2019, première en France

Trois ans après l’Euro 2016, la France accueille sa première phase finale de compétition féminine. Une fête populaire organisée dans 9 villes avec un dernier carré à Lyon. Que les Bleues ne verront pas, tombées face aux tenantes du titre et futures championnes américaines.

Lors des quatre dernières compétitions disputées (Euro 2013, Coupe du monde 2015, Jeux Olympiques 2016 et Euro 2017), l’Équipe de France a buté en quarts de finale et les changements de sélectionneur - Bruno Bini par Philippe Bergeroo en 2013, lui-même remplacé par Olivier Echouafni en 2016 - n’y ont rien changé. Plusieurs cadres ont pris leur retraite et le groupe actuel est composé de joueuses expérimentées (Bouhaddi, Renard, Bussaglia, Henry, Thiney, Le Sommer) et de jeunes prometteuses (Mbock, Majri, Geyoro, Diani). Intronisée à la tête des Bleues dans la foulée du Championnat d’Europe 2017, Corinne Diacre sait la mission qui l’attend : conduire son groupe le plus loin possible lors de ce 8e Mondial de l’histoire, le premier en France. Une aventure unique qui a rassemblé 1,3 million de spectateurs et spectatrices dans les stades.

Le sacre des Américaines à Lyon (photo Petter ARVIDSON / BILDBRYAN / ICON SPORT). 

 Les chiffres clés 

Lors du tirage au sort effectué à la Seine Musicale en décembre 2018, les Bleues, placées en position 1 du groupe A, ont hérité de la République de Corée, de la Norvège et du Nigeria. Une poule abordable qui leur permet d’envisager le tournoi avec ambition après deux ans de rencontres amicales. Au rendez-vous du match d’ouverture et du premier tour avec trois succès, les Tricolores affrontent un gros morceau en huitièmes de finale : le Brésil. Elles en viendront à bout en passant par la prolongation mais tomberont en quarts dans un Parc des Princes bondé face aux États-Unis, triple vainqueurs (1-2). Portées par une Megan Rapinoe irrésistible, les Américaines rejoignent le dernier carré à Lyon où elles conservent leur titre contre les championnes d’Europe néerlandaises (2-0). Les Bleues, elles, n’ont pas obtenu l’une des places qualificatives pour les Jeux Olympiques de Tokyo et devront attendre l’Euro 2021, reporté d’un an en raison du contexte sanitaire, pour retrouver le parfum d’une compétition. 

 La liste des joueuses retenues pour la Coupe du monde 2019 (*) : 

1. Solène Durand
2. Eve Perisset
3. Wendie Renard
4. Marion Torrent
5. Aïssatou Tounkara
6. Amandine Henry
7. Sakina Karchaoui
8. Grace Geyoro
9. Eugénie Le Sommer
10. Amel Majri
11. Kadidiatou Diani
12. Emelyne Laurent
13. Valérie Gauvin
14. Charlotte Bilbault
15. Élise Bussaglia
16. Sarah Bouhaddi
17. Gaëtane Thiney
18. Viviane Asseyi
19. Griedge Mbock
20. Delphine Cascarino
21. Pauline Peyraud-Magnin
22. Julie Debever
23. Maéva Clémaron
(*) Les numéros indiqués correspondent à ceux portés par les joueuses.

Sélectionneure : Corinne Diacre. 

 LE PARCOURS EN DÉTAIL 

 France-Corée du Sud : 4-0 
Un festival en ouverture

La joie de Wendie Renard, buteuse, et Gaëtane Thiney, passeuse (photo Simon MORCEL / FFF). 

La France ouvre son Mondial par la réception de la République de Corée au Parc des Princes. Sous une météo capricieuse, marquée par de fortes pluies et des bourrasques de vent, l’enceinte de la capitale accueille la cérémonie d’ouverture. Plus de 200 figurant(e)s rendent hommage aux 24 pays participants à travers différents tableaux ponctués par la voix de la chanteuse Jain. Devant plus de 45 000 personnes et des millions derrière TF1, une première, les Bleues sont au rendez-vous et l’emportent 4-0. Eugénie Le Sommer, sur un service de sa capitaine Amandine Henry, ouvre le score rapidement d’une frappe sous la barre (9e). À la retombée de deux corners conclus par un doublé de la tête, la défenseure Wendie Renard met ses coéquipières à l’abri avant la mi-temps (35e, 45e+2). En fin de match, Le Sommer rend la pareille à Henry qui, aux vingt mètres, trouve le chemin des filets d’une frappe enroulée (85e). La France vire en tête du groupe A. 

Le chiffre

Les réactions

 France-Norvège : 2-1 
Première face à la Norvège

Après Paris, les Bleues se produisent sur la Côte d’Azur et enchaînent un deuxième succès de rang dans une Allianz Riviera à guichets fermés et en présence du sélectionneur des Bleus Didier Deschamps. La victoire tricolore – la première face à la Norvège en compétition – prend forme en seconde période grâce à une réalisation de Valérie Gauvin et un penalty d’Eugénie Le Sommer, la native de Grasse, contre un c.s.c. de Wendie Renard qui avait remis malgré elle l'adversaire dans le match. Avec 6 points, les joueuses de Corinne Diacre possèdent trois unités d'avance sur les Norvégiennes et les Nigérianes qu’elles affronteront en conclusion de la phase de groupe. 

