U19 FÉMININES

Sandrine Ringler : « Cela permet de dire que c'est possible »

lundi 17 juillet 2023 - 13:00 - Claire GAILLARD
Sandrine Ringler Euro U19 féminin 2022

La sélectionneure des U19 féminines, qui entament l’Euro 2023 mardi 18 juillet contre la République tchèque (17h30), évoque la préparation et l’objectif fixé à ses joueuses auxquelles le titre remporté en mai par leurs cadettes U17 donne des idées. 

C’est la dernière sélection jeune à entrer en piste durant l’été. Après le sacré européen des U17 féminines en mai et la place de finaliste de leurs homologues U17 garçons, l’Équipe de France U19 s’apprête à disputer la phase finale du Championnat d’Europe féminin de sa catégorie en Belgique (du 18 au 30 juillet). Figurant dans le groupe B, les joueuses de Sandrine Ringler affronteront la Tchéquie, mardi (17h30), puis l’Espagne, tenante du titre, vendredi 21 (20h30), et l’Islande, lundi 21 juillet (20h30). Objectif ? Terminer à l’une des deux premières places afin d’atteindre le dernier carré. Pour FFF.FR, la sélectionneure revient sur les stages de préparation, présente son groupe et ses adversaires.


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« Comment s’est articulée votre préparation pour cette phase finale ? 
Elle était essentiellement athlétique puisque les joueuses ont coupé il y a plus d’un mois. Elles ont eu une période de repos suivie d’une reprise comprenant différentes phases concoctées par le préparateur athlétique. La semaine dernière, les filles étaient dans le dur comme on dit. C’est difficile de répéter les efforts et, en même temps, c’est le but d’une préparation : on fait en sorte que cette phase soit compliquée afin que l’entame de la compétition soit plus facile. On a aussi surveillé quelques pépins, fait preuve de vigilance puisqu’on était à une semaine du début de la compétition. L’ensemble du staff a été attentif pour adapter le programme aux besoins. Lors de la deuxième semaine de stage, on est davantage entrées dans les principes collectifs : comment attaque-t-on ? Comment défend-on ? Quels sont les repères ? On est entré dans les détails et on a travaillé les coups de pied arrêtés. La plupart les connaissent puisqu’elles étaient avec nous sur l’ensemble de la saison mais on a quelques nouvelles joueuses et c’est l’un des points importants car grâce à eux on peut marquer des buts et faire la différence.   

Quel bilan dressez-vous de la saison 2022-2023 qui va s’achever avec cette participation à l’Euro U19 féminin ? 
L’ensemble des nations européennes progresse avec une restructuration de la compétition depuis deux saisons de la part de l’UEFA. Conséquence : on ne rencontre plus des sélections qui sont 50èmes mondiales par exemple. On est vraiment entre les 24 premières nations. C’est beaucoup plus resserré. Avant, on avait des scores fleuves de 6-0, 7-0 ou 8-0, aujourd’hui c’est plutôt 2-0 ou 3-0 pour les matches les plus faciles. Le niveau général se resserre, les rencontres sont de plus en plus dures et en phase finale, il ne reste que les huit meilleures équipes.

Quels sont les qualités de votre groupe composé des générations 2004 et 2005 ? 
Les atouts sont multiples. Chez les 2004, certaines ont l’expérience du Championnat d’Europe disputé la saison dernière (demi-finalistes), d’autres ont vécu la Coupe du monde U20 qui est aussi une grande compétition. Les nouvelles vont découvrir une phase finale dans cette catégorie mais elles apportent leur fougue, leur jeunesse et leur insouciance. Notre rôle est de trouver la bonne harmonie, le bon équilibre entre ces deux générations pour que chacune amène ses qualités à l’équipe afin de la faire grandir.


10 octobre 2022 : la sélection U19 se qualifie pour le Tour Élite qualificatif à la phase finale (photo FFF).

Une phase finale se joue aussi sur la vie collective, avez-vous insisté sur cet axe ? 
On va vivre ensemble et des principes ont été élaborés en début de saison. J’estime que ces joueuses sont matures. Si certaines ont encore 17 ans, la plupart sont majeures, 18 ou 19 ans. J’ai évoqué lors de la préparation ces règles de vie afin de les adapter et de vivre au mieux. On va passer trois semaines côte à côte, on a des objectifs très clairs et des rendez-vous très précis avec les matches mais je souhaite aussi qu’elles aient un espace de liberté dans lequel elles puissent s’épanouir pour pouvoir donner le meilleur sur le terrain.

« L’Espagne ? On l’a affrontée en phase finale l’an passé (1-1) et en match de préparation en février. Une rencontre achevée à égalité parfaite (2-2, 4 tab 4) ! La revanche se profile. C’est une équipe qui a une grande maîtrise collective...» 

