n’a pas marqué, on aurait pu encaisser un but du coup mais on est restés solides. Cela a entretenu un peu cette idée d’aller chercher cette première place à la fin de ce premier tour de qualification. Cette première place, ce sera l’objectif ce soir, et je l’ai dit, on a fait le job en allant gagner jeudi dernier tout au nord de la Norvège. Place à la finale maintenant ! Jusque-là, notre parcours s’est bien passé. On avait bien préparé ces qualifications. Tout se passe comme prévu en vrai et c’est top.

C’est le match le plus difficile mais aussi le plus excitant à appréhender.

 

C’est le match le plus important depuis deux ans comme le dit Raphaël Reynaud, votre sélectionneur ?
Oui, c’est sûr. C’est l’échéance pour laquelle on s’est préparés depuis sa prise de fonction. Donc, oui c’est le match le plus important. Ce sont des matches comme ça que l’on aime jouer. En tous cas moi, personnellement. Les matches amicaux, c’est bien pour se préparer mais moi, j’aime la compétition, son adrénaline. J’aime quand c’est difficile donc c’est le match le plus difficile mais aussi le plus excitant à appréhender.

Abdessamad Mohammed lors du match aller en Serbie, où les Bleus ont obtenu un résultat nul 0-0 (photo Ludovic BRUNEAU / FFF).

Comment sentez-vous le groupe à l’approche de ce rendez-vous ?
Il y a de l’excitation, de l’impatience surtout. On a envie d’en découdre, de montrer que l’on peut battre cette équipe. On s’est bien préparés car on sait que si on ne respecte pas une équipe comme ça, on peut tomber sur un mur. Donc de l’impatience, de l’excitation et beaucoup de respect.

Un match nul vous suffirait pour terminer premier du groupe…
Un nul nous suffirait pour la première place, c’est vrai. C’est bien d’avoir cet avantage mais on sait que quand on joue les matches pour ne pas les perdre, c’est plus difficile à appréhender donc moi je pense qu’on va tout faire pour gagner. Mais si, à la fin, il y a match nul et qu’on a tout donné pour gagner ce n’est pas grave, on en sera très heureux.

On est vraiment là pour passer un cap et il faudra compter sur nous pour la qualif'.

 

Le coach vous a fixé l’objectif de la qualification et la première place ?
Il y a de l’ambition. J’apprécie. L’objectif, c’est la première place. On est premier pour l’instant. On veut tenir notre rang. À nous de faire le travail pour que ça reste comme ça. La première place est importante parce que la Serbie est un adversaire qui ne nous réussit pas toujours. Jusque-là, au mieux on fait match nul, ou alors on perd de très peu mais ça retombe toujours de leur côté. Donc ce serait le moyen d’inverser la tendance et de se positionner, de les regarder dans les yeux, de leur dire : jusqu'à présent, c’était difficile pour nous. Maintenant, on est vraiment là pour passer un cap et il faudra compter sur nous pour la qualif'. Et puis la première place serait importante aussi pour espérer figurer dans le chapeau 2 au Tour Élite plutôt que dans le chapeau 3. Ce serait la première fois. Ce serait encore un pas de plus de franchi pour le futsal français même si ça ne fait pas gagner les matches. Mais en tous cas ce serait une progression.

Au coup d’envoi, il est possible que vous soyez déjà assurés d’être qualifiés, a minima en tant que meilleur deuxième, en fonction des résultats dans les autres groupes. Ca change l’approche?
C’est plus facile de jouer un match quand tu sais que tu es qualifié. Après, moi je pense que je vais essayer de pas être au courant des scores comme ça je vais me préparer pour tout donner. Je préfère ne pas savoir avant. Si on est qualifiés avant le match, c’est bien, c’est du confort, je signe tout de suite mais je vais essayer de rester dans ma bulle et me préparer comme si c’était un match d’accession pour la Coupe du monde.

Abdessamad Mohammed et les Bleus comptent sur le soutien du public lavallois de l'Espace Mayenne pour triompher de la Serbie (photo Pauline CARRÉ / APL / FFF).

Depuis que Raphaël Reynaud a pris ses fonctions, comment jugez-vous l’évolution globale de l’Équipe de France ?
Ca avance très vite. On progresse énormément sur plein d’aspects du jeu. Ce qui est agréable aussi, c’est de jouer les matches avec cette intensité, avec cette envie de faire toujours plus, de gagner les duels, d’être acteur et d’être agressif dans le bon sens du terme. J’aime beaucoup cette ambition et le projet qui est mis en place.

Une première qualification pour une phase finale de Coupe du monde, c’est un objectif, une motivation, une obsession ?
Sincèrement, j’y pense tous les jours, même quand je ne suis pas en sélection, quand je suis en club. Je me prépare très dur pour être performant en club mais j’ai aussi cette idée en tête de faire une Coupe du monde. Je ne suis plus tout jeune (il a 32 ans). C’est peut-être la dernière campagne de qualification pour moi. J’en suis très conscient donc je fais vraiment tout ce qu’il faut pour être performant et pour nous qualifier. Et si vraiment ce n’est pas possible de se qualifier, au moins je sais que j’aurais tout donné et je n’aurai pas de regrets plus tard.

S’il y a le record de buts en plus, ce serait un bonheur supplémentaire à partager.

 

Vous allez retrouver Laval et l’Espace Mayenne ce soir une nouvelle fois à guichets fermés.
On a pris l’habitude d’avoir l’Espace Mayenne plein. J’ai la chance, en club, de pouvoir bénéficier aussi de ce public et c’est un vrai plus. Avec l’Équipe de France, le public commence à prendre goût et à aimer l’équipe. Ce match va permettre de continuer à renforcer le lien avec ce formidable public. Les derniers matches ici (contre la Croatie 4-0 en amical et la Norvège 9-1 en qualification), le score était acquis assez tôt. Là, on sait que ça ne va pas du tout être le cas, donc voir un match comme celui de ce soir je pense que cela va galvaniser tout le monde.

Laval, c’est l’endroit rêvé pour une qualification… et pour un record (Abdessamad Mohammed n’est plus qu’à une unité du record de buts inscrits sous le maillot bleu et détenu par Alexandre Texeira avec 60 buts) ?
Pour la qualif', c’est sûr que c’est un endroit rêvé. Pour le record aussi. Je sais que ça va arriver un jour ou l’autre. Je vais tout faire pour que ça arrive ce soir mais s’il faut choisir entre se qualifier premier et ne pas marquer ce soir ou terminer deuxième en battant le record, je choisis la première option sans hésiter. Cela permettrait à l’équipe d’appréhender le prochain tour plus facilement. Mais s’il y a record en plus, ce serait un bonheur supplémentaire à partager. »