Eugénie Le Sommer offre la victoire sur penalty (photo Simon MORCEL / FFF). 

La décla 

« On est soulagées forcément, c’est une victoire importante. Cela a été difficile mais je crois qu’aujourd’hui on a montré beaucoup de caractère, de force mentale et l’équipe a répondu présente car on a été parfois mis en difficulté par cette équipe de Norvège qui a réussi à revenir au score. Il fallait marquer ce deuxième but, on a réussi à le faire. » 

Eugénie Le Sommer, attaquante de l’Équipe de France féminine

 Nigeria-France : 0-1 
La victoire et la tête

Déjà qualifiées pour la phase à élimination directe, les Bleues veulent conforter leur première place face au Nigeria au Roazhon Park lors de leur troisième sortie. Bousculées par le jeu athlétique adverse, elles parviennent dans la douleur à s’imposer en fin de match grâce à une faute sanctionnée d’un penalty transformé en deux temps par Wendie Renard après intervention de l’arbitrage vidéo. Contrat rempli, les Françaises finissent en tête du groupe A avec trois succès, une première dans leur histoire. En huitièmes de finale, elles ont rendez-vous avec le Brésil de Marta. 

Le chiffre

Les réactions

 France - Brésil : 2-1 a.p. 
Henry au bout du suspense

Les Bleues disputeront les quarts de finale de leur Coupe du monde ! Elles ont éliminé le Brésil en huitièmes au terme d'un match palpitant dont le sort s'est décidé lors de la prolongation. Au stade Océane du Havre, près de 25 000 spectateurs et spectatrices ont répondu présent afin de les soutenir. Dangereuses d’entrée avant que la partie ne s’équilibre, elles ont bien cru prendre l’avantage sur ce centre de Kadidiatou Diani repris par Valérie Gauvin à la lutte avec la gardienne brésilienne Barbara (23e) mais le VAR sanctionnait l’attaquante française et invalidait le but. Au retour des vestiaires, la même situation – Diani pour Gauvin – permettait cette fois à la France de mener (52e). Pour quelques minutes à peine. Sur un centre de Debinha venu de la gauche, Wendie Renard repoussait devant Cristiane mais le ballon revenait sur Thaisa qui égalisait d’une frappe croisée (63e). La décision n’intervenait pas dans le temps règlementaire. Place à la prolongation. Après le sauvetage sur sa ligne de Griedge Mbock sur une tentative de Debinha (105e), Amandine Henry reprenait du bout du pied un coup franc de Kadidiatou Diani (106e) et envoyait les Bleues en quarts.

Amandine Henry à l'affût derrière une Brésilienne (photo Simon MORCEL / FFF). 

La décla

« Je vois un ballon donné à Debinha, elle part fixer Sarah (Bouhaddi) qui sort donc j’essaie de me repositionner le plus vite possible dans les buts et j’ai la chance de pouvoir dégager le ballon. Ce sauvetage a permis de reprendre confiance et de garder l’avantage psychologique qu’on avait sur elles. On a ensuite pu marquer ce but qui nous qualifie. »

Griedge Mbock, défenseure de l’Équipe de France féminine

Le chiffre

 France - États-Unis : 1-2 
La marche était trop haute

Les Bleues quittent le Mondial en quart de finale comme lors de la précédente édition, battues par les Américaines tenantes du titre et n°1 mondiales sur un doublé de Megan Rapinoe, élue meilleure joueuse du tournoi. Dans un Parc des Princes plein à craquer, les tenantes du titre ont réalisé une entame parfaite, fait preuve de réalisme et ont su concrétiser leurs temps forts (5e, 65e). Le but de Wendie Renard réduisant le score à dix minutes du terme a laissé espérer une meilleure issue mais l’expérience des triples championnes du monde a parlé. Elles prennent la direction de Lyon qui verra leur triomphe le 7 juillet 2019. Pour les Françaises, cette défaite a des airs de double peine. Outre l’élimination, elles ne verront pas les prochains Jeux Olympiques de Tokyo, trois nations européennes s’étant hissées dans le dernier carré (Angleterre, Pays-Bas et Suède). 

Marion Torrent et Megan Rapinoe (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT). 

Le chiffre

La décla

« Si on ne prend pas ce premier but, c'est un autre match. Maintenant on aurait pu en prendre un autre, certainement, mais celui-ci fait mal. On n'a pas fait le match parfait puisqu'on ne le gagne pas donc il ne peut pas être parfait, mais malgré tout, qu'est-ce que vous voulez que je reproche à mes joueuses - à part avoir manqué d'efficacité ? Il fallait un vainqueur ce soir, ce sont les États-Unis. On n'a pas à rougir, on a fait de belles choses, maintenant il faut encore travailler. Sur l'engouement du public, rien à dire. On a gagné au moins ça. J'espère qu'on n'a pas trop déçu les gens. »

Corinne Diacre, sélectionneure de l’Équipe de France féminine, sur TF1

Lire aussi : 2003, la grande découverte
2011, la conquête des coeurs
2015, la douloureuse canadienne