Quel regard portez-vous sur vos adversaires au premier tour ? 
Ce sont trois adversaires très différents avec des qualités et des organisations différentes. La République tchèque pour débuter est une équipe très agressive, c’est ce qui leur a permis d’accrocher des scores un peu surprenants sur le papier lors du deuxième tour. Elle va chercher son adversaire très haut, ce qui peut perturber, il va falloir qu’on réussisse à se sortir de ça. Ensuite, ce sera l’Espagne, championne d’Europe en titre. On l’a affrontée en phase finale l’an passé (1-1) et en match de préparation en février (2-2). Une rencontre achevée à égalité parfaite dans le jeu à 2-2 et à la séance de tirs au but à 4-4 ! La revanche se profile. C’est une équipe qui a une grande maîtrise collective, une maîtrise technique poussée, il ne faudra pas tomber dans le piège de l’impatience ou de la désorganisation. Il faudra être sérieuses et disciplinées, ce qu’on avait réussi à réaliser en février. On devra être en capacité de le reproduire et de monter d’un cran. On a proposé des choses, il faudra en proposer davantage. On va travailler pour tenter de remporter ce match. Enfin, l’Islande est bien organisée défensivement et offensivement. C’est une équipe qui possède de grands gabarits, propose du jeu simple et direct, ce ne sera pas un match facile. L’objectif, c’est de finir parmi les deux meilleures équipes pour se hisser dans le dernier carré.

La liste des vingt joueuses pour l'Euro

Le titre européen de la sélection U17 féminine en mai dernier peut-il inspirer votre groupe ? 
On n’en a pas parlé mais je pense que ça donne des idées déjà car elles se connaissent, évoluent dans les mêmes clubs pour certaines et en discutent entre elles. Je pense que cela permet de dire : ‘‘C’est possible’’. Delphine Cascarino (championne d’Europe U19 en 2016), qui était en soins à Clairefontaine, est venue nous saluer lors de la préparation, c’était très sympa. Elle se rappelait les souvenirs quand elle était en sélection de jeunes. Cela permet de se dire que des générations passées l’ont fait et que de plus jeunes comme les U17 féminines y sont parvenues aussi il y a quelques semaines, c’est faisable.


Lors du premier tour de l'Euro U19 en 2016 remporté par les Bleuettes Perle Morroni, Marie-Antoinette Katoto, Élisa De Almeida, Grace Geyoro ou Delphine Cascarino (photo SAMUEL KUBANI  /AFP).

Vous avez été durant plusieurs saisons l’adjointe de Gilles Eyquem et avez gagné plusieurs Championnats d’Europe U19 féminins (2013, 2016, 2019). Quels souvenirs en gardez-vous ? 
Nous avons passé neuf saisons ensemble, de 2012 jusqu’à la période COVID et Gilles a remporté trois titres de championnes d’Europe. Cela a été neuf belles saisons et m’a permis d’acquérir davantage d’expérience après avoir été adjointe d’un autre coach précédemment, depuis 2004, soit l’année de naissance de certaines de mes joueuses actuelles (elle sourit) ! Cela donne des indications, une connaissance de l’environnement autour d’un Championnat d’Europe qui ne me perturbe pas puisque je le maîtrise même si c’est dans un rôle différent. J’ai souvent une pensée pour Gilles avec lequel je suis toujours en contact, il prend des nouvelles du groupe et du staff. J’ai beaucoup appris à ses côtés et j’essaie de transmettre à mon tour.

Vos joueuses se mettent-elles de la pression ? Y’a-t-il une recette pour l’éviter et réussir à l’Euro ?
Je pense qu’elles se mettent de la pression, qu’elles veulent bien faire et effectivement il y a quelques clés mais toutes ne m’appartiennent pas. Certaines appartiennent au groupe et aux filles, notamment cette cohésion, cette envie de s’entraider, cette solidarité, cette envie de faire ensemble. Nous, staff, on essaie de tout mettre en œuvre mais la suite appartient aux joueuses. »

Le calendrier de l’Euro U19 féminin :

Premier tour – Groupe B

Mardi 18 juillet :

  • Tchéquie - France (17h30, Stade du Tivoli, La Louvière)
  • Islande - Espagne (20h30, Stade Leburton, Tubize)

Vendredi 21 juillet :

  • Islande - Tchéquie (17h30, Stade du Tivoli, La Louvière)
  • France - Espagne (20h30, Stade Den Dreef, Louvain)

Lundi 24 juillet :

  • France - Islande (20h30, Stade de la RBFA Academy, Tubize)
  • Espagne - Tchéquie (20h30, Stade Den Dreef, Louvain)

Phase à élimination directe

Demi-finales : jeudi 27 juillet (Stade Leburton et de la RBFA Academy, à Tubize)
En demies, le vainqueur du Groupe A (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas) affronte le deuxième du Groupe B, et vice versa. 

 

Finale : dimanche 30 juillet (17h30, Stade Den Dreef, Louvain)
Un match de qualification pour la Coupe du monde féminine des moins de 20 ans de la FIFA devrait se jouer au RBFA Academy Stadium de Tubize le dimanche 30 juillet à 13 heures. 

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